Un appareil Global 7500 de Bombardier (Photo: courtoisie)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Pour la 3e fois depuis le mois d’août le cours de l’action de Bombardier (BBD.B, 34,11$) s’approche de 35$, soit le niveau où le mouvement à la hausse amorcé en juillet s’est arrêté à deux reprises. Parviendra-t-il à le franchir cette fois-ci? S’il y arrivait, il pourrait bien poursuivre sa montée sans rencontrer trop de résistance jusqu’au niveau de 45$, estime Monica Rizk, analyste senior pour les publications Phases & Cycles.
Et l’occasion pourrait être belle pour la compagnie qui fut à une certaine époque l’enfant-chéri des investisseurs québécois. C’est qu’à la suite de nombreuses restructurations et de ventes d’actifs la firme concentre aujourd’hui ses efforts sur les jets d’affaires. Ce secteur semble actuellement en excellente santé, et même prêt à affronter le ralentissement économique que les observateurs craignent compte tenu de l’environnement actuel marqué surtout par l’inflation et les hausses de taux d’intérêt.
Le titre de Bombardier vient de repasser au-dessus de ses moyennes mobiles de 50 et de 200 jours.
Les gens d’aviation d’affaires se réunissent
Se tenait cette semaine à Orlando en Floride le Congrès de la National Business Aviation Association (NBAA), et Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés des capitaux, a eu l’occasion de converser avec les dirigeants de Bombardier, dont entre autres le président Éric Martel et le directeur financier Bart Demosky.
Ces discussions ont semblé rassurer l’analyste que la firme est sur la bonne voie pour surpasser tous les objectifs financiers qu’elle s’était fixés au début de l’année 2020, et qu’elle est bien placée pour affronter un possible repli économique.
La demande demeure forte pour les jets d’affaires autant en Amérique, qu’en Asie, et elle gagne également du momentum en Europe. L’analyste perçoit que la tendance positive des commandes observée chez Bombardier durant la première moitié de l’année se poursuit au troisième trimestre. Il perçoit également autour des kiosques du Congrès de la NBAA que l’activité des clients est très positive.
Un bon carnet de commandes
Les perspectives pour Bombardier reposent sur un solide carnet de commandes pour occuper les 24 prochains mois, ce qui lui permettra de réaliser une croissance de ses livraisons entre 15 et 20% en 2023, estime l’analyste. Cette année, elle devrait livrer plus de 120 nouveaux appareils.
L’analyste de la BMO note que Bombardier a réduit sa dette de 3,8 milliards de dollars (G$) et ses coûts d’intérêt annuels de près de 300 millions de dollars depuis 2020.
Benoit Poirier, analyste chez Desajrdins, était également sur place à Orlando cette semaine où il a examiné de près l’étude des perspectives du secteur de l’aviation d’affaires produite par Honeywell. Celle-ci prévoit des livraisons de 8 500 nouveaux appareils d’une valeur de 274G$ US entre 2023 et 2032, soit une hausse de 17% comparativement à la prévision pour la même période de 10 ans faite l’an dernier.
Les habitudes changent
Selon le président de Honeywell Aerospace, Heath Patrick, l’industrie de l’aviation d’affaires profite grandement d’une vague de premiers utilisateurs et acheteurs à la suite des changements dans les habitudes d’une catégorie de voyageurs, causés par la pandémie de COVID-19.
Certes, le moment semble favorable pour le titre de Bombardier.
Souhaitons qu’on ne ratera pas l’occasion. À tout le moins, on sera fixé à savoir s’il existe encore un certain engouement pour cette ancienne vedette du Québec Inc.
