Consommation : Couche-Tard, la valeur sûre


Édition du 12 Décembre 2015

Consommation : Couche-Tard, la valeur sûre


Édition du 12 Décembre 2015

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Charles Desgroseilliers]

Nul besoin de chercher bien loin pour dénicher des titres solides dans le commerce de détail. Les dernières années ont démontré que de rester fidèle aux détaillants les plus performants a été la stratégie la plus rentable.

Dollarama (Tor., DOL, 89,35 $) est de ceux-là, mais son évaluation de 29 fois les bénéfices prévus fait grincer les dents.

Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B, 62,80 $) reste la valeur sûre parce que ses perspectives de croissance sont bien visibles, indique Marie-Ève Savard, gestionnaire principale de Gestion d'actifs Manuvie.

«Les détaillants traditionnels se battent entre eux pour des parts de marché. Ils doivent en plus affronter les Amazon de ce monde. Ces enjeux pèsent bien peu dans le potentiel de Couche-Tard.»

La société bénéficie en plus du meilleur du pouvoir d'achat des consommateurs américains, dont les salaires augmentent au moment où le prix de l'essence diminue.

L'évaluation de 21 fois les bénéfices prévus dans 12 mois reste raisonnable pour une société qui a accru ses bénéfices de 22 à 37 % depuis trois ans.

Home Depot profite de la reprise résidentielle

Pour miser sur l'économie américaine, Home Depot (NY, HD, 133,93 $ US) est un autre bon choix, parce que la construction résidentielle, les reventes de maisons et la formation des ménages aux États-Unis n'ont pas fini leur rattrapage.

«Les consommateurs dépensent plus qu'avant. Home Depot continue aussi de rafler des parts de marché grâce au meilleur emplacement de ses magasins, comme en témoigne, au troisième trimestre, le bond de 7,3 % des ventes des magasins ouverts depuis plus d'un an», dit-elle.

L'évaluation de 22 fois les bénéfices prévus en 2016 de son action n'est pas bon marché, convient Mme Savard, mais le détaillant a d'excellentes chances de surpasser la croissance prévue de 15 % de ses bénéfices.

Weston, pour sa valeur d'aubaine

Peu inspiré par les perspectives tièdes des détaillants en général, David Caron, gestionnaire d'Industrielle Alliance, préfère miser sur le potentiel de revalorisation du conglomérat George Weston (Tor., WN, 108,43 $).

«C'est un moyen détourné de détenir l'épicier Loblaw et le pharmacien Shoppers, avec en prime les activités de boulangerie, dont l'évaluation est la plus basse depuis 2010», explique-t-il. Si Weston améliore comme prévu les marges de la boulangerie, après une période d'investissements majeurs, sa valeur augmentera à l'intérieur du conglomérat, explique M. Caron.

Gildan et Groupe MTY : deux bons choix connexes

Dans le secteur élargi de la consommation, les entreprises Vêtements de Sports Gildan (Tor., GIL, 42,13 $) et Groupe d'alimentation MTY (Tor., MTY, 32,10 $) semblent de bons titres à prendre en considération.

Le fabricant de chandails, de sous-vêtements et de chaussettes Gildan est le favori de Neil Linsdell, analyste de Valeurs mobilières Industrielle Alliance, qui prévoit une nette amélioration de sa performance l'an prochain.

Le déstockage de son client Walmart ne sera plus un facteur, tandis que ses sous-vêtements de marque Gildan font leur entrée chez plusieurs détaillants.

La société bénéficiera aussi du bas prix du coton et de gains d'efficacité de 100 M$ US à la suite d'investissements majeurs dans ses usines depuis deux ans, dit-il.

M. Linsdell établit son cours cible à 51 $, pour un rebond potentiel de 34 %.

Le franchiseur de restaurants MTY stagne en Bourse, mais son modèle d'entreprise est tout aussi rentable qu'avant, note Pierre-Olivier Langevin, gestionnaire de portefeuille chez Medici.

«Si on enlève les actifs intangibles de son évaluation, son action s'échange à un multiple de 15 fois les bénéfices, ce qui est peu pour une entreprise dont le rendement de l'avoir des actionnaires est d'environ 20 % depuis des années.»

Ses ventes comparables piétinent, mais le franchiseur poursuit sa stratégie disciplinée d'acquisitions tout en augmentant ses revenus par restaurant.

M. Langevin n'exclut pas la possibilité que la société de Stanley Ma s'endette pour sauter sur une occasion majeure.

Suivez Dominique Beauchamp sur Twitter @beauchamp_dom

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