L’annonce de M. Trump « a pris les investisseurs par surprise ».
Les titres des compagnies aériennes étaient en perdition jeudi matin à Wall Street comme sur les principales places financières européennes, déstabilisés par la décision du président Donald Trump de suspendre tous les vols d’Europe vers les États-Unis.
À la Bourse de New York, le titre de United Airlines s’effondrait de 14,66 % à 42,10 dollars quand les cotations ont été suspendues juste après l’ouverture, après la chute de 7 % de l’indice élargi S&P 500.
Celui d’American Airlines plongeait au même moment de 13,78 % à 14,02 dollars, celui de Delta chutait de 11,88 % à 37,60 dollars et celui de JetBlue perdait 13,63 % à 11,72 dollars.
Le titre d’Air France-KLM figurait de son côté parmi les plus mal en point à Paris, s’enfonçant vers 09H45 de 7,74 % à 4,51 euros.
À Francfort, celui de Lufthansa faisait pire : -9,03 % à 9,27 euros.
Même scénario à Londres, où l’action du groupe IAG, propriétaire de British Airways, sombrait de 10,5 % à 355 pence et celle d’EasyJet de 9,34 % à 839 pence.
Ces valeurs sont parmi les plus exposées à la baisse drastique du tourisme en Europe et aux interruptions de certaines liaisons, imposées pour tenter de ralentir la propagation du nouveau coronavirus.
Le secteur subit un nouveau coup dur après la décision de président américain Donald Trump de suspendre à compter de vendredi tous les voyages depuis l’Europe vers les États-Unis (à l’exception du Royaume-Uni) pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19 sur le sol américain.
L’annonce de M. Trump « a pris les investisseurs par surprise », souligne Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
« Avec l’interdiction de voyager pour les Européens aux États-Unis, un nouveau pas est franchi », et cette décision « risque d’alimenter les tendances protectionnistes des États », commente Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect.
La crainte que d’autres pays suivent l’exemple des États-Unis « paralyse la Bourse », renchérit Timo Emden, d’Emden Research.
L’épidémie de Covid-19 pourrait coûter plus de 100 milliards de dollars au transport aérien, s’était alarmée dès le 5 mars l’Association internationale du transport aérien (Iata).
Déjà affecté par les déboires du 737 MAX, le constructeur aéronautique Boeing était aussi lourdement sanctionné par les marchés, qui s’inquiètent de sa santé financière au moment où le transport aérien traverse une de ses plus graves crises depuis les attentats du 11-septembre. Après avoir déjà chuté de 18 % mercredi à la Bourse de New York, il s’effondrait encore de 14,13 % à 162,37 dollars jeudi quand les échanges ont été suspendus.