Un rapport a confirmé les liens d'affaires entre le milliardaire et Jeffrey Epstein.
La société d’investissement Apollo Global Management a indiqué lundi que le milliardaire Leon Black allait quitter son poste de directeur général après la diffusion d’un rapport confirmant ses liens d’affaires avec Jeffrey Epstein, le défunt financier accusé d’avoir entretenu un réseau pédophile.
M. Black, 69 ans, démissionnera d’ici le 31 juillet mais restera président du conseil d’administration de l’entreprise qu’il a co-fondée en 1990, détaille un communiqué.
Le cabinet juridique chargé en octobre par le conseil d’administration d’Apollo d’examiner les rapports entre les deux hommes n’a trouvé «aucune preuve» de l’implication de M. Black dans les «activités criminelles» de M. Epstein, qui s’est suicidé en août 2019 alors qu’il était accusé d’abus sexuels sur des dizaines de mineures.
M. Black a en revanche versé 158 millions de dollars entre 2012 et 2017 à M. Epstein, déjà condamné en 2008 pour recours à la prostitution d’une mineure.
Ce montant se voulait «proportionnel à la valeur apportée par (les conseils de) M. Epstein», souligne le cabinet juridique qui indique par ailleurs que la société Apollo n’a jamais eu de liens avec lui.
Mais la révélation des liens professionnels et personnels entre les deux hommes a attiré une «attention indésirable» sur les équipes d’Apollo, a reconnu M. Black dans une lettre adressée aux responsables de l’entreprise et rendue publique lundi.
Le nouveau directeur général d’Apollo, qui gère désormais 455 milliards de dollars d’actifs pour le compte de fonds de pensions ou de fonds souverains notamment, sera Marc Rowan, qui a co-fondé la société avec M. Black et Joshua Harris.
Mr. Black s’est par ailleurs engagé à verser 200 millions de dollars de sa fortune personnelle à des initiatives en faveur des femmes.
Il avait lui-même demandé en octobre à ce que le conseil d’administration d’Apollo engage un cabinet juridique indépendant pour examiner ses liens passés avec M. Epstein après la diffusion d’un article du New York Times révélant le transfert d’au moins 50 millions de dollars à son ami dans les années suivant sa condamnation en 2008.