Immobilier: Montréal est protégée de la bulle, dit Louis Vachon

Publié le 21/04/2017 à 16:39

Immobilier: Montréal est protégée de la bulle, dit Louis Vachon

Publié le 21/04/2017 à 16:39

Par Stéphane Rolland

Louis Vachon, le pdg de la Nationale

Le marché immobilier montréalais n’est pas susceptible de s’emballer comme à Toronto ou Vancouver, croit Louis Vachon, le pdg de la Banque Nationale. Au moment où l’immobilier résidentiel suscite des craintes sur l’économie canadienne, le banquier estime que la forte présence de la Nationale au Québec permet de mitiger ce risque. 

Le marché immobilier montréalais attire davantage l’attention des investisseurs étrangers qui cherchent une solution de rechange au marché de Toronto et de Vancouver, mais la situation n’est pas critique, selon M. Vachon. «On voit cet intérêt sur le terrain, raconte-t-il en entrevue après l’assemblée annuelle de la sixième banque du pays. Est-ce que ça a causé un déséquilibre dans le marché montréalais : la réponse, c’est “non”!»

L’évolution de l’immobilier québécois est cruciale pour la Nationale, car il représente 63% de ses prêts hypothécaires résidentiels. Le poids de Toronto est de l’ordre de «17% à 18%» et Vancouver se limite à 3%. Le contexte à Montréal est toutefois bien différent qu’à Toronto et Vancouver, assure le pdg. «Il n’y a pas de contrainte d’offre à Montréal», ajoute-t-il.

Lire:Immobilier: les Québécois peuvent dormir tranquilles... pour l'instant

À Montréal, il y a plus d’espace pour la construction résidentielle qu’à Toronto et Vancouver, souligne le pdg. Le nombre de nouveaux arrivants est moins élevé que dans les deux autres villes canadiennes, ce qui fait en sorte que la demande progresse moins rapidement. Pour l’instant, M. Vachon croit que le gouvernement du Québec devrait s’assurer de mieux documenter la situation pour être prêt à intervenir, si nécessaire, mais l’heure n’est pas à imiter l’Ontario et la Colombie-Britannique.

À Toronto, la Banque Nationale a fait des choix afin de réduire son risque, poursuit M. Vachon. Elle a augmenté la part de ses prêts assurés dans le marché torontois par rapport aux prêts conventionnels. Elle évite également les achats d’habitations susceptibles de servir à la spéculation, comme dans le cas d’investisseurs qui achètent des condos sans les habiter. Le banquier se dit favorable aux mesures prises par l’Ontario pour freiner la surchauffe des prix dans la ville Reine.

Le nouveau partenaire international

La Nationale a aussi annoncé un nouveau partenariat à l’international avec la FinTech ONGO au Myanmar. La banque montréalaise prend une participation de 22% dans le spécialiste du paiement mobile et de la numérisation de l’argent liquide. «Il y a encore beaucoup d’argent liquide au Myanmar, décrit M. Vachon. ONGO a une technologie pour numériser cet argent, qu’utilisent entre autres les multinationales qui font des affaires au Myanmar. »

Cette technologie offre des synergies potentielles avec ABA Bank au Cambodge dans laquelle la banque a une participation de 90%. «À court terme, on va regarder si on peut utiliser cette technologie au Cambdoge où le marché est similaire. La technologie d’ONGO est attrayante dans les endroits où la pénétration des services bancaires est faible et où il y a encore une grande circulation de l’argent liquide. »

Les activités de la Banque Nationale à l’international génèrent près de 7% de son bénéfice. M. Vachon veut porter ce chiffre à 10% d’ici 2020 en reproduisant son modèle de banque régionale dans d’autres juridictions comme le Cambodge ou la Côte-d’Ivoire. Le dirigeant nous avait présenté son plan de match en entrevue dans nos pages au début du mois. Lire aussi : Le plan de match de Louis Vachon à l’international.

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