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UBS promet de choyer ses actionnaires

AFP|Publié le 06 février 2024

UBS promet de choyer ses actionnaires

Le géant suisse UBS va réconforter ses actionnaires avec une copieuse augmentation du dividende. (Photo: Getty Images)

Zurich — Le géant suisse UBS va réconforter ses actionnaires avec une copieuse augmentation du dividende au terme d’une année hors normes pour la banque avec le rachat forcé de Credit Suisse, mais a encore un travail «substantiel» de restructuration à mener durant les trois prochaines années, a prévenu mardi son patron lors de la publication des résultats annuels.

La banque, qui a racheté son ex-rivale au bord de la faillite sous la pression des autorités suisses, a essuyé une perte moins prononcée que prévu au quatrième trimestre et va augmenter son dividende de 27% pour l’année écoulée, à 0,70 dollar par action. Elle prévoit de le relever encore d’environ 15% en 2024 et compte également reprendre ses rachats d’actions durant la seconde moitié de l’exercice, avec une enveloppe allant jusqu’à 1 milliard de dollars américains (G$US).

L’année 2023 «restera gravée dans les annales d’UBS», a déclaré son patron, Sergio Ermotti, cité dans le communiqué détaillant les résultats, tout en précisant que «d’incroyables avancées dans le processus d’intégration» ont déjà été réalisées. Le groupe est parvenu à «stabiliser les activités» de l’ex-numéro deux du secteur bancaire helvétique, qui avait été secoué par des retraits massifs de fonds.

Depuis leur fusion, le groupe a enregistré un afflux de 77G$US de nouveaux actifs rien que dans la gestion de fortune.

 

Restructuration «substantielle»

La banque va toutefois devoir mener une restructuration «substantielle» durant les trois prochaines années avant de pouvoir «récolter» les fruits de ce rapprochement, a précisé le patron d’UBS lors d’une conférence avec les analystes.

Le groupe se montre confiant quant aux perspectives pour le premier trimestre 2024 grâce à «des facteurs saisonniers» comme l’activité habituellement plus soutenue de la clientèle durant les trois premiers mois de l’année. UBS espère même «renouer avec les bénéfices» dans la banque d’investissement, à l’origine d’une grande partie des déboires de Credit Suisse, grâce à une «amélioration des activités de marché», «l’arrivée de nouveaux produits bancaires» et «la poursuite de l’intégration», selon le communiqué.

Mais nos projets «ne dépendent pas de prévisions trop optimistes quant à l’activité sur les marchés», a insisté M. Ermotti, alors que l’évolution de la demande sur des marchés clés, comme celui des fusions et acquisitions, est toujours considéré par les investisseurs comme un risque important pour le succès d’une restructuration bancaire.

Parmi les grands risques figurent aussi l’intégration des systèmes informatiques. M. Ermotti souligne que l’objectif est surtout de faire migrer les clients de Credit Suisse vers le systèmes d’UBS, et non d’intégrer des plateformes différentes, ce qui aide à limiter les risques, même si la banque se garde de toute «complaisance» face aux défis qui l’attendent, a-t-il martelé en conférence de presse.

Pour 2023, UBS a publié un bénéfice net de 29G$US, dopé par un gain exceptionnel résultant de l’écart entre les 3 milliards de francs suisses déboursés pour reprendre Credit Suisse et la valeur comptabilisée.

Au quatrième trimestre seul, la banque a essuyé une perte nette de 279G$US, bien inférieure aux prévisions des analystes interrogés par l’agence suisse AWP qui l’attendaient en moyenne à 498 millions de dollars américains (M$). Selon le directeur financier, Todd Tuckner, les frais d’intégration seront toujours élevés en 2024, mais «les deux tiers» de ces frais auront été passés d’ici la fin de l’exercice.

 

Objectifs d’économies relevés

L’action a clôturé la séance en baisse de 4,44% à 24,56 francs suisses, pesant sur le SMI, l’indice-phare de la Bourse suisse, en repli de 0,26%. Depuis l’accord en mars avec les autorités suisses, le titre a gagné plus de 48%.

«UBS a réalisé des progrès significatifs», a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, mais «il reste encore beaucoup de travail à faire», ajoute-t-il dans un commentaire boursier.

En 2023, UBS a déjà réalisé 4G$US d’économies et le groupe a relevé son objectif, avec 13G$US de réductions des coûts visées d’ici 2026, contre 10G$US prévu initialement.

Le géant bancaire compte sur la taille que lui confère cette fusion pour grandir dans la gestion de fortune. UBS compte faire entrer 100G$US par an de nouveaux actifs investis jusqu’en 2025, puis 200G$US par an d’ici 2028.

 

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