Banque Nationale: pourquoi le marché ne récompense pas ses résultats?

Publié le 30/05/2018 à 11:41

Banque Nationale: pourquoi le marché ne récompense pas ses résultats?

Publié le 30/05/2018 à 11:41

Par Dominique Beauchamp

Décidément, les banques canadiennes peinent à satisfaire les investisseurs au deuxième trimestre, même si la plupart d’entre elles ont surpassé les attentes.

La Banque Nationale(NA, 61,58$) n’échappe pas à ce haussement des épaules collectif.

Son action avance légèrement en matinée après avoir annoncé un bond de 12% à 1,45$ du bénéfice trimestriel, soit 6 cents de mieux que le consensus et une hausse conforme de 3,3% du dividende.

Seule la taille accrue du rachat annuel d’actions, de 6 à 8 millions a offert un élément de surprise.

L’opinion des analystes pourrait bien sûr évoluerà la suite de la téléconférence que tiendra la banque à 13h00.

Pour la banque québécoise, la barre est toujours plus haute à franchir puisque les pros accordent moins de valeur aux résultats influents de la division des marchés des capitaux parce que sa contribution varie en fonction de l’humeur des marchés financiers, explique John Aiken, de Barclays.

Les résultats volatils de ses filiales américaines de prêts spécialisés ABA Bank et Credigy obtiennent aussi moins de valeur, ajoute M. Aiken.

Coup de pouce de l'impôts

Quatre des cinq cents du bénéfice supérieur aux attentes provient d’un recul des impôts et un autre deux cents, du bond de 25% des revenus de négociations sur les marchés, précise Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.

C’est ce que les analystes appellent «un dépassement de mauvaise qualité», dans leur jargon.

«Bien que la croissance globale soit solide et que la banque gagne en efficacité, les résultats conformes des activités principales de prêts et de dépôts, ainsi que ceux de la gestion du patrimoine ne soulèveront pas les foules», croit M. Aiken.

Le bénéfice d’exploitation la division des prêts et dépôts a baissé de 6% à 213M$, en raison de provisions pour mauvaises créances anormalement faibles un an plus tôt.

La Banque Nationale a gonflé ses provisions générales pour mauvaises créances à 91 millions de dollars au lieu des 83M$ prévues.

L’institution maintient néammoins son ratio de mauvaises créances dans une fourchette de 20 à 30 points de base pour 2018.

Bon levier opérationnel

M. Dechaine apprécie le levier opérationnel dont la banque fait preuve dans chacune de ses divisions.

«Son ratio d’efficacité s’est amélioré de 56,6% à 54,3%», précise Scott Chan, de Canaccord Genuity.

Globalement, ses revenus ont crû de 10%, tandis que ses dépenses ont augmenté de 5,7%, signale pour sa part Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux,

Le prolongement d’un moratoire que s’impose elle-même l’institutions sur les acquisitions à l’étranger jusqu’en 2020 plaît aussi à M. Dechaine.

Dynamique strictement boursière

«On dirait que les investisseurs sont prêts à laisser les banques canadiennes partir pour l’été, quitte à reprendre le pouls de leurs affaires à la rentrée», évoque M. Chan.


« Il est clair que le ralentissement hypothécaire et la renégociation laborieuse de l'Accord nord-américain de libre-échange (Aléna) taxent les perspectives »

La chute de moitié du volume des nouvelles hypothèques prévue par la Banque CIBC, à son deuxième semestre, a aussi a eu l'effet d'une douche froide sur toute l'industrie, mentionne M. Dechaine.

 

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