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À surveiller: Air Canada, Uni-Sélect et Canadian Tire

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Air Canada, Uni-Sélect et Canadian Tire

La hausse des coûts d'Air Canada a été mal reçue par les investisseurs. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Air Canada, Uni-Sélect et Canadian Tire ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Air Canada (AC, 21,20 $): des hausses de coûts inquiètent les investisseurs

Le transporteur aérien canadien divulguait ses résultats du 4e trimestre vendredi, et bien que les revenus étaient au rendez-vous, des coûts plus élevés que prévu ont amputé quelque peu les bénéfices, et les investisseurs n’ont pas très bien reçu la nouvelle. À la clôture des marchés, le cours de l’action affichait une baisse de 8,42 %, après avoir accusé un recul de plus de 13 % durant la séance de négociations.

Les revenus du trimestre ont atteint 4,680 milliards $, soit une hausse de 71 % comparativement à l’année précédente, ce qui s’avère supérieur à la prévision de Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale, qui tablait sur 4,440 milliards $.

Mais les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) n’ont été que de 389 millions $ alors que l’analyste de la Financière prévoyait plutôt 500 millions $. Cette raté au chapitre des bénéfices s’explique en grande partie par des coûts plus élevés que prévu, selon l’analyste.

Les investisseurs ont certainement été déçus par les prévisions des dirigeants de la firme quant aux coûts autres que pour l’essence en 2023. Ils estiment que ceux-ci seront à la hausse de 13% à 15%, alors que l’analyste s’attendait plutôt à une hausse de 9% comparativement au niveau de 2019.

Toutefois, des perspectives de revenus plus élevés attribuables aux réservations qui demeurent fortes viendront quelque peu tempérer l’effet de ces hausses de coûts, estime l’analyste. La direction d’Air Canada prévoit pour 2023 un BAIIA entre 2,5 et 3,0 milliards $, et elle vise 3,5 à 4,0 milliards $ pour 2024.

Malgré le défi que posent les hausses de coûts, Cameron Doerksen maintient sa recommandation de Sur-performance, prévoyant que la demande pour le transport aérien demeurera forte et que la rentabilité et les flux de trésorerie du transporteur canadien vont continuer de s’améliorer. Il maintient également son cours cible à 29,00 $.

 

 

Uni-Sélect Inc. (UNS, 41,86 $): un bon trimestre pour terminer l’année, et le meilleur est à venir, croit l’analyste de Desjardins

Uni-Sélect Inc. (UNS, 41,86 $): un bon trimestre pour terminer l’année, et le meilleur est à venir, croit l’analyste de Desjardins

Les résultats du 4e trimestre du fournisseur de produits pour automobiles de Boucherville ont certes plu à Benoit Poirier, analyste chez Desjardins. Et prévoyant que le meilleur est à venir, il hausse son cours cible de 50 $ à 54 $ tout en réitérant sa recommandation d’achat.

L’analyste se dit principalement encouragé par la qualité des opérations de la firme et par l’amélioration de son ratio d’endettement qui lui permettra de réaliser des acquisitions stratégiques.

Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) au 4e trimestre ont été de 39 millions $US alors que l’analyste avait prévu 36 millions $US. Les bénéfices par action ajustés ont atteint pour leur part 0,32 $US comparativement à la prévision de 0,29 $US de l’analyste. Les revenus du trimestre ont été de 425 millions $US, en hausse de 6% sur l’année précédente.

Une année encore meilleure en 2023 se pointe à l’horizon, selon la direction. Bien que la firme devra affronter des vents de face causés par l’impact négatif des marchés de change, elle croit que la firme a le momentum voulu pour atteindre des niveaux de bénéfices plus élevés durant la prochaine année.

Le bilan financier de la firme est solide. Le ratio dette nette/BAIIA est tombé à 1,3 fois au dernier trimestre. Il s’agit du plus faible ratio depuis 5 ans. L’analyste estime qu’il tombera même à 0,7 fois à la fin de l’année 2023. Il attend impatiemment de voir les acquisitions stratégiques que la firme pourrait réaliser au cours des prochains trimestres, et il demeure confiant qu’elles ne pourront qu’ajouter de la valeur pour les actionnaires.

 

 

Canadian Tire Corporation (CTC.A, 174,64 $): la direction se montre prudente pour la première moitié de l’année 2023

Canadian Tire Corporation (CTC.A, 174,64 $): la direction se montre prudente pour la première moitié de l’année 2023

L’année 2022 s’est très bien terminée pour le détaillant canadien opérant plus de 1000 magasins et postes d’essence. Elle fut marquée entre autres par des bénéfices par action au 4e trimestre de 9,34$ qui s’avèrent nettement supérieurs à la prévision de 7,34$ de l’analyste de la Financière Banque Nationale, Chris Li.

Des résultats similaires pourraient être difficiles à atteindre durant la première moitié de l’année de 2023, mais l’analyste estime qu’un ralentissement est déjà en grande partie incorporé dans le cours actuel de l’action. Le titre se négocie présentement à un multiple d’environ 10,5 fois les bénéfices prévus pour les prochains 12 mois alors que ce multiple se situe historiquement plutôt entre 12 et 13 fois.

Toutefois, compte tenu de la forte poussée actuelle du titre qui a gagné 22% depuis le début de l’année, l’analyste s’attend à ce que le titre fasse maintenant du surplace autour du cours actuel jusqu’à ce que l’on perçoive une meilleure visibilité quant aux conditions macroéconomiques. Néanmoins, il hausse son cours cible qui passe de 195$ à 205$, ce qui équivaut à 11 fois les bénéfices par action qu’il prévoit en 2024. Il réitère sa recommandation d’achat.

La direction du détaillant dont le cours de l’action avait touché un sommet de 200$ en juin 2021 se montre prudente malgré l’embellie récente du titre, note l’analyste. Les inventaires des détaillants sont 10% plus élevés qu’à la même date l’an dernier, ce qui aura un impact négatif de 150 millions $ sur les revenus, impact qui se fera sentir principalement durant le 1er trimestre.

Cela s’accompagnera probablement d’un ralentissement des dépenses des consommateurs pour les produits discrétionnaires. Et les marges risquent d’être affectées par des activités promotionnelles plus importantes. Enfin, l’ensemble des dépenses seront plus élevées compte tenu des coûts à la hausse de la chaine d’approvisionnement.

L’analyste conclut néanmoins que la firme devrait réussir à bien tirer son épingle durant cette période de turbulence grâce à sa capacité d’offrir une bonne valeur à ses clients par son programme de fidélité Triangle.