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À surveiller: Alimentation Couche-tard, TransAlta et les banques

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Alimentation Couche-tard, TransAlta et les banques

La Banque Royale est la seule épargée par l'analyste de la Financière Banque Nationale. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Alimentation Couche-tard, TransAlta et les banques canadiennes ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD.TO, 61,72 $): les marges sur l’essence sont demeurées très bonnes

Mardi le 22 novembre, l’exploitant de dépanneur divulguera les résultats du 2e trimestre de son année financière 2023, et Vishal Shreedhar, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers, prévoit que les bénéfices par action atteindront 0,84$ par action comparativement à 0,65$ pour la même période l’année dernière.

L’analyste croit que la croissance des ventes des magasins comparables aux États-Unis sera de 2,5% comparativement à 1,4% l’année précédente, alors que la marge brute sera inchangée à 33,8%.

Toujours aux États-Unis, la croissance des ventes d’essence sera négative de 5%, mais la marge atteindra 49 cents le gallon, une hausse de 34,7% comparativement à l’année précédente.

Au Canada, l’analyste prévoit des ventes comparables en baisse de 1% alors qu’elles avaient diminué de 2,1% l’année précédente. Une marge de 12 cents le litre sera légèrement supérieure au résultat de 11 cents le litre l’an dernier.

Le service d’information sur les prix du pétrole (OPIS) suggère que les marges sur l’essence seront en moyenne de 47,8 cents le gallon durant le 2e trimestre de Couche-Tard, mais les résultats de la firme québécoise ont toujours excédé les prévisions de l’organisme au cours des neuf derniers trimestres, note l’analyste qui croit que cela se poursuivra.

En conséquence, il maintient sa recommandation de «surperformance», et il hausse légèrement son cours cible de 68$ à 69$.

En plus du maintien des marges, son optimisme pour le titre est aussi attribuable à la possibilité que la firme procède à de nouvelles acquisitions, ainsi qu’à son évaluation boursière qui demeure intéressante. Le titre se négocie actuellement à 16,7 fois les bénéfices par action prévus pour les 12 prochains mois, alors que la moyenne des cinq dernières années a été de 17,3 fois.

 

 

TransAlta Corporation (TA, 12,45 $): une émission d’obligations vertes à taux de rendement attrayant

TransAlta Corporation (TA, 12,45 $): une émission d’obligations vertes à taux de rendement attrayant

Jeudi dernier, le fournisseur d’énergie propre de Calgary complétait une émission de 400 millions $US d’obligations vertes d’une durée de 7 ans et comportant un taux d’intérêt de 7,75%. Bien que le taux d’intérêt peut sembler élevé, Nate Heywood, analyste chez ATB Capital Markets, rappelle que la firme a en place des stratégies de couverture de taux d’intérêt qui le ramènent à un taux de rendement effectif de 5,98%, ce qui fait épargner à la firme environ 7 millions $US par année sur ce nouvel emprunt.

Le produit de l’émission sera utilisé à remplacer une partie de l’endettement actuel et l’encaisse utilisée lors du récent remboursement d’une émission de notes de 400 millions $US venue à échéance.

L’analyste estime que le taux d’intérêt moyen pondéré de la dette de TransAlta à la suite de l’émission est passé de 4,66% à 4,76% en utilisant le taux effectif de 5,98% du nouvel emprunt.

Il prévoit qu’à la fin du 3e trimestre la firme aura accès à des liquidités de 2,3 milliards $US, dont 0,8 milliard en encaisse ou équivalent. Le ratio dette nette/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) est de 2,5 fois. L’analyste estime donc que la situation financière est stable et qu’elle permettra de financer les prochains projets de croissance.

Au-delà des dépenses en capital pour assurer la croissance, la firme traite bien ses actionnaires, souligne l’analyste de ATB. En plus d’annoncer une hausse de 10% de son dividende, elle a effectué des achats de 2,7 millions de ses propres actions pour un montant de 34 millions de dollars jusqu’à date cette année.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» en vue d’un cours cible de 17,50 $ pour les 12 prochains mois.

 

 

Les banques canadiennes: à l’exception de la Royale, l’analyste de la Nationale abaisse ses multiples et ses cours cible de toutes les grandes banques

Les banques canadiennes: à l’exception de la Royale, l’analyste de la Nationale abaisse ses multiples et ses cours cible de toutes les grandes banques

À compter du 29 novembre, les banques canadiennes feront connaitre leurs résultats trimestriels du 4e trimestre de l’année financière terminée le 31 octobre. Et ces résultats seront scrutés de près par les investisseurs compte tenu du caractère défensif qu’offrent ces titres grâce entre autres aux dividendes qu’ils versent, et principalement en cette année de performance boursière négative.

Selon Gabriel Dechaine, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers, ce trimestre pourrait ressembler au précédent qui avait été marqué par le retour de l’inscription de provisions pour mauvais prêts par les six banques grandes canadiennes. Rappelons que l’année dernière les banques diminuaient plutôt les provisions qu’elles avaient auparavant accumulées en 2020 compte tenu des craintes de récession causées par l’arrivée de la pandémie.

L’inscription aux états financiers de réserves pour mauvais prêts au trimestre précédent devrait donc se répéter à nouveau pour le trimestre qui vient de se te terminer, estime l’analyste. D’autant plus que le taux de croissance des prêts ayant été plus rapide que celui des réserves, le ratio des réserves pour couvrir les mauvais prêts a baissé d’un trimestre à l’autre.

Certainement à cause des craintes de récession, la performance des titres des banques canadiennes à date cette année a été inférieure à celle de l’indice S&P/TSX d’environ 250 points centésimaux, note l’analyste. Il estime qu’à leurs niveaux actuels, les cours bousiers des banques indiquent une probabilité de récession de 55%, compte tenu que les ratios cours/valeur comptable ont corrigé de 22% depuis leur sommet.

À ce stade-ci, l’analyste de la Nationale ajuste à la baisse de 0,5 à 1,0 fois ses multiples cours/bénéfices et cours/valeur comptable afin de tenir compte d’une plus grande incertitude quant aux perspectives de bénéfices qui risquent d’être affectées par des provisions pour pertes plus élevées.

Il réduit ainsi ses cours cible entre 3% et 8% pour chacune des banques, à l’exception toutefois de la Banque Royale qui mérite ce traitement compte tenu du fait qu’elle affiche le meilleur ratio de réserves de premier rang de l’industrie.