Banques: La concurrence reste rationnelle au Québec, dit Louis Vachon

Publié le 20/04/2018 à 15:23

Banques: La concurrence reste rationnelle au Québec, dit Louis Vachon

Publié le 20/04/2018 à 15:23

Par Stéphane Rolland

Louis Vachon. (Photo: Jérôme Lavallée)

La bonne tenue de l’économie québécoise a beau attirer l’attention des banques torontoises, le contexte concurrentiel ne s’est pas intensifié du point de vue de la Banque Nationale, estime son PDG Louis Vachon, en entrevue avec Les Affaires, dans le cadre de son assemblée annuelle.

Au moment où le marché immobilier ralentit à Toronto et Vancouver, le marché montréalais offre des occasions de croissance à moindre risque pour les institutions financières. Un haut dirigeant d’une grande banque canadienne a même dit que la concurrence était sur le point de devenir «irrationnelle» au Québec, selon des échos que nous avons eus d’un professionnel branché sur l’industrie.

Or, ce n’est pas ce que M. Vachon constate sur le terrain. «La concurrence a toujours été forte au Québec, concède le banquier. Est-ce que la concurrence est plus forte en ce moment? Pas vraiment.»

Le marché québécois demeure d’une grande importance pour la Nationale. La province a représenté 59% des revenus totaux de l’institution financière montréalaise en 2017. Les autres provinces génèrent 30% des revenus et les activités internationales ont grimpé à 11% (par rapport à 6% en 2016).

La bonne santé de l’économie québécoise représente un vent favorable pour la Nationale. «Qui aurait cru que le taux de chômage du Québec tomberait en bas de la moyenne canadienne et que le Québec aurait une meilleure cote de crédit que l’Ontario?» s’est enthousiasmé M. Vachon lors de son discours devant les actionnaires.

Contexte économique

Le PDG a affiché un optimisme prudent pour l’économie, même si le cycle de croissance économique a maintenant près de neuf ans. Sans être en mesure de prévoir la prochaine récession, M. Vachon assure que la Nationale suit une approche prudente pour mitiger les risques lorsqu’elle accorde un prêt.

«On ne voit pas la fin du cycle économique. On ne peut pas prévoir le moment d’une récession, mais on demeure prudent. On ne court pas après la «business » à tout prix, sans tenir compte des risques. C’est comme ça qu’on peut se préparer si jamais le risque de récession se concrétise.»

Courbe d’intérêt

Le commentaire survient au moment où la courbe d’intérêt revient en manchette de l’actualité boursière. Le faible écart entre les obligations gouvernementales de deux ans et de 10 ans fait craindre une inversion de la courbe. Une courbe d’intérêt devient inversée lorsque les taux intérêts à court terme sont plus élevés que les taux à long terme. Bien des analystes estiment qu’une courbe inversée est un présage fiable d’une récession.

Aux États-Unis, la distribution d’une obligation gouvernementale de 2 ans est de 2,25%, comparativement à 2,73% pour une obligation 10 ans. Au Canada, le titre de deux ans est à 1,91% comparativement à 2,32% pour un 10 ans.

Un faible écart entre les taux d’intérêt court terme et long terme est une mauvaise nouvelle pour les institutions financières, car elles empruntent à court terme pour prêter à long terme. «Pour l’instant, ça n’a pas eu d’impacts sur nos marges qui sont restées stables», assure M. Vachon.

Toujours sur le front économique, M. Vachon ne constate pas d’exode des capitaux vers les États-Unis en raison de la réforme fiscale américaine. Des acteurs du monde des affaires ont invité le gouvernement Trudeau à baisser l’impôt des entreprises pour demeure concurrentiel par rapport à la fiscalité américaine. Dernièrement, David McKay, PDG de la Banque RBC, a dit qu’il y avait une «fuite des capitaux en temps réel » vers les États-Unis en raison de la fiscalité.

«C’est un enjeu depuis plusieurs années, juge, pour sa part, M. Vachon. La tendance protectionniste ne date pas de Trump. Il y en avait sous Obama aussi. Pour cette raison, nous avons des clients qui ont voulu ouvrir des opérations aux États-Unis depuis cinq ou dix ans. Ça ne date pas du changement fiscal. Je n’ai rien vu en ce sens. »

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