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L’inflation rebondit en octobre aux États-Unis

AFP|Publié le 27 novembre 2024

L’inflation rebondit en octobre aux États-Unis

«Le travail n’est pas terminé» pour Jerome Powell, président de la Fed.

Washington — L’inflation a rebondi en octobre aux États-Unis, comme attendu, selon l’indice PCE, mesure privilégiée par la Banque centrale américaine (Fed), alors que les hausses de droits de douane promises par Donald Trump font craindre une augmentation supplémentaire des prix.

Les prix à la consommation ont grimpé en octobre de 2,3% sur un an, contre 2,1% en septembre, en raison de la hausse des prix des services, a annoncé mercredi le département américain du Commerce. Sur un mois seulement, le taux d’inflation reste à 0,2%.

Ces évolutions sont conformes aux attentes des analystes, selon le consensus de MarketWatch.

L’inflation a retrouvé «un niveau similaire à celui d’avant la pandémie, tandis que notre économie a continué de croître de près de 3% par an», a salué la principale conseillère économique de Joe Biden à la Maison-Blanche, Lael Brainard.

« Bâtissons sur ces progrès et réduisons les coûts de biens essentiels comme le logement et les médicaments, plutôt que de les gaspiller avec des politiques radicales qui augmenteraient les prix pour les familles qui travaillent », a-t-elle plaidé.

Les hausses de droits de douane et expulsions massives de migrants annoncées par Donald Trump, qui sera de retour à la Maison-Blanche en janvier, pourraient en effet faire repartir l’inflation à la hausse.

«Dangereuses menaces»

Le président élu a confirmé lundi vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur tous les produits entrant aux États-Unis, dès le 20 janvier, jour de son investiture.

Ces «dangereuses menaces […] feraient monter en flèche les prix des biens de tous les jours», a commenté dans un communiqué Brendan Boyle, élu démocrate à la Chambre des représentants et membre de la commission du Budget.

L’indice PCE a évolué dans la même direction qu’une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites aux Etats-Unis. Celui-ci a également rebondi en octobre, à +2,6% sur un an, contre +2,4% en septembre.

Les revenus des ménages américains ont, eux, augmenté plus vite qu’en septembre, à +0,6% contre +0,3%, mais la progression de leurs dépenses a ralenti, à +0,4% contre +0,6%, a également précisé le département du Commerce.

La Réserve fédérale est à la manœuvre pour faire baisser l’inflation, qui pénalise lourdement depuis 2021 le pouvoir d’achat des consommateurs aux Etats-Unis.

Objectif: revenir à un taux d’inflation de 2% sur un an. Pour cela, la Fed a progressivement relevé ses taux, pour faire ralentir la demande, et donc la pression sur les prix.

Vigilance à la Fed

Mais désormais, alors que l’inflation se rapproche de son niveau cible, la Fed abaisse de nouveau ses taux depuis septembre, pour éviter de trop peser sur l’activité économique, ce qui risquerait de faire grimper le taux de chômage, voire de provoquer une récession.

Ses taux se situent actuellement dans une fourchette de 4,50 à 4,75%, après avoir été abaissés à deux reprises d’affilée.

«L’inflation a considérablement diminué», avait salué le président de la Fed, Jerome Powell, à l’issue de la dernière réunion monétaire de l’institution, mais «le travail n’est pas terminé».

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 17 et 18 décembre. Mais deux tiers seulement des acteurs du marché tablent sur une nouvelle baisse des taux lors de cette réunion, tandis qu’un tiers pense que la Fed les maintiendra à leur niveau actuel, selon l’évaluation de CME Group.

D’autant plus que l’économie américaine se montre particulièrement solide, avec une croissance au troisième trimestre de 2,8% en rythme annualisé – mesure privilégiée par les États-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.

En la comparant au trimestre précédent, comme le font la plupart des économies avancées, la croissance est de 0,7%, supérieure à celle des pays de la zone euro (0,4%).

«Avec une croissance saine du PIB et un marché du travail solide, les responsables de la Fed sont désormais vigilants quant au fait qu’une réduction trop rapide [des taux] stimulerait l’inflation», a commenté Oren Klachkin, économiste pour la compagnie d’assurances Nationwide.