Cinq questions à Michael Roach, PDG de CGI

Publié le 01/02/2012 à 13:26, mis à jour le 01/02/2012 à 14:27

Cinq questions à Michael Roach, PDG de CGI

Publié le 01/02/2012 à 13:26, mis à jour le 01/02/2012 à 14:27

Par Dominique Beauchamp

Michael Roach, président et chef de la direction de CGI. Photo: lesaffaires.com

En marge de l’assemblée annuelle sans histoire, qui s’est tenue au centre-ville de Montréal le 1er février, Michael Roach, président et chef de la direction du Groupe CGI, a répondu à nos questions.

Un analyste a récemment remis sur la table l’intérêt pour CGI de verser un dividende pour attirer de nouveaux investisseurs et revaloriser votre titre en Bourse? Envisagez-vous d’instituer une politique de dividende ?

Michael Roach. Je crois qu’avec un gain de 169 % pour notre action depuis cinq ans, nos actionnaires sont satisfaits de leur rendement. Plusieurs de nos concurrents qui versent un dividende ont fini de grossir. Nous avons encore besoin d’un accès à notre capital pour réinvestir dans la croissance de l’entreprise et les acquisitions. Avec une dette de 879 M$ encore au bilan, il est aussi bon d’être prudent avec notre répartition de capital.

La crise en Europe a réduit l’évaluation boursière de plusieurs de vos semblables en Europe, à un moment où vous avez accès à un financement total de 2,2 milliards de dollars. Le moment est-il propice pour que CGI réalise l’acquisition européenne longtemps attendue ?

M.R. – Il est vrai que notre valorisation boursière est devenue un avantage pour acquérir. Toutefois, si les évaluations sont attrayantes en Europe, il nous faut par contre analyser de plus près les perspectives d’affaires et la santé des marchés des fournisseurs européens, dans la conjoncture actuelle. Nous sommes prudents, mais il est clair que l’Europe reste un marché porteur pour nous, à long terme. Si la bonne cible, au bon prix, se présente au bon moment, nous serons prêts à agir.

L’informatique dans les nuages perturbe-t-elle les revenus et les marges de la prestation de services en TI ? Après tout, héberger des applications sur un serveur externe exige moins d’investissements en capital de la part des clients.

M.R. – L’informatique dans les nuages constitue en fait une nouvelle façon de faire ce que l’on fait déjà. C’est aussi une nouvelle occasion d’affaires. Nous venons d’ailleurs de décrocher trois contrats dans les nuages auprès de trois niveaux de gouvernement américains. Le 24 janvier, General Services Administration (GSA) a retenu CGI pour réaliser son projet de modernisation en nuage. Le contrat a une valeur de 20,7 millions de dollars US sur cinq ans. En novembre 2011, le U.S. Department of Labor à CGI un contrat pour développer et opérer sa plateforme de gestion de cas et de contenu dans un environnement en nuage. En octobre 2011, le Bureau du vérificateur de l’État du Wyoming a renouvelé un contrat de système de gestion intégré et transférera l’exploitation de ce système vers AMS AdvantageMD en nuage de CGI, au sein du centre de traitement des données sécuritaire de CGI. Le renouvellement de ce contrat est évalué à 28,7 millions de dollars US sur cinq ans.

Certains experts prédisent que les dépenses en TI du gouvernement fédéral américain, notamment au ministère de la Défense, déclineront après avoir atteint un sommet en 2013. Vous êtes-vous préparés à cette possibilité ?

M.R. – Nous continuons de rafler des contrats auprès du gouvernement américains, comme le montrent nos nouveaux contrats signés : au plus récent trimestre, les États-Unis représentent 55 % des nouveaux contrats signés de 1,4 milliard. La plupart de nos solutions aident les gouvernements à être plus productifs, à réduire leurs coûts ou à récupérer des impôts. En ce sens, les coupures budgétaires représentent des occasions d’affaires pour nous. Nos centres de traitement de données sont aussi plus utilisés.

Au premier trimestre, les revenus canadiens ont augmenté d’à peine 1,9 % par rapport à l’an dernier. Y-a-t-il des marchés et des spécialités plus porteuses ?

M. R.– Nous embauchons à Québec pour mieux servir le gouvernement provincial. À Edmonton, nous augmentons aussi nos effectifs dans le domaine de la santé. Les revenus de cette nouvelle division autonome (santé) ont crû de 18 %, au premier trimestre de 2012 et représentent 10 % de nos revenus totaux. Nous avons aussi ciblé Toronto comme zone de croissance et nous y investissons pour décrocher plus de contrats dans les industries de la finance, et de la gestion du patrimoine, ainsi qu’auprès des gouvernements. Le 4 octobre, nous avons aussi nommé Ken Taylor, un ex-dirigeant au ministère de la Défense nationale, à la vice-présidence de Cybersécurité Canada, pour exploiter le savoir-faire acquis dans ce créneau aux Etats-Unis et pour soumissionner auprès du gouvernement canadien. Cet effort devrait déboucher sur des contrats à partir de la fin de 2012.


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