Des doutes planent toujours sur Rogers

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 16:01

Des doutes planent toujours sur Rogers

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 16:01

Par Dominique Beauchamp

Le principal fournisseur de téléphonie sans fil au pays, Rogers Communications (Tor., RCI.B, 35,81 $) fait tout ce qu'il peut pour amoindrir l'impact de la concurrence accrue de Telus, Bell et des nouveaux acteurs du sans-fil, ainsi que l'incidence de la décroissance de son service de câble.

Au premier trimestre de 2012, Rogers Communications a en effet puisé dans ses ressources financières pour distribuer à ses actionnaires 80 % de ses flux de trésorerie sous forme de dividendes et de rachats d'actions, précise Vince Valentini, analyste chez TD Newcrest.

Ce retour de capital a réussi à maintenir la fidélité de plusieurs actionnaires et à amortir le repli de l'action en Bourse, mais il a été insuffisant pour raviver le titre, qui reste coincé entre 33 et 36 $ depuis des mois.

" Le titre de Rogers est meilleur marché que ceux de ses rivaux Telus et Bell. Toutefois, pour renverser la vapeur en Bourse, le bénéfice d'exploitation et le revenu mensuel moyen par abonné du service sans fil de Rogers devront croître de nouveau ", fait valoir Jeff Fan, analyste chez Scotia Capitaux.

Après tout, Rogers sans-fil fournit à la société-mère 65 % de son bénéfice d'exploitation, note Robert Bek, de CIBC Marchés des capitaux.

De nouvelles dépenses

Un regain de croissance sera d'autant plus nécessaire que Rogers accélère l'implantation d'équipements de réseaux sans fil de quatrième génération. Elle recommencera aussi à payer des impôts à partir de 2012, après avoir épuisé des pertes fiscales reportées.

Rogers devra verser des impôts estimés à 500 M$, selon Jonathan Allen, de RBC Marchés des capitaux. Ses investissements pour installer de nouveaux équipements sans fil à haut débit s'élèveront à environ 200M$ par an.

L'offensive de Rogers débute dans quatre villes dès cette année (Toronto, Montréal, Vancouver et Ottawa), afin de devancer Telus et Bell, qui mettront leur réseau à niveau l'an prochain.

Les équipements fournis par Ericsson tripleront la vitesse de téléchargement sans fil de vidéos et de données pour les téléphones intelligents, les tablettes et les ordinateurs portables.

" Rogers tire ainsi profit de ses multiples bandes de fréquences pour maintenir son avance dans la transmission de données par rapport aux nouveaux fournisseurs de sans-fil. Un réseau plus rapide accroîtra aussi l'usage des téléphones intelligents ", observe M. Fan.

En 2013, Rogers aura enfin à débourser d'importantes sommes pour participer aux enchères de fréquences sans fil que tiendra Industrie Canada, en 2012. Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, évalue les débours à au moins un milliard de dollars.

Ces nouvelles dépenses laisseront à Rogers moins d'argent à consacrer aux dividendes et aux rachats d'actions. " Rogers a certainement les moyens d'augmenter son dividende l'an prochain, mais la hausse n'aura pas l'ampleur des dernières années ", croit Greg MacDonald, analyste chez Macquarie Research.

Au quatrième trimestre de 2010, Rogers a augmenté son dividende de 11 %, à 1,42 $ par année, soit la moitié de ses bénéfices.

M. Allen reste fidèle à Rogers, mais s'attend à ce que son titre connaisse au moins douze autres mois difficiles en Bourse. En plus de la concurrence dans le domaine du sans-fil, le service de câble de Rogers doit également affronter le nouveau service de télévision Fibe de Bell, dans la grande région de Toronto.

Une occasion pour les investisseurs patients

" Tous ces soucis se reflètent déjà dans le cours du titre de Rogers. Les amateurs d'aubaines qui ont un horizon de placement de 12 à 18 mois devraient acheter le titre pendant que son cours est encore déprimé, car l'entreprise réussit bien à fidéliser ses clients les plus rentables, soit les utilisateurs de téléphones intelligents. Ils procurent en moyenne deux fois plus de revenus que les autres ", soutient M. Bek.

" Au cours actuel, le titre de Rogers est attrayant, en fonction des bénéfices et du flux de trésorerie prévus pour 2012, mais je ne suis pas encore prêt à recommander l'achat du titre, en raison des incertitudes en matière de réglementation et de concurrence, qui brouillent les perspectives ", évalue pour sa part M. Valentini.

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