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Les entreprises des marchés émergents dans la mire du Nasdaq

AFP|Publié le 19 mai 2020

Il veut aussi durcir les critères concernant les cabinets d’audit chargés de vérifier les comptes des entreprises.

Après des couacs impliquant des entreprises chinoises cotées à Wall Street, la plateforme boursière Nasdaq a indiqué vouloir durcir les règles pour les sociétés des pays émergents souhaitant bénéficier de ses services.

La Bourse électronique, qui héberge depuis son siège à Times Square les actions de milliers d’entreprises américaines et étrangères, a envoyé lundi au gendarme boursier des États-Unis, la SEC, plusieurs propositions de changements.

Nasdaq, qui met notamment en avant le « manque de transparence » dans certains pays, voudrait imposer aux sociétés souhaitant entrer en Bourse sur sa plateforme de compter au sein de la direction une personne bien au fait des pratiques en vigueur dans les entreprises cotées aux États-Unis. 

Le groupe souhaite également durcir les critères concernant les cabinets d’audit chargés de vérifier les comptes des entreprises. 

La plateforme boursière voudrait enfin exiger que les entreprises lèvent au minimum 25 millions de dollars ou un montant équivalent à au moins un quart de leur capitalisation.

Plusieurs affaires impliquant des entreprises chinoises cotées à New York ont éclaté ces derniers mois, relançant les interrogations sur la fiabilité des informations transmises. 

La chaîne chinoise de cafés Luckin Coffee, rivale du géant américain Starbucks en Chine, a notamment révélé début avril qu’un de ses dirigeants était accusé d’avoir falsifié ses chiffres sur les ventes. La direction a été débarquée la semaine dernière. 

Nasdaq a suspendu l’action de l’entreprise dès avril et a prévenu Luckin Coffee la semaine dernière de son intention de la retirer de la cote.

Les propositions de Nasdaq ont été bien accueillies par le responsable du gendarme boursier aux États-Unis, la SEC, qui a engagé une réflexion sur les risques liés aux investissements dans les pays émergents. 

Dans une interview à la chaine CNBC mardi, Jay Clayton a d’abord rappelé l’importance du contrôle des comptes des entreprises cotées par des cabinets d’audit indépendants. 

« Pour les entreprises non américaines qui émettent des actions sur des marchés américains, ces règles ont été assouplies de façon importante et on commence à se demander si cette situation doit perdurer », a-t-il déclaré. 

« On doit regarder si les règles destinées à protéger (les investisseurs), les mesures de contrôle de qualité, ne doivent pas s’appliquer aux entreprises basées dans les marchés émergents de la même façon, ou en tout cas de façon plus stricte qu’actuellement », a-t-il affirmé. 

La SEC a prévu de tenir le 9 juillet une table ronde sur « les risques liés aux investissements dans les marchés émergents, dont la Chine ».