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À surveiller: Canadien National, Financière IGM et CCL Industries

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Canadien National, Financière IGM et CCL Industries

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Canadien National, Financière IGM et CCL Industries? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Canadien National (CNR, 161,76$): le chemin de fer pourrait relever ses perspectives

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, croit que les résultats du premier trimestre et les orientations financières pour 2023 des chemins de fer pourraient réveiller leurs titres en Bourse. Les chemins de fer nord-américains ont en effet moins bien performé que l’industrie du transport et que le marché ces derniers mois, indique l’analyste.

Bien que de bons résultats trimestriels seraient un baume pour l’évaluation des transporteurs ferroviaires, il faudra que les perspectives de volumes s’éclaircissent avant que ces titres surpassent leur industrie et les indices, nuance toutefois Fadi Chamoun.

Parmi les chemins de fer, Canadien National est le plus susceptible de relever des perspectives, modestement, estime-t-il, après avoir rencontré le vice-président principal Doug MacDonald pour discuter de la vision de croissance à long terme. Le premier trimestre sera dévoilé le 24 avril.

La journée des investisseurs, qui se déroulera les 2 et 3 mai, redonnera l’occasion au transporteur de présenter le parcours favorable de croissance envisagé à long terme, les avantages de son réseau et sa capacité à capter la demande croissante pour le transport de la potasse, du charbon et des céréales.

Fadi Chamoun augmente le bénéfice qu’il prévoit au premier trimestre de 1,73 à 1,80$ par action, ce qui surpasse le consensus de 1,70$. Cette hausse provient du plus grand volume de transport que prévu. La quantité de denrées agricoles transportées a notamment grimpé de 31%, au premier trimestre.

Les marchandises et les céréales compensent pour la faiblesse du transport intermodal de produits de consommation. Le premier trimestre a aussi bénéficié du nouvel effort d’efficacité des nouveaux dirigeants et de la météo plus clémente.

Malgré ce solide premier trimestre, Fadi Chamoun ne touche pas pour l’instant sa prévision annuelle de bénéfice de 8$ par action en raison de la détérioration de certains indicateurs économiques avancés pour le deuxième semestre de 2023. Il rappelle que le CN avait déjà fourni des prévisions prudentes pour l’année. 

À la journée des investisseurs, les dirigeants donneront un aperçu de leurs objectifs de croissance à moyen terme, qui surpassera le rythme de l’économie grâce au transport de produits pétroliers et gaziers, de marchandises et de denrées en vrac.

Si on ajoute l’effet de l’inflation sur les tarifs et les rachats d’actions, Canadien National est en mesure d’accroître ses bénéfices par un peu plus de 10% par année et d’atteindre un bénéfice de presque 11$ par action, en 2026.

En conséquence, Fadi Chamoun renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 180$, soit un rendement potentiel de 14% incluant le dividende de 2%.

Financière IGM (IGM, 39,64$): une percée dans la gestion du patrimoine des ultra-riches avec la famille Rockefeller

Financière IGM (IGM, 39,64$): une percée dans la gestion du patrimoine des ultra-riches avec la famille Rockefeller

La Financière IGM fait une percée dans la gestion de patrimoine des grandes fortunes privées en acquérant 20,5% de Rockefeller Capital Management pour 840 millions de dollars canadiens et devient ainsi son deuxième actionnaire derrière Viking Global Investors.

Parallèlement, IGM vend à sa société sœur Canada Vie le groupe de planification financière Investment Planning Counsel (IPC) pour 575 M$, une transaction qui devrait se clore à la fin de 2023.

Puisque l’investissement dans Rockefeller doit être réglé en juin, IGM empruntera donc 850 M$ à court terme pour financer la transaction. Le prêt à terme de 550 M$ de ce financement sera remboursé lors de la vente d’IPC.

En raison des frais d’intérêts et des charges de dépréciation liés à l’investissement dans Rockefeller, il faudra attendre 2025 avant que cette acquisition remplace entièrement les profits que lui procuraient IPC, note Jaeme Gloyn, de la Financière Banque Nationale, qui compare même la transaction à un échange (swap) entre deux actifs.

IGM s’attend tout de même à ce que sa quote-part proportionnelle des bénéfices nets de Rockefeller soit rentable dès 2024, précise l’analyste. Les prévisions de bénéfices de l’analyste baissent tout de même de 3,74 à 3,65$ par action en 2023 et de 4,16 à 4,14$ en 2024.

La société de la famille Desmarais perce ainsi le vaste marché américain de la gestion de patrimoine des grandes fortunes par le biais d’une marque emblématique qui connaît une forte croissance. Entre 2018 et 2022, l’actif en gestion a crû à un rythme annuel composé de 38% tandis que les revenus ont avancé à un rythme annuel composé de 55%.

IGM obtient aussi une position stratégique de propriété au moyen de deux sièges au conseil d’administration et des droits lui donnant la possibilité d’accroître sa participation dans Rockefeller. Les deux entreprises comptent aussi collaborer et partager leurs connaissances.

Financièrement, la vente d’IPC crée de la valeur puisque IGM vend un actif à un multiple de 17 fois le bénéfice d’exploitation alors que ses propres actions s’échangent à un multiple de 11 fois, explique Jaeme Gloyn.

L’analyste de la FBN estime qu’IGM paie 21 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2023 pour Rockefeller ou encore 13,4 fois celui prévu en 2024.

Jaeme Gloyn continue de croire que la «robuste stratégie de croissance» d’IGM procurera une solide progression des bénéfices à long terme ce qui se répercutera sur sa valeur en Bourse. À court terme toutefois, la volatilité des marchés risque de peser sur l’actif en gestion et les entrées de fonds.

L’investissement dans Rockefeller rehausse le profil de croissance d’IGM bien qu’il comporte des risques d’exécution», admet l’analyste. Il note que la rémunération globale est une importante dépense pour la firme américaine qui augmente en fonction de la croissance.

Son cours cible inchangé de 48$ repose sur l’évaluation individuelle des différents segments du groupe IGM. L’analyste note que son action se négocie à un multiple de 10,5 fois le bénéfice prévu dans 12 mois, par rapport à sa moyenne de 12,2 fois depuis 2010.

Le titre est également moins chèrement évalué que la moyenne de l’industrie mondiale de gestion d’actifs et de patrimoine.

CCL Industries (CCL, 66,33$): deux petits achats prometteurs pour le principal fournisseur mondial d’étiquettes

CCL Industries (CCL, 66,33$): deux petits achats prometteurs pour le principal fournisseur mondial d’étiquettes

Fidèle à sa longue tradition d’acquisitions, la multinationale ontarienne des étiquettes et des emballages spécialisés vient d’acquérir deux fournisseurs nichés afin d’ajouter à sa gamme de solutions d’identification par radiofréquence.

CCL Industries, qui sépare son siège social entre Toronto et Framingham (Massachusetts), compte 204 usines dans 43 pays et emploie plus de 25 000 travailleurs.

Les deux achats conclus sont mineurs et totalisent 57 millions de dollars, précise Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux qui voit les transactions d’un bon œil, car elles procurent des technologies complémentaires au segment des étiquettes intelligentes.

«Avec des produits différenciés, CCL peut charger un peu plus pour ses étiquettes et diversifier sa clientèle hors des domaines du commerce de détail et des vêtements», explique l’analyste.

CCL s’attend d’ailleurs à ce que eAgile, une start-up établie au Michigan, ajoute 15 M$ au bénéfice d’exploitation grâce à la vente croisée d’étiquettes intelligentes aux clients existants de l’industrie de la santé et à l’ajout de nouveaux clients. La transaction de 54 M$ englobe l’encaisse d’un million de dollars américains de la startup et prévoit que 7 M$ du paiement sera différé sur cinq ans.

Quant à la technologie brevetée antivol de la Danoise Alert Systems ApS, destinée aux détaillants, elle ajoutera 500 000$ au bénéfice d’exploitation de la division Checkpoint Merchandise Availability Solutions (MAS) de CCL dès 2023 alors que son achat a coûté à peine 3 M$, soit environ 6 fois le bénéfice d’exploitation, souligne aussi l’analyste de RBC.

«Ces achats font ressortir une fois de plus la volonté de CCL de conclure des transactions stratégiques, au bon prix. Les acquisitions de plus grande envergure restent un important catalyseur pour l’action» du fabricant réputé pour sa répartition du capital, indique Walter Spracklin.

En 2022, CCL a retourné 370 M$ aux actionnaires sous forme de rachats et de dividendes.

L’analyste continue de recommander l’achat de CCL et maintient son cours cible de 71$.