Bourse: les gagnants et perdants du premier semestre

Publié le 30/06/2017 à 11:50, mis à jour le 30/06/2017 à 12:31

Bourse: les gagnants et perdants du premier semestre

Publié le 30/06/2017 à 11:50, mis à jour le 30/06/2017 à 12:31

Par Dominique Beauchamp

Photo: 123rf.com

Les gagnants

Theratechnologies, TH: +193%. Tel un chat, la biopharmaceutique montréalaise multiplie ses vies. Cette fois, Alan Ridgeway, de Banque Scotia, a amorcé le suivi du titre avec une recommandation surperformance et un cours de 9,50$. Sa vision favorable repose sur sa thèse voulant que l'entreprise approche d’un point d'inflexion dans la mise au point d'un deuxième traitement. La société réalise des revenus d'environ 40M$ par année avec l'EGRIFTA, mais pourrait ajouter l'Ibalizumab et ainsi devenir un acteur de niche dans le créneau du VIH. La société dispose de liquidités de 30M$ qui lui permettront de financer un deuxième traitement sans mettre à risque son bilan.

Shopify, SHOP: +95%. Le spécialiste des solutions qui facilitent les ventes de 400000 marchands dans 175 pays vogue toujours sur la vague techno qui avait soulevé les titres FAANG (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Alphabet-Google) de 30% jusqu’au 8 juin. Si sa croissance rapide a alimenté l’enthousiasme depuis deux ans, c’est une émission surprise d’actions de 657 millions de dollars et surtout ce que fera la société d’un trésor de guerre de 1,2 milliard de dollars qui intriguent dorénavant les investisseurs. Les analystes spéculent que Shopify convoite des spécialistes de l’intelligence artificielle afin de soutenir son avance, de fidéliser ses clients et surtout de faire croître ses revenus par marchand.

5N Plus, VNP: +78%. Le producteur de métaux rares et de produits chimiques renaît en quelque sorte, depuis que la Caisse de dépôt et placement du Québec a accumulé 18,9% de la société, le 2 mars, ce qui en fait le principal actionnaire. L’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, a aussi haussé son cours cible à trois reprises depuis février, de 2,10 à 3,40$, citant plus de stabilité dans ses résultats depuis cinq trimestres. L’analyste est toutefois redevenu neutre envers le titre le 17 mai, jugeant son appréciation un trop spéculative. Son encaisse de 23M$ lui donne les moyens de réaliser des acquisitions, mais M. Rurer n’y croit pas à court terme. Si les prix des métaux pour les puces continuent d’augmenter, 5N Plus pourrait atteindre le bénéfice d’exploitation de 40 à 60M$ qu’elle vise en 2021, grâce à la rationalisation majeure en cours. Au premier trimestre, le rendement du capital atteint un taux annualisé de 9% alors que la société souhaite atteindre 15%, d’ici 2021.

Sleep Country, ZZZ: +41%. Qui eut cru qu’un expert du sommeil réveille autant d’investisseurs à son retour en Bourse? Le principal détaillant de matelas au pays profite de sa propre croissance qui repose avant tout sur l’ouverture et la rénovation de magasins, l’offre de plus en plus d’accessoires et un nouveau site de vente en ligne. Son titre bénéficie aussi de l’appétit des investisseurs pour des détaillants rentables dont la stratégie est claire et ne dépend pas d’acquisitions. En juin, Sleep Country a dévoilé de bons résultats, mais a réagi à la fermeture annoncée du quart des magasins de son rival Sears Canada. Martin Landry, de GMP, voit sa part de marché passer de 25 à 35%, à moyen terme, tandis que qu’à plus long terme le détaillant pourrait distribuer 75% de ses bénéfices, croit Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.

BRP, DOO: +33%. Le fabricant de motoneiges, motomarines et véhicules tout terrain a déjoué bien des investisseurs qui craignaient la renégociation de l’Accord de libre-échange pour les activités mexicaines de BRP. Le fabricant de produits récréatifs de Valcourt leur a plutôt servi un grand tour de chapeau: un bénéfice de 0,25$US trois fois supérieur aux attentes au premier trimestre, des objectifs annuels relevés de 2%, l’instauration d’un premier dividende et le rachat de 350M$ ou de 8% de ses actions. Le dividende de 0,8% attirera de nouveaux actionnaires, tandis que le rachat permettra à Bain Capital de céder élégamment une partie de son bloc de 28,4%, estiment les analystes.

Les perdants

Aimia, AIM: -81%. Le PDG David Johnston a beau essayer de calmer le jeu en disant que le divorce d’Air Canada en juin 2020 ne met pas le gestionnaire du programme de points Aéroplan en péril, les investisseurs n’y croient pas. Aimia gérait les billets primes et l’accumulation des miles pour Air Canada, depuis 15 ans, ce qui lui procurerait 85% de ses bénéfices. La société a d’autres programme de récompenses dans des domaines diversifiés au Mexique, en Espagne et au Royaume-Uni. Aimia se cherche de nouveaux partenaires qui seront intéressés par le pouvoir d’achat des cinq millions de membres Aéroplan, qui achètent en moyenne 700 millions de dollars de sièges par année. L’entreprise a déjà suspendu le dividende de ses actions ordinaires et privilégiées afin d’économiser 139M$. Trois de ses administrateurs et le chef de la direction financière ont aussi démissionné.

Pages Jaunes, YL: -58%. La relance de Pages Jaunes tarde et les actionnaires perdent patience de voir le PDG Julien Billot réussir à rentabiliser le virage numérique de l’imprimeur d’annuaires. Au premier trimestre dévoilé le 10 mai, le recul de 11% des revenus, sans les acquisitions, avait raté la cible de Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity. Les revenus numériques ont notamment baissé de 4% au premier trimestre alors que la société avait promis une hausse de 4% pour l’ensemble de 2017. Pour y remédier, Pages Janes étage différents forfaits de solutions axées sur le contenu. Seule la bonne tenue des flux de trésorerie garde l’intérêt de l’analyste, car ces fonds pourraient attirer un acquéreur financier, spécule-t-il. M. Galappatthige voit aussi de la valeur dans ses filiales Comfree, Mediative et Juice Mobile, qu’il estime à 100M$. L’analyste de Canaccord avait alors réduit son cours cible de 15 à 8$. L’action a tout de même rebondi de 41% en juin.

Home Capital, HCG : -47%. Le légendaire investisseur Warren Buffett est indirectement venu à la rescousse du prêteur hypothécaire alternatif, le 21 juin, mais le mal était déjà fait. L’action a tout de même triplé à 17,06$ depuis le pire de sa crise de liquidités le 26 avril, parce que les fonds de 2,4 milliards promis par les entreprises de M. Buffett redonnent confiance aux déposants qui fuyaient l’institution. Berkshire Hathaway aura ultimement 38% des actions de Home Capital, (obtenus au rabais) et lui prêtera aussi 2 milliards de dollars à un taux d’intérêt de 9%. Au 27 juin, Home Capital affichait des liquidités et une capacité d’emprunt de 1,48 milliard de dollars, 250M$ de plus qu’une semaine plus tôt. Home Capital compte diversifier ses sources de financement à l’avenir afin de ne plus uniquement dépendre des dépôts.

Groupe Colabor, GCL: -29%. Plus qu’un seul analyste assure le suivi du troisième distributeur alimentaire au pays. La société de Boucherville s’est recapitalisée pour éviter la faillite en octobre 2016, mais son redressement reste fragile en raison de la concurrence féroce qui sévit dans la distribution de gros de la viande notamment, a fait valoir Derek Lessard, de TD Valeurs mobilières. Au premier trimestre, dévoilé le 8 mai, son bénéfice d’exploitation a chuté de 52%, ce qui a incité l’analyste à réduire son cours cible à 1,25$. M. Lessard ne prévoit pas le retour à la croissance interne avant 2018, malgré la rationalisation majeure en Ontario. Il s’inquiète aussi de la dette élevée de 125M$ qui équivaut à 4,3 fois son bénéfice d’exploitation. La société a encore bon espoir que le changement de la garde à la tête de trois divisions ravivera les résultats à la deuxième moitié de l’année.

TFI International, TFII: -21%. Le transporteur ne bénéficie pas de la timide reprise du camionnage aux États-Unis où les tarifs au comptant s’améliorent parce que ses tarifs sont contractuels. Le titre de l’ex-TransForce ne s’est jamais remis de résultats décevants du premier trimestre dévoilés le 11 avril. Non seulement le bénéfice d’exploitation a-t-il raté la cible de 6%, mais la contribution annuelle aux bénéfices de l’acquisition majeure du 19e transporteur de lots complets, CFI, sera inférieure aux attentes. Ce seul manque à gagner ampute 5$ à la valeur de l’action, estiment les analystes. De plus, Alain Bédard semble vouloir faire croître la division de transport de lots complets et réaliser d’autres acquisitions, au moment où sa dette est élevée. Le PDG avait pourtant promis à plusieurs reprises d’essaimer la division de transports de lots complets pour la mettre en valeur.

*En date du 29 juin. Source: Financière Banque Nationale

 

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