« Fortis est une occasion de profiter de la baisse des titres de dividende »


Édition du 16 Juin 2018

« Fortis est une occasion de profiter de la baisse des titres de dividende »


Édition du 16 Juin 2018

Par Stéphane Rolland

Dans l’industrie depuis 1985, ­Christine ­Poole est ­PDG et gestionnaire de portefeuille chez ­GlobeInvest ­Capital ­Management, à ­Toronto. Cette firme gère un actif de 150 M$ à 200 M$ pour des clients fortunés.

STÉPHANE ROLLAND - Les grandes marques ont été malmenées à la Bourse dernièrement. En tant qu'investisseur « valeur », trouvez-vous des occasions dans le secteur de la consommation ?

CHRISTINE POOLE - C'est vrai que les grandes marques connaissent un moment difficile. Leurs marges sont sous pression en raison du pouvoir de négociation des entreprises auxquelles elles vendent leurs produits, que ce soit Walmart ou Amazon. Si vous investissez dans le secteur, il faut miser sur des marques établies. La présence dans les pays émergents est également un catalyseur important. La demande y est beaucoup plus forte que dans les pays développés, où le marché est arrivé à maturité. Il y a des occasions dans le secteur. Nous détenons des actions de Mondelez (MDLZ). Elle possède des marques établies comme Cadbury ou Trident. Près de 40 % de ses ventes sont réalisées dans les pays émergents.

S.R. - Que pensez-vous du contexte boursier actuel ?

C.P. - Nous sommes conscients que nous sommes avancés dans le cycle, mais je crois qu'il est encore trop tôt pour devenir pessimistes. Le cycle d'expansion a été lent, ce qui explique qu'il peut durer plus longtemps. Le stimulus fiscal aux États-Unis permettrait au cycle de se prolonger. Les indicateurs économiques montrent que nous sommes toujours en croissance. Nous suivons la courbe des taux d'intérêt aux États-Unis. Un inversement de la courbe des taux est un bon prédicateur d'une récession. [La courbe s'inverse lorsque les taux d'intérêt à court terme deviennent plus élevés que ceux à long terme.] En moyenne, cela survient une quinzaine de mois avant une récession. La courbe est encore en progression. Il reste encore du temps.

S.R. - Que feriez-vous si la courbe s'inversait ?

C.P. - Nous sommes une équipe de gestionnaires discrétionnaires et nous avons la possibilité d'augmenter les liquidités détenues en portefeuille. Nous pourrions donc garder plus d'argent sur les lignes de côté. Dans un contexte où les indicateurs pointeraient vers une récession, nous pourrions choisir de nous éloigner des titres plus cycliques comme les industriels et miser sur des titres plus défensifs qui ont des flux de trésorerie plus stables.

S.R. - Quel titre est sur votre écran radar ?

C.P. - Fortis (FTS, 40,33 $) est une entreprise de service public. Le recul du titre offre une occasion d'achat pour les gens qui cherchent du revenu. Dans l'ensemble, les titres de dividende, comme les services publics ou les fiducies de revenus immobiliers, ont reculé en raison de la hausse des taux d'intérêt. Généralement, les titres de dividendes souffrent de la comparaison avec les obligations lorsque les taux augmentent. Il faut mettre les choses en perspective : les taux d'intérêt demeurent très bas. Dans ce contexte, nous ne cherchons pas nécessairement le dividende le plus élevé, mais une entreprise qui aura la capacité d'augmenter son dividende au fil du temps. Dans le cas de Fortis, la société a augmenté son dividende chaque année depuis 44 ans. Elle a un plan pour augmenter le dividende de 6 % chaque année jusqu'en 2022. Leurs flux de trésorerie sont stables. La direction veut maintenir le ratio de paiement du dividende à 65 %, ce qui est très raisonnable, et elle veut garder un bilan sain.

S.R. - Quel secteur trouvez-vous attrayant en ce moment ?

C.P. - Nous y allons titre par titre, plutôt que par secteurs, mais je soulignerais que les actions des banques canadiennes n'ont pas si bien performé, même si les bons résultats sont au rendez-vous. Je pense que les évaluations sont attrayantes. Les investisseurs s'inquiètent du marché immobilier résidentiel, mais toutes les banques ont indiqué qu'elles anticipent une croissance au milieu de la fourchette de 0 % à 10 %. Nous aimons les banques, qui ont une présence aux États-Unis et qui sont capables de croître leurs revenus dans d'autres secteurs comme les prêts commerciaux. Je pense que les banques peuvent continuer de croître et leur dividende risque de suivre la même voie.

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