Colabor: la relance promise tarde, le PDG quitte

Publié le 22/10/2017 à 07:46, mis à jour le 22/10/2017 à 08:07

Colabor: la relance promise tarde, le PDG quitte

Publié le 22/10/2017 à 07:46, mis à jour le 22/10/2017 à 08:07

Par Dominique Beauchamp

A son troisième trimestre, les revenus de la division Viandes Décarie ont chuté de 21%. (Photo: Shutterstock)

C'est un retour à la case départ pour le distributeur alimentaire Colabor dont la relance promise l’an dernier lors de sa recapitalisation n’est pas au rendez-vous. Son PDG, Claude Gariépy, tire aussi sa révérence.

Le dirigeant de 63 ans, qui a des ennuis de santé, prendra sa retraite en mars 2018. Un comité a été mis sur pied pour le remplacer.

Le titre de Colabor(GCL, 0,75$) a chuté de 26% le 19 octobre et a frôlé le creux de 0,66$ qu’il avait atteint le 6 octobre 2016.

Le seul analyste à assurer le suivi du grossiste de Boucherville, Denis Lessard, de TD Valeurs mobilières, charcute son cours cible de 1,20 à 0,70$, car il perd confiance que la société puisse renouer en 2019 avec la croissance interne comme prévu, au moment où elle est encore très endettée.

L'analyste sabre aussi de 30% à 35% ses estimés pour le bénéfice d’exploitation qu'il projette en 2018 et 2019.

La concurrence aigue de la part des géants Sysco(SYS, $US) et Gordon Food Services, particulièrement pour Viandes Décarie, en ont décidé autrement.

Colabor révèle aussi qu’elle perdra le 1er avril le contrat d’approvisionnement des restos Montana BBQ & Bar appartenant au franchiseur Entreprises Cara(CARA, 25,26$), qui lui aussi cherche des économies.

Le récent trimestre a vu les ventes consolidées reculer de 5,8% et celle de Viandes Décarie de 21%. Le bénéfice d’exploitation, l’étalon de mesure des grossistes a chuté de 16,5%.

Pourtant, le soutien financier qu'avaient fourni la fiducie du défunt financier Jerry Zucker –le principal actionnaire–, Investissement Québec, le Fonds de solidarité de la FTQ, la Caisse de dépôt et placement du Québec et un nouvel actionnaire lors du refinancement d’octobre 2016, était censé placer le couvert à un redressement.

Ces trois actionnaires institutionnels ont tous des représentants au conseil d’administration, aux côtés du chef de la direction de Garda World ex-cadre d’Alimentation Couche-Tard, Stéphane Gonthier, et du nouveau vice-président exécutif du conseil Robert Briscoe, qui a dirigé AlimPlus pendant 24 ans.

Ménage comptable

Colabor dévalue aussi de 16,4M$ le fonds de commerce (goodwill) de son grossiste de Boucherville et celui du distributeur ontarien Summit.

La chute du volume de ventes chez Summit diminue aussi le pouvoir d’achat à l’entrepôt principal de Boucherville qui approvisionne les distributeurs affiliés.

Le trimestre se solde donc par une perte de 0,18$ par action, par rapport au bénéfice de 0,10$ d’un an plus tôt.

Ce n’est pas tout. On apprend que Colabor a aussi inscrit une provision de 6,5M$ pour des taxes que lui réclame le ministère du Revenu de l’Ontario sur des ventes de produits de tabac en territoire des Premières nations, réalisées entre 2013 et 2014 par sa filiale Skor.

Stratégie de niche pour éviter les géants Sysco et GFS

L’entreprise se dit tout de même encouragée par le récent rebond des ventes aux restaurateurs indépendants et aux petites chaînes de restauration où sa division québécoise CDA (autrefois Bertrand) a de meilleures chances «d’améliorer l’équilibre entre le volume et les marges» grâce aux commandes personnalisées.

Les dirigeants croient aussi que la nouvelle force de vente raffermira les ventes dans les prochains trimestres.

Rappelons que M. Briscoe, 74 ans, a vendu à Colabor une option permettant à l’entreprise d’acquérir le distributeur de Grandy Dubé & Loiselle, un client de Colabor que M. Briscoe possède, d’ici octobre 2019.

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