Wall Street a baissé mercredi, prenant le prétexte d'un discours de Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed), au ton pourtant optimiste, pour revenir sur sa hausse de la veille.

À Toronto, le S&P/TSX a reculé de 172,24 points, ou de 1,26%, à 13 463,82 points.

À New York, le S&P 500 s'est délesté de 23,12 points, ou de 1,1%, à 2 079,51 points.

Le Dow Jones a baissé de 158,67 points, ou de 0,89%, à 17 729,68 points.

Le Nasdaq a cédé 33,08 points, ou 0,64%, à 5 123,22 points.

Le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en janvier a perdu 1,91 dollar, soit 4,56%, à 39,94 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), terminant la séance sous les 40 dollars pour la première fois depuis la fin août.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu 1,95 dollar à 42,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

À Toronto, le secteur de l'énergie a reculé de 2,8%, la pire performance.

La semaine des résultats des banques canadiennes s’est poursuivie mercredi. La Banque Royale(Tor., RY) a dépassé les attentes, mais a averti que 2016 serait «difficile» pour le secteur. Le titre a terminé la séance au neutre à 76,87$. Lisez notre texte sur les résultats

La Banque Nationale(Tor., NA) a dégagé un bénéfice conforme aux attentes des analystes au quatrième trimestre, aidée par la bonne performance de sa division de marchés financiers. Elle en a profité pour relever son dividende trimestre de 4%. Le titre avance de 0,34%.

Les analystes reviennent sur les résultats de BMO Banque de Montréal(Tor., BMO). Doug Young, analyste de Desjardins Marchés des capitaux, relève son cours-cible de 1$ pour le titre, pour le fixer à 80$. Sa recommandation reste toutefois à neutre. Le titre a gagné 1,83%. Lisez les titres à surveille de François Pouliot sur BMO, entre autres.

Alimentation Couche-Tard(Tor., ATD.B) réalise une autre acquisition en Europe. Cette fois, la société lavalloise achète une chaîne en Irlande pour un montant qui demeure confidentiel. Le titre avance de 0,91% et a touché un sommet historique de 63,45$ en matinée.

L’action de la société lavalloise Savaria(Tor., SIS) s'est hissé de 2,26%, après que celle-ci eut dévoilé ses prévisions pour 2016. Le fournisseur d’ascenseurs et autres produits d’accessibilité prévoit un exercice record, grâce entre autres au vieillissement de la population. Il anticipe des ventes de 103M$ et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement(BAIIA) se situant entre 15,8M$ et 16,6M$. Le BAIIA devrait ainsi croître d’entre 17 et 23%.

Kenric S. Tyghe, de Raymond James, publie ses prévisions de résultats du troisième trimestre pour la chaîne montréalaise Dollarama(Tor., DOL). Il réitère sa recommandation de surperformance, mais relève sa cible de 2$, pour la fixer à 94$.

La Fed et l'emploi dans la mire

«À mon avis on s'est contenté de revenir sur la hausse d'hier et ce n'est rien de plus grave», a résumé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

La hausse de lundi, d'environ 1% pour les principaux indices, «était peut-être excessive, avec des afflux de liquidités dûs au début du mois», a-t-il précisé.

Mardi, il a d'ailleurs fallu attendre un discours de Janet Yellen, présidente de la banque centrale américaine, pour que Wall Street, jusqu'alors mitigée, s'oriente nettement en baisse.

Mme Yellen s'est pourtant montrée plutôt rassurante quant au rythme que la Réserve fédérale pour relever ses taux, actuellement presque nuls, en 2016 et limiter ainsi son soutien à l'économie, d'autant que les investisseurs sont désormais résignés à l'idée d'un début de normalisation en décembre.

Les marchés n'ont pas non plus été rassurés par ses propos plutôt optimistes sur l'économie américaine, d'ailleurs vite relativisés par la publication en début d'après-midi du Livre Beige de la Fed.

Ce document sur la conjoncture du pays, réalisé à partir d'observations de terrain, a prévenu que l'activité américaine ne connaissait toujours qu'une croissance «modeste» et que certaines parties du pays commençaient à connaître un resserrement du marché de l'emploi.

«Si l'on prend un peu de recul on peut se demander ce qui a changé depuis août, quand on parlait déjà d'une hausse des taux», a reconnu M. Blicksilver. «Si ce n'est que le dollar s'est renforcé et met les groupes américains sous pression.»

Le billet vert, proche de ses plus hauts niveaux depuis avril face à l'euro, profite à la fois de la perspective d'une hausse des taux américains et, à l'inverse, d'une accentuation de la politique accommodante de la Banque centrale européenne (BCE).

«Les responsables de la Fed disent qu'ils prévoient de relever progressivement les taux et ils mettent l'accent sur ce côté progressif, mais ils ne se rendent peut être pas compte que le marché table déjà sur un rythme plus mesuré que celui qu'ils prévoient», a conclu Chris Low, de FTN Financial.