Excès d'optimisme chez Tim Hortons, selon les experts

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Excès d'optimisme chez Tim Hortons, selon les experts

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Le restaurateur Tim Hortons (Tor., THI, 30,24 $) aura de la difficulté à atteindre ses objectifs financiers en 2009.

Des résultats décevants au cours des six à neuf prochains mois pourraient miner l'image d'invincibilité dont la chaîne de restauration bénéficie, et qui vaut à son action une évaluation supérieure à ses semblables en Bourse.

D'ailleurs, le titre recule autant que les indices depuis le début de l'année, alors qu'en 2008, il avait nettement moins baissé que la Bourse.

Plusieurs analystes doutent que Tim Hortons puisse en 2009 accroître de 3 à 5 % les revenus de ses restaurants canadiens en activité depuis plus d'un an.

" Les perspectives du secteur ne corroborent pas l'optimisme des dirigeants. L'Association canadienne des restaurateurs prévoit une baisse de 1,8 % des ventes des restaurants à service rapide en 2009 ", indique David Hartley, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Déclin aux États-Unis

L'atteinte du seuil de rentabilité aux États-Unis, promis aussi pour 2009, leur semble tout aussi ambitieux, malgré la fermeture récente de 11 établissements déficitaires en Nouvelle-Angleterre.

La concurrence s'intensifie aux États-Unis. " Tim Hortons a beaucoup moins de notoriété et d'établissements aux États-Unis. Il lui sera très difficile d'attirer des clients quand ses rivales américaines multiplieront les promotions ", prévoit Jim Durran, analyste à la Financière Banque Nationale.

D'ailleurs, les ventes des restaurants américains de Tim Hortons ouverts depuis plus d'un an déclinent depuis deux trimestres, précise Candice Williams, de Genuity Capital.

Difficile d'attirer plus souvent les clients

La hausse du chômage obligera bien des consommateurs à se serrer la ceinture et à renoncer aux petites gâteries.

Or, 40 % des clients canadiens de Tim Hortons visitent déjà le fournisseur de café quatre fois par semaine en moyenne.

" Il est difficile d'augmenter la fréquentation quand on détient déjà 65 % du marché du café au petit déjeuner ", souligne M. Hartley.

Mark Basham, analyste chez Standard & Poor's, suggère de vendre le titre, car il s'attend à ce que celui-ci baisse de 17 % d'ici 12 mois.

Le bilan solide de l'entreprise et ses flux de trésorerie positifs sont des atouts dans la conjoncture actuelle, mais ce ne sera pas suffisant pour soutenir son titre, croit pour sa part M. Durran.

Tim Hortons vient d'augmenter de 11 % son dividende annuel et peut racheter 5 % de ses actions, pour 200 millions de dollars, en 2009.

" Il n'y a pas de doute que Tim Hortons souffrira moins que d'autres titres de consommation de la récession qui commence au Canada, mais son évaluation élevée tient déjà compte de la robustesse du restaurateur ", explique Turan Quettawala, analyste chez Scotia Capitaux.

En 2008, 91 % de ses revenus de 2 milliards de dollars provenaient de la vente de marchandises à ses franchisés, de loyers, de redevances et de droits de franchise.

Ni croissance ni aubaine

En fait, le titre de Tim Hortons est coincé entre deux chaises, explique Monique Malo, gestionnaire chez CIBC Gestion globale d'actifs.

Le ralentissement de sa croissance désintéressera les amateurs d'entreprises dont le bénéfice augmente plus rapidement que la moyenne.

Les analystes prévoient une hausse du bénéfice de 2,6 % cette année et de 6,9 % en 2010, et des revenus stables pour ces deux années.

Les chasseurs d'aubaines n'y trouvent pas leur compte non plus. " Le titre est encore cher, surtout quand il y a tant d'aubaines ailleurs ", indique Keith Farrant, gestionnaire chez Claret.

L'action de Tim Hortons est en effet plus élevée de 24 % que celle du géant McDonald's en fonction du bénéfice prévu en 2009. Pourtant, McDonald's procure un rendement de dividende de 3,7 % et la croissance de ses bénéfices a été supérieure à celle de Tim Hortons depuis cinq ans.

Un titre appelé à baisser en cours d'année

" Nous avons déjà le titre de Tim Hortons en portefeuille et sommes satisfaits de le conserver pendant la récession. Les investisseurs auront probablement l'occasion de l'acheter moins cher en cours d'année ", dit Mme Malo.

Jim Durran estime qu'il serait de nouveau intéressant d'acheter le titre du restaurateur canadien s'il baissait sous 29 $. Il établit son cours cible d'un an à 33 $.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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