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Les stocks de pétrole américains grimpent à nouveau

AFP|Publié le 22 avril 2020

« Une nouvelle forte hausse des réserves de brut nous rapproche un peu plus d’un niveau record ».

Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont de nouveau fortement gonflé la semaine dernière, selon un rapport diffusé mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA), confirmant l’effondrement de la demande en or noir et la quasi-saturation du marché.

Les réserves de brut se sont établies à 518,6 millions de barils (MB) au 17 avril, soit une augmentation de 15 Mb. Les analystes tablaient sur une hausse médiane un peu plus faible de 14 Mb.

« Une nouvelle forte hausse des réserves de brut nous rapproche un peu plus d’un niveau record », note Matt Smith de ClipperData.

Les stocks américains de pétrole brut ont atteint leur plus haut historique fin mars 2017 avec un peu plus de 535 Mb.

« Avec la chute de l’activité des raffineries à un plus bas en 12 ans, la hausse des stocks de brut a toutefois été limitée par un recul des importations », observe M. Smith.

Les raffineries ont fonctionné à seulement 67,6 % de leurs capacités, en recul de 1,5 % par rapport à la semaine dernière.

Les importations ont elles nettement reculé, passant de 5,68 millions de barils par jour (mbj) à 4,94 mbj. Les exportations ont aussi baissé, passant de 3,44 mbj à 2,89 mbj.

En nette hausse avant la publication du rapport, le contrat du baril américain de WTI pour livraison en juin, poursuivait sa progression, montant de 26,5 % à 14,63 dollars vers 15H05 GMT.

Les cours de l’or noir ont cependant subi un effondrement sans précédent en début de semaine, le contrat de WTI pour livraison en mai tombant même sous les zéro dollar lundi pour la première fois de l’histoire.

Cette situation inédite, due à la crise du coronavirus, est le reflet de l’écroulement de la consommation et du haut niveau de remplissage des capacités de stockage, les investisseurs préférant payer pour se débarrasser de barils à la valeur quasi nulle.

La demande en énergie aux États-Unis s’est effondrée par rapport à la semaine précédente : au cours des quatre dernières semaines, les États-Unis ont au total consommé en moyenne 15,0 mbj, ce qui représente une baisse de plus de 25 % sur un an.

La production a légèrement reculé, les États-Unis extrayant en moyenne 12,2 mbj, soit 100 000 de moins que la semaine précédente.

Les stocks d’essence ont, pour leur part, progressé de 1,0 Mb, moins que les 4,5 millions attendus par les analystes.

Ceux de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont montés de 7,9 Mb, là où les analystes prévoyaient une augmentation de 3,4 Mb.

Les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma) qui servent de référence à la cotation du pétrole à New York ont augmenté de 4,7 Mb, à 59,7 Mb.