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Les économistes des grandes banques ont des prévisions pour 2020

La Presse Canadienne|Publié le 09 janvier 2020

Ils s'attendent à ce que le pays connaisse quelques points forts en 2020, malgré l'incertitude mondiale.

Les meilleurs économistes bancaires du Canada s’attendent à ce que le pays connaisse quelques points forts en 2020, malgré l’incertitude mondiale qui prévaut au Moyen-Orient et en Chine.

Le pays enregistrera probablement des gains sur les marchés boursiers, ainsi que ceux du logement et du pétrole, ont estimé mercredi les économistes lors d’un déjeuner à Toronto organisé par l’Economic Club of Canada.

Le directeur général et économiste en chef de Marchés des capitaux CIBC, Avery Shenfeld, s’attend à ce que le marché boursier canadien devance légèrement celui des États-Unis.

«Nous nous sommes habitués au fait que le marché boursier canadien affiche un retard sur le marché boursier américain année après année, mais (…) cela pourrait être l’année où son nez pointe au-dessus du S&P 500 au chapitre de la performance», a-t-il affirmé.

«Ce ne sera peut-être pas une année record, mais elle sera quand même un peu mieux qu’aux États-Unis.»

Il croit que la croissance des bénéfices pourrait revenir sur le marché des actions américaines, mais qu’il ne s’agira pas d’une reprise de la solide performance de l’an dernier.

Les marchés boursiers sont confrontés à un certain nombre d’incertitudes, notamment le résultat des élections américaines de novembre et les tensions entre les États-Unis et la Chine, qui devraient signer un accord commercial la semaine prochaine. Les États-Unis se trouvent également dans une impasse avec l’Iran, qui a tiré mardi des missiles sur des bases militaires américaines en Irak en représailles à une frappe américaine qui a tué le général iranien Qassem Soleimani la semaine dernière. Cela a notamment entraîné une hausse des prix du pétrole.

M. Shenfeld croit que le pétrole pourrait osciller autour de 60 $ US le baril, qu’il juge « encore assez rentable pour le secteur canadien de l’énergie ».

Si la guerre éclate, il a estimé que le prix pourrait bondir à 100 $ US.

Mais le véritable gain pour ce secteur, a-t-il dit, est l’appréciation du niveau de certitude entourant les projets de pipelines du Canada de la part du gouvernement fédéral et de l’industrie.

«Cela devrait aider les compagnies pétrolières à avoir meilleure allure d’ici la fin de l’année», a affirmé M. Shenfeld.

Accélération de la croissance démographique

Son homologue à la Banque de Montréal, le premier directeur général et économiste en chef Douglas Porter, a trouvé des raisons d’être optimisme dans la hausse des ventes et des prix des logements, dans les politiques fiscales fédérales soutenant la croissance et dans le raffermissement des plans du secteur pétrolier. Il a rejeté les rumeurs de récession imminente.

«Nous ne sommes pas particulièrement pessimistes en ce qui a trait aux perspectives pour 2020 pour le Canada», a-t-il affirmé. «Compte tenu des incertitudes mondiales, il est possible que nous puissions être tirés vers le bas si le reste du monde suit cette trajectoire, mais je ne vois pas de signes précurseurs de ralentissement pour le Canada.»

Il a été encouragé par les taux de croissance de la population canadienne, « que nous n’avons pas vus depuis des décennies ». Il a noté que la population avait augmenté de 1,5 %, ou 550 000 personnes, l’année dernière, tandis que celle des États-Unis avait connu sa croissance la plus lente en un siècle.

«Pendant environ un quart de siècle, le Canada et les États-Unis connaissaient des taux de croissance démographique presque identiques», a-t-il souligné. «C’est un peu une bénédiction mitigée lorsqu’on parle d’économie, mais cela établit une offre plus ferme au chapitre du logement et des dépenses de consommation.»

La vice-présidente et économiste en chef adjointe de la Banque Royale, Dawn Desjardins, a trouvé certains points positifs dans la santé du marché du travail, tout en nuançant que la situation n’était pas «sans défis».

La technologie est appelée à perturber le marché et la requalification sera la clé pour garder les Canadiens en emploi, a-t-elle dit. La Banque Royale prédit que 25 % des emplois seront fortement perturbés, et elle s’attend à ce que les gens changent d’emploi plus fréquemment qu’auparavant.

Selon Mme Desjardins, les Canadiens ont les compétences nécessaires pour occuper de nouveaux postes, mais le pays doit continuer à consacrer du temps et de l’argent à la formation de jeunes travailleurs et à la poursuite de l’évolution des emplois.

En outre, Mme Desjardins été réconfortée par la croissance des salaires au pays ces derniers mois, et a souligné que l’expansion économique du pays se poursuivait depuis 11 ans.