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Trans Mountain: relance des travaux de l’oléoduc controversé

AFP|Publié le 22 août 2019

Ces travaux doivent permettre de tripler la capacité de l'oléoduc.

La société Trans Mountain, nationalisée par le gouvernement canadien, a annoncé mercredi la relance des travaux d’agrandissement de son oléoduc controversé entre la côte pacifique et les champs pétroliers d’Alberta, espérant en avoir triplé la capacité d’ici mi-2022.

«Trans Mountain a émis des directives d’avis de démarrage des travaux à l’intention de certains de ses principaux entrepreneurs de construction » et « les travaux de construction commenceront bientôt dans des collectivités situées le long du parcours», indique un communiqué.

En particulier, «cela entraîne notamment un retour immédiat au travail au terminal Burnaby et sur terre au terminal maritime Westridge», dans la banlieue de Vancouver, est-il précisé.

Ces travaux doivent permettre de tripler la capacité de l’oléoduc Trans Mountain, pour écouler 890 000 barils de pétrole par jour sur 1150 km entre l’Alberta, province sise sur la troisième réserve mondiale d’or noir, et la banlieue de Vancouver, avant de l’exporter vers l’Asie.

Si les permis de travaux manquants sur certains segments « sont accordés comme prévu, le projet d’expansion de Trans Mountain deviendra opérationnel d’ici le milieu de 2022 », souligne l’opérateur d’oléoduc.

Le gouvernement de Justin Trudeau avait autorisé en 2016 la société américaine Kinder Morgan à tripler la capacité de son oléoduc Trans Mountain, avant de carrément nationaliser le projet deux ans plus tard face à l’incertitude planant sur sa réalisation.

L’élargissement de cet oléoduc, qui traverse les Montagnes Rocheuses, se heurte en effet à la résistance de la province de Colombie-Britannique, d’où ce pétrole devrait être chargé sur des navires. Elle a porté l’affaire en justice, épaulée par une coalition d’écologistes et de communautés autochtones.

Il y a un an, la justice avait donné raison aux opposants, notamment en jugeant que les conséquences environnementales de l’agrandissement n’avaient pas été prises en compte.

Face aux retards pris par ce projet qualifié «d’intérêt national» par le Premier ministre Justin Trudeau, Ottawa avait nationalisé l’an dernier ce pipeline pour 4,4 milliards de dollars canadiens.

Cette décision inédite avait déclenché la colère de l’opposition conservatrice, farouche défenseur de l’industrie pétrolière, qui y voit une gabegie budgétaire, mais aussi des écologistes, jugeant cette mesure contraire à l’Accord de Paris sur le climat, dont le Canada est signataire.

Ce dossier devrait être l’objet d’âpres débats entre les Libéraux, les Conservateurs et les Verts lors de la prochaine campagne des législatives.