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Le rachat d’US Steel répond aux conditions fixées par le syndicat, selon des arbitres

AFP|Publié le 25 septembre 2024

Le rachat d’US Steel répond aux conditions fixées par le syndicat, selon des arbitres

(Photo: Rebecca DROKE / AFP)

New York — Le rachat d’US Steel par son concurrent Nippon Steel répond aux conditions fixées par le syndicat des métallos USW dans l’accord d’entreprise en vigueur, ont estimé mercredi des arbitres mandatés par les deux parties.

L’USW a immédiatement fait part de son désaccord avec ces conclusions, dans un communiqué.

L’avis présenté par les arbitres ne résout pas la question de l’examen de cette acquisition à 14,9 milliards de dollars américains (G$ US) par les autorités américaines à l’aune de la sécurité nationale.

La Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) doit ainsi encore remettre ses recommandations au président américain Joe Biden, qui tranchera.

Cette échéance a été repoussée après l’élection, le sujet étant devenu éminemment politique sur fond de campagne présidentielle, les deux principaux candidats s’étant dits hostiles au projet, de même que Joe Biden.

Le syndicat est opposé à ce rachat, qu’il juge contraire aux intérêts des salariés et des États-Unis.

Immédiatement après l’annonce du projet, en décembre, l’USW avait mis en doute la capacité de Nippon Steel à honorer les engagements pris par US Steel en cas de changement d’actionnariat.

Or les arbitres désignés par l’entreprise et le syndicat ont estimé, dans leur décision, que Nippon Steel avait bien pris des engagements qui respectaient les clauses de cession, selon un communiqué.

Ils ont notamment mentionné la promesse écrite d’investir au minimum 1,4 G$ US dans la modernisation de sites ainsi que de ne procéder à aucun licenciement ou fermeture de site jusqu’à l’expiration de l’accord social en vigueur, soit en 2026.

Nippon Steel a aussi accepté de reconnaître l’USW comme interlocuteur dans le cadre des négociations de l’accord d’entreprise.

«Les arbitres ont pris pour argent comptant les déclarations de Nippon Steel selon lesquelles ils honoreraient l’accord social, alors qu’ils essayent d’utiliser leur filiale américaine pour créer une séparation avec cette convention», a fait valoir le syndicat.

Les engagements de Nippon Steel «sont plus incertains que jamais», selon l’USW, qui a réaffirmé son «opposition à cette transaction». Le syndicat souhaite, comme Donald Trump, Joe Biden et Kamala Harris, qu’US Steel reste contrôlé par des intérêts américains.

«Cette opération est satisfaisante pour toutes les parties prenantes, pas uniquement les actionnaires», a affirmé, mardi, le directeur général d’US Steel, David Burritt, lors d’un entretien à la chaîne CNBC.

«Ce serait une bonne chose qu’il (l’USW) prenne le temps de mieux la comprendre», a-t-il ajouté.