Sur un mois, l’inflation ressort à +0,1%, contre +0,2% prévu, et après +0,4% le mois d’avant. (Photo: 123RF)
L’inflation aux États-Unis a ralenti à 5% sur un an en mars, faisant mieux que prévu et s’inscrivant ainsi à son plus bas niveau depuis presque deux ans, même si elle reste loin de l’objectif de la Réserve fédérale (Fed).
Selon l’indice CPI publié mercredi par le département américain du Travail, les prix à la consommation glissent ainsi au plus bas depuis mai 2021, alors qu’ils avaient encore augmenté de 6% en février sur douze mois. Les analystes s’attendaient à ce que l’inflation progresse encore de 5,1% en mars.
Sur un mois, l’inflation ressort à +0,1%, contre +0,2% prévu, et après +0,4% en février.
C’est la baisse des prix de l’énergie (-3,5% sur le mois et -6,4% sur un an) qui a favorisé le tassement de l’inflation générale.
L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les secteurs volatils comme l’alimentation ou l’énergie, a aussi ralenti légèrement sur un mois, à +0,4% contre +0,5% en février. Sur un an toutefois, elle reste élevée à 5,6%, contre 5,5% le mois d’avant.
Ce niveau est encore loin de l’objectif de 2% d’inflation sous-jacente que veut atteindre la banque centrale américaine (Fed), qui a relevé ses taux d’intérêt neuf fois d’affilée depuis un an.
«Inflation sous-jacente toujours élevée»
En mars, les loyers et les prix des logements ont continué d’augmenter nettement (+0,6% sur un mois), de même que les transports (+1,4%).
«Il y a des signes encourageants (…), mais avec une inflation sous-jacente toujours élevée, il y a de fortes chances que la Fed poursuive ses tours de vis avec une autre dernière hausse de taux de 25 points de base lors de sa prochaine réunion monétaire», prévue les 2 et 3 mai, a commenté Paul Ashworth, économiste pour Capital Economics.
À New York mercredi, Wall Street a ouvert dans le vert, saluant ce ralentissement de l’inflation. L’indice Dow Jones gagnait 0,49% et le Nasdaq, à dominante technologique, progressait de 0,61%.
Si la Fed relève encore ses taux au jour le jour de 25 points de base, ceux-ci devraient s’établir entre 5% et 5,25%.
Ces taux marquent le coût de l’argent que les banques se prêtent entre elles et influencent tous les autres crédits qui, en devenant plus chers, modèrent la demande et la consommation, et donc les prix.
La Fed privilégie une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, qui, généralement plus faible que le CPI, s’est établi à 5% en février sur un an, contre 5,3% le mois d’avant. Pour le mois de mars, cet indice sera publié le 28 avril, juste avant la prochaine réunion de la Fed.
Pèseront également, dans la décision de la banque centrale, les conséquences de la mini-panique bancaire qui a conduit début mars à trois faillites de banques régionales américaines.
La Fed cherche à évaluer si ces déconvenues ont commencé à assécher l’octroi de crédits, ce qui pourrait être synonyme d’un relèvement des taux supplémentaire. Moins de prêts accordés conduiraient à réduire la consommation, donc à ralentir l’inflation comme le font les hausses de taux.
Pour l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, les turbulences dans le secteur financier devraient avoir des conséquences «assez limitées» sur la croissance, a-t-il indiqué à l’AFP mardi, lors des réunions de printemps de l’institution à Washington.