Achetez sur faiblesse, disent les analystes

Publié le 17/11/2017 à 12:08

Achetez sur faiblesse, disent les analystes

Publié le 17/11/2017 à 12:08

Par Jean Gagnon

Très nombreux sont les conseillers financiers qui vous disent aujourd’hui d’acheter sur faiblesse, ou selon l’expression consacrée, «buy the dips». Est-ce vraiment la bonne façon d’agir actuellement ?

Durant la séance du 7 novembre, l’indice S&P 500 s’est approché à quelques points du niveau de 2600, pour toucher un sommet historique. C’était un an après l’élection américaine qui allait enclencher ce que l’on surnomma le «Trump rallye», une hausse des Bourses motivée principalement par les promesses du nouveau président de baisser drastiquement les impôts et d’augmenter substantiellement les dépenses d’infrastructure. Cette poussée à la hausse ne s’est jamais arrêtée, et l’indice montre une hausse de 23% depuis un an.

Mais force est de constater que les promesses n’ont pas été tenues, du moins pour l’instant. De plus, un chaos sans précédent règne à la Maison-Blanche depuis l’hiver dernier. Qu’est-ce qui motive alors une telle performance des bourses ?

C’est qu’en même temps, on a assisté à une récupération synchronisée de l’économie mondiale, explique Stéphane Rochon, directeur de la recherche chez BMO Nesbitt Burns. «C'est cette reprise économique généralisée, plus que tout le reste, qui est responsable de la forte tendance boursière de la dernière année», dit-il.

Dans un tel contexte économique, et même si les marchés ont réalisé des gains spectaculaires, buy the dips est une bonne idée, selon lui. « Tant que cet environnement persiste, les risques d’un écroulement des marchés boursiers sont limités », dit-il .

Il faut toutefois bien choisir les sociétés, car la stratégie d’acheter sur faiblesse vaut surtout pour les titres extrêmement performants, explique M. Rochon. Par exemple, il serait très risqué de tenter de profiter du recul actuel de GE. L’entreprise fait face à une restructuration majeure dont les résultats sont difficiles à prévoir. « Ce qu’il faut rechercher, ce sont les bonnes entreprises qui baissent sans raison valable, simplement parce que le marché en général recule », dit-il. Par exemple, les géants du secteur de la technologie, telles Google, Amazon, Cisco et Oracle, seraient probablement de bonnes candidates si elle devaient accuser un recul de 4-5 %, selon lui.

Recul probable

Mais le verra-t-on bientôt ce recul de 4-5 % des marchés bousiers ? C’est maintenant de plus ne plus probable à la suite de la performance des derniers mois, explique Ron Meisels, président Phases & Cycles, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal, et spécialiste de l’analyse technique. « Le bull market a navigué avec succès à travers les dangers que présentent généralement les mois de septembre et d’octobre alors que les indices atteignaient de nouveaux sommets », dit-il. Mais la conséquence est que les marchés se retrouvent maintenant dans un état de sur-achat important, ce qui est propice à un recul qui permettra d’assainir la situation, selon lui. « Nous prévoyons maintenant un certain recul temporaire qui sera suivi d’un retour de la tendance haussière. Nous croyons que les investisseurs devraient être prêts à commettre de nouveaux capitaux dans ce bull market dès que la reprise se pointera », dit-il.

Le coloré commentateur de CNBC, Jim Cramer, voient pour sa part plusieurs bonnes raisons pour appliquer la stratégie «  buy the dips ». D’abord, la croissance des bénéfices des entreprises est au rendez-vous. Ensuite, il ne faut pas s’alarmer avec la chute de précipitée de GE, car il s’agit-là d’un cas particulier qui n’est pas symptomatique de l’ensemble du marché. De plus, malgré le chaos à Washington, le Congrès finira bien par adopter une réforme fiscale. Enfin, il est probable que des prises de contrôle permettant de consolider certains secteurs d’activités viendront freiner toute baisse importante des marchés qui pourrait se pointer.

« Buy the dips s’avère la bonne stratégie actuellement, car elle vous permettra de bâtir lentement une position à meilleurs prix, ce qui vous évitera de paniquer si les marchés se mettent à chuter », conclut Cramer.

Pour ceux qui possèdent des liquidités à investir et qui ne veulent pas attendre le recul de peur de tout rater, Stéphane Rochon suggère de n’investir que le tiers ou la moitié de la somme disponible pour l’instant. Ils s’assureront ainsi de participer à la hausse tout en conservant des munitions pour ajouter à la position lors d’un recul.

 

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