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Les cours du pétrole ont soudainement décroché mercredi en début de séance américaine, dans un marché nerveux qui digère tant bien que mal l’échec du dernier sommet de l’OPEP+ lundi.
Vers 10 h 45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 72,95 dollars à Londres, en baisse de 2,12 % par rapport à la clôture de mardi.
À New York, le baril de WTI pour le mois d’août dégringolait de 2,54 %, à 71,51 dollars.
L’écart est flagrant par rapport à la veille, lorsque le WTI et le Brent ont atteint des plus hauts à 76,98 dollars et 77,84 dollars, des records depuis respectivement novembre 2014 et octobre 2018.
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Et de la même manière que mardi, les contrats de référence ont commencé leur journée dans le vert avant de brusquement piquer du nez.
Cette correction est le dernier développement d’un marché nerveux, secoué depuis jeudi dernier par les échecs successifs des négociations entre les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés via l’accord OPEP+, sur fond de désaccord entre les Émirats arabes unis et le reste du groupe.
« Nous assistons à une nouvelle rupture technique », explique à l’AFP Fawad Razaqzada, analyste de Thinkmarkets.
« L’élément déclencheur fondamental a été l’absence d’accord de l’OPEP+, avec le risque de voir les Émirats arabes unis poursuivre leur propre intérêt en vendant autant de pétrole qu’ils le peuvent », souligne-t-il.
Plus largement, certains observateurs du marché redoutent une guerre des prix à l’image de celle qui a eu lieu en mars 2020 lors du dernier couac de l’alliance, lorsque la Russie et l’Arabie saoudite étaient partis fâchés de Vienne, où siège le cartel.
Samuel Burman, de Capital Economics, table cependant sur un accord des 23 « dans les semaines à venir », arguant que le cartel avait toujours démontré « une capacité remarquable à trouver des compromis créatifs ».
La petite hausse du dollar américain — de l’ordre de 0,30 % mercredi face aux principales monnaies, au plus haut depuis trois mois — pèse également sur les cours de l’or noir, l’appréciation du billet vert ayant pour effet de gréver le prix des matières premières libellées en dollars.
Les investisseurs prendront par ailleurs connaissance jeudi de l’état des stocks hebdomadaire de pétrole brut aux États-Unis, publié par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), et non mercredi comme à l’accoutumée en raison d’un jour férié aux Etats-Unis lundi.