TC Transcontinental améliore sa profitabilité avec un bénéfice de 43,6M$
La Presse Canadienne|Mis à jour le 12 septembre 2024L’imprimeur et emballeur a enregistré un chiffre d’affaires de 700M$ au cours des mois de mai, juin et juillet. (Photo: courtoisie)
TC Transcontinental (TCL.A) a complété le déploiement de son feuillet imprimé «raddar» qui prend le relais de Publisac au Québec. L’entreprise envisage maintenant d’étendre son cahier publicitaire «réinventé» plus à l’est du pays.
L’imprimeur et emballeur a débuté il y a plus d’un an la mise en place du cahier publicitaire, qui combine les offres de plusieurs détaillants, après avoir annoncé la fin de Publisac.
«Aujourd’hui, nous avons déployé raddar sur la totalité du Québec et également en Colombie-Britannique. On en est maintenant à environ 5 millions de copies par semaine sur le pays», a indiqué en entrevue le président et chef de la direction, Thomas Morin, en marge de la présentation des résultats financiers du troisième trimestre, jeudi.
Le cahier, distribué par Postes Canada, est désormais appelé à prendre de l’expansion ailleurs au pays. «On a un projet de déployer raddar à Terre-Neuve et de continuer étape par étape à développer le produit sur le pays avec nos clients détaillants», a mentionné M. Morin.
L’entreprise explique étendre le produit en fonction de la demande des détaillants et là où le réseau de distribution «laisse à désirer». Aucun moment n’a encore été fixé quant à l’arrivée de «raddar» à Terre-Neuve.
Au Québec, la décision de mettre un terme au Publisac a été prise alors que des Villes avaient adopté des règlements plus restrictifs envers ce modèle pour des raisons environnementales.
Le patron de l’entreprise montréalaise souligne que «raddar» représente 60 % moins de papier que le sac de plastique d’autrefois contenant les dépliants publicitaires ainsi que des journaux locaux.
M. Morin fait valoir que «raddar» permet toujours aux consommateurs de réaliser des économies, soit en moyenne 1700 $ par année pour un ménage.
Bénéfice en forte hausse
Transcontinental dévoilait pour la première fois cette semaine des résultats trimestriels sans la présence de Publisac dans ses finances. Il est difficile de préciser quel impact a désormais le nouveau cahier publicitaire sur la performance financière de l’entreprise.
Mais il a «permis de réduire nos coûts d’une façon significative» avec la réduction du papier, la fermeture d’une usine à Saint-Hyacinthe et l’arrêt du réseau de distribution qui était à perte, a relaté M. Morin.
Depuis un an, Transcontinental a lancé un plan de réduction de ses coûts. La société vise des économies récurrentes annuelles d’environ 30 millions de dollars (M$) d’ici la fin de l’exercice financier 2024. Elle est en bonne voie d’atteindre son objectif, selon le vice-président exécutif et chef de la direction financière, Donald LeCavalier.
Pour un quatrième trimestre consécutif, l’entreprise a amélioré sa rentabilité, ce qu’elle attribue à ses initiatives de réduction de coûts, à une baisse de son taux d’endettement, à ses efforts de commercialisation de produits à plus grande valeur ajoutée et à un meilleur retour sur les investissements.
«La recette fonctionne. On va continuer à faire la même chose», a commenté M. Morin, satisfait des chiffres dévoilés mercredi.
Son résultat net attribuable aux actionnaires s’est élevé à 43,6M$, ou 50 cents par action, pour le trimestre clos le 28 juillet. Cela représente un bond de 108 % par rapport à un an plus tôt.
Les revenus ont toutefois connu un recul de 0,9 % par rapport à la même période l’an dernier pour s’établir à 700M$.
La baisse de volumes dans le secteur des services au commerce de détail et de l’impression a pesé dans la balance. Elle est liée notamment à une réduction de l’impression du nombre de journaux et des cahiers publicitaires traditionnels.
Le résultat opérationnel a toutefois été en hausse dans ce créneau grâce à l’abaissement des coûts de l’entreprise, a expliqué M. Morin. Le secteur de l’emballage a aussi enregistré un gain.
Le ratio d’endettement net a par ailleurs diminué, passant sous la barre de 2,0 fois, ce qui place l’entreprise en meilleure posture pour envisager des acquisitions, a souligné le PDG.
«On n’a pas d’objectif déterminé à quel niveau on souhaite s’arrêter. On s’arrêtera le jour où on aura l’opportunité d’avoir une acquisition. Mais aujourd’hui, on est en position de le faire, ce qui n’était pas forcément le cas il y a quelques mois», a-t-il précisé.
La compagnie a rapporté un résultat net attribuable aux actionnaires ajusté par action de 60 cents, dépassant les attentes des analystes, qui prévoyaient en moyenne un résultat de 56 cents, selon la firme de données financières Refinitiv.
Par Frédéric Lacroix-Couture