David's Tea : un plan en or, mais une action coûteuse


Édition du 11 Juillet 2015

David's Tea : un plan en or, mais une action coûteuse


Édition du 11 Juillet 2015

Par Stéphane Rolland

[Photo: courtoisie]

Quatre analystes ont commencé à suivre le titre de David’s Tea (Nasdaq, DTEA), entrée en Bourse au début de juin. S’ils estiment que le plan d’expansion du spécialiste du thé montréalais est crédible, les analystes préviennent que conduire à grande vitesse comporte toujours des risques.

À long terme, David’s Tea souhaite augmenter le nombre de ses établissements de 161 à 550. Une bonne part de ces magasins seront construits aux États-Unis. La direction vise également une croissance annuelle du bénéfice par action de 25 % et veut améliorer ses marges, en les faisant passer de 15 % à 20 %.

Le plan de la société permet d’espérer une croissance du bénéfice par action de 20 % en moyenne au cours des cinq prochaines années, selon Esteban Gomez, de J.P. Morgan. Comme n’importe quel plan de croissance « rapide », l’exécution de la stratégie présente un risque, prévient-il. « Avec seulement 25 magasins aux États-Unis, il y a un risque que la société surestime le marché potentiel et sous-estime la concurrence », affirme-t-il.

D’autres risques doivent être pris en considération. M. Gomez note que 80 % des revenus de David’s Tea sont générés au Canada. Toutefois, la plupart de ses achats sont faits en dollars américains. Si le huard continue de se déprécier, la rentabilité en souffrira. Dans ce cas, M. Gomez avertit qu’il pourrait revoir sa cible à la baisse. L’analyste de J.P. Morgan émet une recommandation « neutre » et une cible de 24 $ US.

L’opinion de M. Gomez est comparable au consensus des autres (premiers) analystes à suivre le titre. Des quatre analystes recensés par Bloomberg, trois émettent une recommandation « conserver » et un seul suggère d’acheter le titre. Le cours cible est de 22 $ US.

« Cool », mais cher

Il y a de quoi aimer le spécialiste du thé, estime de son côté Kelly Bania, de BMO Marchés des capitaux. Elle note que l’expérience en magasin est « moderne », que la culture d’entreprise encourage l’innovation et que la société est bien positionnée dans son marché. Le rendement du capital investi dans les boutiques est également attrayant. En règle générale, les bénéfices tirés d’un magasin au Canada permettent de rembourser l’investissement initial après deux ans, note-t-elle.

Cela étant, Mme Bania rappelle aux investisseurs que le titre s’est déjà apprécié de près de 10 % depuis son entrée en Bourse au début de juin. L’action s’échange à un multiple supérieur à la moyenne des sociétés de consommation prometteuses en début de cycle. Elle reste donc sur les lignes de côté avec une recommandation « performance de marché » et une cible de 21 $ US.

Cher, mais toujours attrayant

Malgré un multiple élevé de 15 à 16 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), Sharon Zackfia, de William Blair, est d’avis que le titre mérite tout de même une recommandation d’achat. Comme ses collègues, elle admet que le succès au sud de la frontière pourrait se révéler moins flamboyant qu’au Canada. Elle constate cependant que les huit magasins ouverts en 2014 aux États-Unis enregistrent des résultats similaires ou supérieurs aux attentes de la direction.

La prime sur l’action est « importante », mais elle est comparable à celle que le marché accorde aux titres de Starbucks (Nasdaq, SBUX) et de lululemon (Nasdaq, LULU). La chaîne de café et le détaillant de yoga ont une clientèle comparable, et leurs potentiels de croissance respectifs suivent un tracé similaire, selon l’analyste. Mme Zackfia pense que le multiple a étiré au maximum son potentiel d’expansion, mais elle juge que la croissance du bénéfice par action de 25 % par année (objectif de la direction) sera suffisante pour récompenser les actionnaires.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?