Investir: les choix de Serge Pépin, de BMO

Publié le 30/11/2016 à 16:56

Investir: les choix de Serge Pépin, de BMO

Publié le 30/11/2016 à 16:56

Par Stéphane Rolland

Photo: 123rf

Les investisseurs à la recherche d’aubaines pourraient trouver ce qu’ils cherchent en Europe. L’évaluation des actions européennes est attrayante par rapport aux titres américains et canadiens, estime Serge Pépin, spécialiste des actions européennes chez BMO Gestion mondiale d’actifs à Londres. Les Affaires a rencontré l’analyste lors d'un passage à Montréal.

Quelles sont les perspectives du marché européen?

L’économie européenne est faible, mais toujours en territoire positif. Les choses s’améliorent du côté du crédit, de la consommation et du manufacturier. Les difficultés des pays comme la Grèce ne font plus la manchette. Les choses se replacent. On le voit en Irlande ou en Espagne, par exemple. Les sociétés européennes, pour leur part, ont très peu de dettes et une bonne encaisse. Les bilans sont très propres. Les marchés, quant à eux, sont à escompte par rapport aux marchés américains [Les analystes interrogés par Bloomberg estiment que les actions européennes s’échangent à près de 14 fois les bénéfices 2017, contre près de 16 fois pour le S&P 500 à New York et le S&P/TSX à Toronto, NDLR]. Il y a des aubaines qui se présentent en Europe. En 2017, on croit que l’Europe pourrait devancer d’autres régions, d’autant plus que c’est un marché qui n’a rien fait depuis quelques années.

La Bourse canadienne est fortement concentrée dans les ressources et les financières. Quelle exposition procure le marché européen qu’on ne trouve pas à la Bourse de Toronto?

Dans les soins de santé, on ne trouve pas d’équivalent canadien. On pense à Novartis, Sanofi ou Roche. Ce sont de très grandes multinationales. Du côté de la consommation, on trouve des multinationales comme Unliver ou Diageo, qui encore une fois n’ont pas d’équivalent au Canada.

Serge Pépin, spécialiste des actions européennes chez BMO Gestion mondiale d’actifs à Londres.Photo: courtoisie

Certaines banques européennes semblent encore fragilisées par la crise financière. Que pensez-vous du secteur?

Le secteur des grandes banques est le seul dont on se méfie. Les banques européennes ont encore des problèmes. On préfère les banques régionales. Depuis la crise financière de 2008, les grandes institutions comme Barclays ou la Deutsche Bank se concentrent trop dans les services bancaires d’investissements, qui sont affectés par les nouvelles réglementations mises en place. De plus, elles sont moins bien capitalisées. On voit que certaines banques, comme la Royal Bank of Scotland (RBS), sont vulnérables, lors des tests de résistance au stress financier.

Pouvez-vous nous nommer des titres que vous trouvez attrayants en ce moment?

CRH est une compagnie irlandaise qui fait l’asphalte pour les routes. Elle profitera de la hausse des dépenses en infrastructure aux États-Unis, notamment. J’aime bien Adidas. Même si son marché est très concurrentiel avec sa rivale Nike, elle pourrait accroître ses parts de marché en Europe et aux États-Unis. L’embauche de son nouveau pdg (Kasper Rosted) est une bonne nouvelle. Je crois qu’elle sera mieux gérée. J’aime bien Diageo, Roche et Unilever, également.

Quel est l’impact de la victoire de Donald Trump sur votre stratégie?

Nous regardons principalement les fondamentaux des entreprises. Nous ne dirigeons pas nos décisions de placement selon les données macro-économiques. Ceci étant dit, nous croyons que certaines politiques de Donald Trump vont amener de la croissance économique, notamment avec les investissements dans les infrastructures. C’est quelque chose qui pourrait profiter aux compagnies européennes.

Les investisseurs semblent concentrer leur attention sur les politiques favorables aux marchés et ignorer les autres idées du président désigné. On semble dire qu’il ne mettra pas à exécution les éléments plus controversés de son programme. Y a-t-il un risque qu’il aille de l’avant?

Définitivement, c’est une possibilité. On ne peut pas négliger ce risque, non plus. Lorsqu’on parle d’immigration, il faut garder en tête que la population américaine vieillit. Il faut de l’immigration pour soutenir sa productivité et une courbe démographique favorable.

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