La compagnie attend toujours le feu vert de Québec.
Nouveau Monde Graphite, qui souhaite exploiter une mine à ciel ouvert à Saint-Michel-des-Saints, a choisi le parc industriel de Bécancour pour y installer son site de transformation, dont les activités devraient débuter vers le milieu de la prochaine année.
L’entreprise a annoncé mardi une entente avec Olin Corporation afin de s’installer sur le site de la société chimique dans le Centre-du-Québec où l’on effectuera de la purification de graphite — essentiellement utilisé dans les batteries au lithium-ion des véhicules électriques.
« En plus de la présence de notre fournisseur de produits chimiques, il y a une abondance des coûts d’hydroélectrique, la présence du port, d’un chemin de fer ainsi que l’accès à une main-d’œuvre qualifiée », a fait valoir le président et chef de la direction de Nouveau Monde Graphite, Eric Desaulniers.
Dans le cadre d’un investissement d’environ 15 millions $, deux fournaises de purification de taille commerciale seront construites sur les installations d’Olin. Deux millions ont déjà été investis. Une étude de faisabilité sera réalisée l’an prochain en ce qui a trait à la phase commerciale du projet.
La société espère pouvoir à terme exploiter une usine commerciale dont la capacité sera de 40 000 tonnes sur un terrain de 200 000 mètres carrés réservés sur le site d’Olin, qui fournira à Nouveau Monde Graphite de l’énergie et des produits chimiques nécessaires afin de purifier le graphite dans le cadre d’une entente de cinq ans.
Les premières fournaises devraient pouvoir produire jusqu’à 1500 tonnes de graphite purifié au deuxième semestre de 2021. Des phases subséquentes permettraient d’accroître la production annuelle à 100 000 tonnes.
« Nous sommes en discussions avec une douzaine de clients (potentiels) qui veulent vraiment (faire affaire) avec un joueur comme nous », a dit M. Desaulniers, lors d’une conférence destinée aux investisseurs.
Nouveau Monde Graphite souhaite implanter une mine à ciel ouvert située à quelque 160 kilomètres de Montréal, dans Lanaudière, dans un endroit où de nombreux villégiateurs possèdent une résidence secondaire. La superficie du site couvrirait environ trois kilomètres carrés, ce qui comprend une fosse d’extraction de 2,6 km de longueur.
La compagnie, qui a obtenu des aides non remboursables de 7,6 millions $ de Québec et Ottawa, attend toujours le feu vert du gouvernement québécois. M. Desaulniers espère une réponse positive d’ici Noël.
Dans son rapport publié en juin dernier, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait souligné que la mine à Saint-Michel-des-Saints pourrait contribuer à la diversification économique de la région, en ajoutant qu’il y existait toujours des « enjeux d’acceptabilité sociale encore importants ».
Selon la firme de données financières Refinitiv, le principal actionnaire de Nouveau Monde Graphite est Groupe Pallinghurst, avec une participation de 20 %. La firme londonienne est également copropriétaire, avec le gouvernement québécois, de Nemaska Lithium.
Par l’entremise de Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec, l’État québécois détient 13,36 % dans Nouveau Monde Graphite, ce qui en fait le deuxième actionnaire en importance. Cela s’ajoute à un soutien financier de 1,3 million $ préalablement octroyé. La Caisse de dépôt et placement du Québec possédait une participation de 2,84 % en date du 31 décembre dernier.