Banques : les meilleurs titres pour traverser la tempête


Édition du 05 Septembre 2015

Banques : les meilleurs titres pour traverser la tempête


Édition du 05 Septembre 2015

Par Jean Gagnon
Est-ce un bon moment pour acheter ?

Compte tenu de la baisse de 7 % des cours des actions des banques canadiennes depuis le début de 2015, les ratios cours/bénéfice sont tombés à des bas cycliques, soit environ 10,3 fois les bénéfices prévus en 2016.

Les dividendes versés par ces institutions, quant à eux, se maintiennent et augmentent même pour certaines d'entre elles, ce qui rend les banques encore plus attrayantes par rapport aux autres titres à dividende.

Par ailleurs, si le Canada est techniquement en récession, les consommateurs ne semblent pas s'en inquiéter outre mesure, note Peter Routledge. «L'indice du prix des maisons Teranet-Banque Nationale est en hausse de 3 % depuis le début de l'année, et les ventes au détail ont augmenté de 3,5 % entre janvier et mai», dit-il.

Alors, si l'évaluation est attrayante, le dividende, généreux, et que l'économie n'inquiète pas, est-ce un bon moment pour acheter ? Pas nécessairement, répond l'analyste de la Financière. «Les prévisions de bénéfices des banques pour la prochaine année ne tiennent pas compte entièrement des coûts de crédit qui vont s'accumuler si la récession technique au Canada se transforme en récession réelle», affirme-t-il. «Nous sommes prudents, car nous croyons que le consensus des prévisions concernant les bénéfices des banques pourrait commencer à se détériorer, ce qui causerait une compression additionnelle sur les ratios cours/bénéfice», ajoute-t-il.

John Aiken, analyste chez Barclays, est du même avis. «Étant donné que le PIB canadien est négatif depuis six mois et que la Banque du Canada a abaissé les taux d'intérêt deux fois, une diminution additionnelle de la croissance des prêts et des marges d'intérêt est à prévoir», dit-il.

Par ailleurs, les titres bancaires ne devraient pas se retrouver dans une spirale à la baisse, note Sohrab Movahedi, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Le ratio cours/bénéfice de 10,3 fois les bénéfices prévus des banques actuellement se situe à environ 70 % du ratio de l'ensemble du marché canadien. Un tel escompte est compatible avec un environnement économique où la croissance annuelle est de 0 à 2 %. Les banques ne seraient donc pas vraiment sous-évaluées aux cours actuels. Mais il ne faudrait pas que l'économie canadienne périclite encore plus.

Comment se comportent les autres produits

Bien qu'ils représentent plus des deux tiers des revenus des banques canadiennes, les prêts ne sont pas leurs seules activités. Il y a également les opérations sur les marchés financiers et la gestion de patrimoine.

Les opérations sur les marchés financiers comprennent les activités des banques d'affaires, telles les fusions et acquisitions, les nouvelles émissions d'actions et d'obligations, ainsi que les transactions que la banque effectue pour son propre compte sur les différents marchés financiers, dans le but à la fois de réaliser un bénéfice et de servir ses clients.

Les banques américaines connaissent actuellement une année record en matière de fusions et d'acquisitions, note Stéphane Rochon, directeur de la recherche chez BMO Nesbitt Burns. Mais la situation est différente au Canada, car les importants secteurs des mines et de l'énergie sont en panne sèche relativement aux nouveaux financements. «Les bénéfices provenant des nouvelles émissions et des fusions et acquisitions ont tendance à diminuer lorsque l'économie ralentit», dit M. Rochon.

Par ailleurs, c'est la volatilité des marchés qui permet aux banques d'engranger les bénéfices dans les opérations pour leur propre compte, explique Jean Duguay, chef des placements pour le Groupe Eterna, une société de gestion de portefeuille de Québec. «Comme il y a beaucoup de volatilité sur les marchés actuellement, il ne devrait pas y avoir de diminution de bénéfices dans ce secteur d'activité», précise-t-il.

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