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Les frontières britanniques se referment, le pétrole chute

AFP|Publié le 21 Décembre 2020

« Le marché est focalisé sur la nouvelle variante de la COVID-19 » détectée au Royaume-Uni.

Les cours du pétrole dévissaient lundi face aux nouvelles mesures de limitation des déplacements imposées aux frontières britanniques à cause d’une nouvelle variante du coronavirus, limitant les perspectives de relance économique.

Vers 10H15 le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février chutait de 3,37 % à Londres à 50,50 dollars tandis que le WTI américain pour le mois de janvier abandonnait 3,54 % à 47,41 dollars.

« Le marché est focalisé sur la nouvelle variante de la COVID-19 » détectée au Royaume-Uni, qui éclipse l’accord du Congrès américain sur un plan de soutien à l’économie, explique Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Frappé par une souche plus contagieuse du nouveau coronavirus, le Royaume-Uni se trouve brutalement coupé du monde lundi après la décision de nombreux pays de suspendre leurs liaisons.

« La demande de brut à court terme vient de se prendre un grand coup, l’incertitude sur les prochains mois a augmenté », juge Edward Moya, analyste chez Oanda.

Les interdictions de déplacements provoquées par la pandémie de Covid-19 ont fait brutalement chuter les prix du brut cette année, puisque les consommateurs confinés n’utilisaient ni voitures ni avions.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, limitent leur production pour éviter d’inonder le marché, mais prévoyaient d’augmenter peu à peu leurs extractions.

« Si les fluctuations (des prix) sont faibles, il n’y a rien de mal à cela », a affirmé le premier ministre russe responsable de l’énergie Alexandre Novak dans une vidéoconférence, mais si l’ampleur des mouvements atteint l’ampleur de début 2020, des « actions conjointes profiteront à tout le monde ». 

La nouvelle mutation efface au moins partiellement les espoirs d’une reprise de la demande avec les campagnes de vaccination qui commencent et qui avaient conduit le pétrole à une hausse de plus de 40 % depuis les premières annonces début novembre.

Pour ajouter aux problèmes du pétrole, le dollar, valeur refuge, montait lundi, rendant le coût de l’or noir plus élevé pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Ces informations ont complètement éclipsé pour les investisseurs le plan de soutien de l’économie américaine sur lequel les élus du Congrès se sont accordés et qui pourrait apporter jusqu’à 900 milliards de dollars au premier consommateur de brut au monde.

« Le marché du pétrole se projetait trop dans le futur, ignorant le présent » et les difficultés de l’économie alors que les campagnes de vaccination commencent à peine, a estimé l’analyste de PVM.