Bourse: de gênantes rumeurs sur la Chine et l'ALÉNA

Publié le 10/01/2018 à 09:48, mis à jour le 10/01/2018 à 16:43

Bourse: de gênantes rumeurs sur la Chine et l'ALÉNA

Publié le 10/01/2018 à 09:48, mis à jour le 10/01/2018 à 16:43

(Getty)

La Bourse de Toronto a retraité mercredi et Wall Street a aussi terminé légèrement dans le rouge lors d'une séance marquée par les rumeurs sur la volonté des Chinois d'acheter moins de dette américaine et sur un éventuel retrait des Etats-Unis du traité de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

À Toronto, le télédiffuseur Corus (Tor., CJR.B) a chuté de 16,94% à 9,17 $ après avoir dévoilé des résultats inférieurs aux attentes en raison de la faiblesse du marché publicitaire.  «L'industrie publicitaire continue de se réévaluer et de se recalibrer alors que les gens du marketing font évoluer leurs stratégies sur les modèles de médias pour optimiser leur mélange d'éléments de télévision, de radio et de numérique», a expliqué le chef de la direction de Corus, Doug Murphy, à des analystes.

Les rumeurs d’un retrait des États-Unis resurgissent. Ce coup de poker de Trump a de l’effet sur le dollar canadien. Lire: le huard perd des plumes.

État de la situation (clôture)

TSX: 16 247,95 points, en baisse de 71,29 points; Volume: 369,80 millions.
Dow Jones:
25 369,13 points, en baisse de 16,67 points
S&P 500:
2748,23 points, en baisse de 3,06 points
Nasdaq:
7153,57 points, en baisse de 10,01 point
Baril de pétrole à New York:
63,57 $ US, en hausse de 0,61 $ US (pour livraison en février)
Dollar canadien:
80,03 cents US, en baisse de 0,27 cent
Once d'or à New York:
1319,30 $ US, en hausse de 5,60 $ US (pour livraison en février)

Contexte

À la faveur d'indicateurs au beau fixe sur l'économie et de la bonne santé des entreprises américaines, les indices de la place new-yorkaise avaient enchaîné les records depuis le début de l'année.

Mais l'accès de faiblesse observé sur le marché obligataire a ébranlé les investisseurs mercredi.

Signe d'un moindre intérêt, le rendement des bons du Trésor à 10 ans est monté jusqu'à 2,59%, son niveau le plus élevé depuis mars 2017.

En cause notamment: des informations de l'agence de presse Bloomberg selon lesquelles des responsables chinois envisageaient de ralentir, voire de suspendre, les achats d'obligations américaines.

«Si ces informations se confirment et que la Chine ne considère plus les bons du Trésor comme une option attractive, les répercussions pourraient être importantes dans la mesure où ce pays est l'un des plus grands détenteurs de dette américaine», a souligné Craig Erlam d'Oanda.

Toutefois, le marché obligataire s'est repris en cours de séance «car les investisseurs ont commencé à se dire qu'il s'agissait surtout d'une menace» de Pékin à l'attention de Donald Trump «au cas où il déciderait de mettre en oeuvre des sanctions commerciales» à l'encontre de la Chine, a avancé Karl Haeling de LBBW.

De plus «une émission de bons du Trésor à 10 ans a attiré beaucoup de demande, amenuisant les craintes» de voir le marché obligataire se replier, a-t-il indiqué.

Le marché obligataire a finalement terminé en petite hausse: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait vers 21H10 GMT à 2,550% contre 2,553% mardi soir et celui des bons à 30 ans à 2,890% contre 2,895% mardi soir.

Alors que le Dow Jones revenait tout juste dans le vert, de nouvelles rumeurs, cette fois-ci sur un éventuel retrait américain de l'Aléna, ont de nouveau tiré les indices vers le bas en deuxième partie de séance.

Conforme à un engagement de sa campagne, Donald Trump a contraint le Canada et le Mexique à se mettre autour de la table pour renégocier les termes de cet accord de libre-échange datant de 1994.

Un retrait pur et simple serait considéré comme «un vrai risque par le marché des actions», a estimé M. Haeling en mettant en avant le repli de certaines entreprises comme General Motors (-2,34%), qui bénéficient grandement de l'Aléna.

Le Canada est «préparé» à cette possibilité mais n'a pas d'indication sur le calendrier d'une annonce, a confié mercredi une source gouvernementale à Ottawa à l'AFP.

Titres en action

Exfo (EXFO, 4,45$ US): bons résultats, mais perspectives difficiles à lire. Financière Banque Nationale renouvelle une recommandation performance de secteur. Au premier trimestre, la société rapporte un bénéfice ajusté de 0,05$ US par action, comparativement à une attente maison et un consensus également à 0,05$ US.

Richard Tse indique que les résultats sont conformes aux attentes, mais que l'aperçu de la direction pour le deuxième trimestre est inférieur à celles-ci. Le consensus s'attendait à un bénéfice de 0,06$ US, mais la direction prévient qu'il se situera plutôt entre 0,02$ et 0,06$ US.

Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, réitère sa recommandation neutre et sa cible de 5,25$US pour le titre d'Exfo, au lendemain de la publication de résultats du premier trimeste conformes à ses attentes. Il souligne que la société de Québec vise accroître son bénéfice d'exploitation de plus de 10% au cours de l'exercice 2018, à 26M$US. Ce résultat exclut l'acquisition d'Astellia. La société mettra par ailleurs l'accent sur le remboursement de sa dette une fois la transaction complétée.

Rogers (RCI.B, 63,04$): le recul serait une bonne occasion. Banque Scotia réitère une recommandation surperformance de secteur. Jeff Fan estime que le recul de 10% du titre depuis son sommet de novembre est une intéressante occasion d'achat. Il attribue le pas arrière à quelques facteurs: une rotation sectorielle du marché qui quitte les titres à dividende; les activités compétitives pour contrer l'arrivée de Shaw/Freedom dans le sans-fil en décembre; les perspectives de dépenses en capital plus élevées en 2018; et une prise de profit sur la poussée du titre en 2017.

Nemaska Lithium ( NMX, 2,39$): mise à jour de l'étude de faisabilité. Financière Banque Nationale renouvelle une recommandation surperformance (spéculatif). La société vient de publier une mise à jour de son étude de faisabilité portant sur la mine et le concentrateur Whabouchi (à la Baie James), de même que sur l'usine hydro-métallurgique de Shawinigan.

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, bonifie sa recommandation et sa cible pour le titre du fournisseur de pièces automobiles Uni-Sélect(UNS, 26,55$). L’analyste fait passer sa recommandation d’achat à choix préférentiel(top pick), ainsi que sa cible de 34$ à 37$. M. Poirier note que le titre de la société bouchervilloise n’a pas profité de l’élan lié au temps froid qui a soulevé les sociétés comparables américaines. Uni-Sélect a reculé de 7% à ce jour en 2018, tandis que le secteur a plutôt pris 7%. Or, il s’attend à ce que le temps froid soit favorable à Uni-Sélect dans ses principaux marchés. Il se tourne par ailleurs vers 2019 pour ses prévisions de revenus et bénéfices, d’où le nouveau cours-cible.

Cogeco Communications(CCA, ) dévoile ses résultats du premier trimestre après la fermeture des Bourses. Les analystes visent un bénéfice d’exploitation de 250,57M$, sur des revenus de 558,22M$. L'entreprise tient par ailleurs son assemblée annuelle jeudi matin à Montréal.

Au sud de la frontière, Lennar(LEN, 63,50$US), deuxième plus important fabricant de maisons américain, a dévoilé des revenus supérieurs aux attentes tandis qu’il a vendu davantage de maisons à des prix plus élevés. Il a aussi indiqué que les commandes avaient augmenté de 11,5%. Le titre recule néanmoins de 4,75% à 63,50$US dans les négociations précédant l’ouverture officielle, car le bénéfice par action a été inférieur aux prévisions.

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