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Volkswagen ouvre le capital de sa division poids lourds

AFP|Publié le 28 juin 2019

Il s’agit de la deuxième plus grande IPO européenne de l’année,

Le géant allemand Volkswagen (VOW3), en quête de fonds pour financer son ambitieuse stratégie dans l’électrique, a introduit en bourse vendredi une part minoritaire de sa branche poids lourds, Traton (8TRA.DE), qui rassemble notamment les marques MAN et Scania.

Il s’agit de la deuxième plus grande IPO européenne de l’année, portant sur 57,5 millions d’actions représentant 11,5 % du capital, ce qui a permis à Volkswagen de lever 1,56 milliard d’euros.

Le titre de Traton, négocié sur le « prime standard » du marché réglementé de la Bourse de Francfort, a débuté vers 07H15 GMT au prix de 27,00 euros, soit exactement son prix d’introduction. Mais l’action reculait dans la matinée de 1,20 % à 26,68 euros vers 09H10 GMT, dans un marché en hausse de 0,44 %.

À Stockholm, où Traton est également coté, le titre baissait aussi, à 282 couronnes suédoises.

Mais l’opération, prévue d’abord en avril, mais suspendue mi-mars en raison d’un marché jugé défavorable, a pu finalement se faire à un prix d’introduction représentant le point bas de la fourchette de 27 à 33 euros évoquée auparavant.

Avec 233 000 véhicules vendus en 2018, Traton, qui rassemble les marques MAN, Scania et les camions VW vendus principalement en Amérique latine, pèse près de 26 milliards d’euros en chiffre d’affaires et emploie quelque 81 000 personnes.

Le directeur financier du groupe, Frank Witter, avait d’ailleurs indiqué que Volkswagen pourrait augmenter le flottant à 24,9 % du capital.

Offensive électrique

L’objectif affiché pour Traton : plus de synergies internes entre les différentes marques, l’ouverture à des coopérations et une expansion mondiale accélérée pour concurrencer Daimler et Volvo.

Pour Volkswagen, qui récolte les recettes de l’IPO, il s’agit surtout d’argent frais utile pour financer les plus de 40 milliards d’euros investis en quelques années dans le cadre d’une ambitieuse stratégie électrique qui doit aussi permettre de tourner la page du scandale des moteurs diesel truqués.

Le groupe, qui a vu ses marges fondre et prévoit la suppression de milliers d’emplois, compte présenter 70 modèles électriques d’ici 2028 et table sur 22 millions d’unités vendues en 10 ans.

L’ouverture aux investisseurs externes pour une de ses branches est également une première tentative de simplification de la structure du colosse allemand aux 12 marques et 640 000 employés.

De surcroît, le groupe a multiplié ces dernières années les acquisitions et développé les services de mobilité, présentant notamment cette semaine son offre d’autopartage, des années après Daimler et BMW.

Certains investisseurs et analystes sont par ailleurs mécontents de la faible valorisation du groupe (actuellement près de 75 milliards d’euros) malgré certaines marques de luxe très valorisées.

Et le cours de l’action de VW reste sous le niveau atteint juste avant l’éclatement du « dieselgate » en septembre 2015.

Marché volatil

Vendredi sur le parquet de Francfort, dont les gondoles avaient été décorées à grands frais dans une teinte vert-bleu propre au groupe, l’entrée en Bourse de Traton a été chaudement applaudie par les nombreux invités. 

Si Volkswagen avait envisagé un temps d’ouvrir jusqu’à 25 % du capital, avec l’espoir de lever jusqu’à 6 milliards d’euros d’argent frais, « cela fait bien longtemps qu’il n’en était plus question », confiait un banquier présent.

Jeudi, Christian Schulz, directeur financier de Traton, s’était toutefois félicité d’avoir finalement réussi d’attirer les investisseurs « dans le contexte actuel des marchés » et « malgré la volatilité ».

Pour rassurer les investisseurs, Volkswagen avait annoncé qu’un des principaux fonds de pensions suédois, AMF, achèterait pour 200 millions d’euros d’actions pour devenir « actionnaire de référence ».

Reste que l’opération « est la deuxième plus grande » IPO de l’année en Europe et la cinquième dans le monde, selon les analystes d’EY.

Historiquement parmi les 10 plus grandes en Allemagne, elle reste bien en dessous de la plus importante entrée en Bourse de 2018, la division Santé de Siemens, avec un volume de 4,2 milliards d’euros.