« Freshii a de belles perspectives devant elle » – David Barr, président de PenderFund Capital Management


Édition du 06 Octobre 2018

« Freshii a de belles perspectives devant elle » – David Barr, président de PenderFund Capital Management


Édition du 06 Octobre 2018

Par Stéphane Rolland

STÉPHANE ROLLAND - Décrivez-nous votre stratégie.

DAVID BARR - Nous avons une démarche ascendante, c'est-à-dire que nous nous concentrons sur les fondamentaux des entreprises. Nous tentons de comprendre l'entreprise pour évaluer ce qu'elle apporte de positif à ses clients et comment cela créera de la valeur pour les actionnaires. Nous investissons dans deux types de sociétés. Celles qui sont destinées à croître à un fort rythme à long terme. Nous cherchons aussi des entreprises au rabais. Ce sont des entreprises correctes, mais que le marché sous-évalue grandement. Dans ce cas, il s'agit moins d'une opinion à long terme que d'un choix opportuniste.

S.R. - Vous investissez dans les petites capitalisations. Pourquoi ?

D.B. - Pour bien performer à long terme, vous devez trouver le prochain Google, pas le Google actuel. L'idée est que pour créer de la richesse, il est bon de commencer petit et de laisser croître. Le secteur technologique est l'un de ceux où l'on trouve plus de ce genre d'occasions.

S.R. - Certains jugent que cet avantage est compensé par un risque plus grand. Qu'en pensez-vous ?

D.B. - C'est une impression normale. Il y a de nombreuses histoires de gens, influencés par un voisin, qui se sont mordu les doigts après avoir acheté une entreprise qui devait être prometteuse et qui a perdu gros. Si on fait ses devoirs, investir dans une petite capitalisation n'est pas vraiment plus risqué que d'investir dans une grande société. Qu'on regarde du côté des petites ou des grandes capitalisations, on trouvera des entreprises saines ou dans une situation précaire, peu importe la taille.

S.R. - Le poids de votre encaisse peut varier de 5 % à 40 %. Quelle est la pondération de vos liquidités ?

D.B. - Nous avons environ 10 % d'encaisse en ce moment. Celle-ci n'est pas déterminée par la macroéconomie, mais vraiment par les occasions que nous jugeons très, très attrayantes à notre portée. Cela dit, quand les marchés deviennent chers, nous trouvons habituellement moins d'endroits où déployer le capital, par la force des choses. À 10 %, nous sommes un peu sous la moyenne, car nous trouvons beaucoup d'occasions en ce moment.

S.R. - C'est plutôt surprenant. On entend souvent le contraire : que le marché est cher et que les bonnes affaires se font rares.

D.B. - Il y a deux histoires dans le marché. Les fonds négociés en Bourse (FNB) sont très populaires, ce qui fait monter les grandes capitalisations, mais ça entraîne aussi un désintérêt pour les sociétés qui sont à l'extérieur des grands indices, ce qui fait en sorte que nous trouvons des occasions.

S.R. - Quelle société est sur votre radar ?

D.B. - Il y a une tendance forte dans le secteur alimentaire quand on regarde le désir de manger santé et la popularité des aliments bio. C'est un marché qui croît de près de 10 % par année. Freshii (FRII, 4,73 $), la chaîne de restauration rapide qui vend des menus santé, est une manière de tirer profit de cette tendance. Son potentiel de croissance est impressionnant. Cette société de Toronto exploite environ 400 magasins dans le monde. Elle veut en ouvrir près de 300 au cours des 24 prochains mois. Ses restaurants sont peu coûteux, car la cuisine n'est pas grande, ce qui limite les coûts de l'immobilier. Ça facilite aussi le recrutement de franchisés. C'est une autre tendance qu'on observe, le désir de faire de l'entrepreneuriat abordable. La société est publique depuis environ un an et a déçu les attentes initiales, ce qui offre une occasion d'achat. À ce prix, on peut dire qu'on achète une belle entreprise et que la croissance future offerte en prime est gratuite.

S.R. - Les restaurants doivent faire face à la concurrence de services de livraison à domicile de mets prépréparés. Comment cela touche-t-il Freshii ?

D.B. - C'est vrai, ils investissent beaucoup d'argent afin d'améliorer la mobilité de leur expérience, notamment la livraison à domicile. Par contre, leur clientèle est principalement composée de gens occupés qui ont besoin d'un repas santé sur l'heure du dîner. Les services de livraison perturbent davantage les habitudes des consommateurs à l'heure du souper.

S.R. - Vous considérez que l'action de Transat A.T. (TRZ, 8,09 $) s'échange à un important rabais. Qu'entendez-vous par là ?

D.B. - Le sentiment est très négatif, car Transat a sous-performé depuis quelques trimestres. Le dernier était particulièrement mauvais en raison des prix du carburant et des variations de devises. De plus, la concurrence dans le marché ne lui permet pas d'augmenter les prix. L'action s'échange sous les 8 $, mais l'encaisse représente près de 23 $ par action. En gros, ça veut dire que le marché pense que leur projet de diversification dans l'hôtellerie sera un échec lamentable et qu'ils détruiront toute cette valeur.

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