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Le mariage de PSA et Fiat Chrysler finalement célébré

AFP|Publié le 18 janvier 2021

Lundi, les dirigeants du nouveau groupe ont lancé l’action Stellantis sur les marchés des Bourse de Paris et Milan.

Le mariage franco-italo-américain a finalement eu lieu: les groupes PSA et FCA s’unissent officiellement ce samedi pour former le groupe Stellantis.

Les Fiat, Opel, Peugeot, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep ou Maserati sortiront désormais des usines du quatrième groupe automobile mondial. Les 14 marques du groupe représentent environ 9 % du marché automobile mondial, pour 8 millions de véhicules vendus en 2019.

« Nous jouerons un rôle de premier plan au cours de la prochaine décennie en redéfinissant la mobilité comme nos pères fondateurs l’ont fait avec beaucoup d’énergie », a assuré début janvier le président de FCA John Elkann, évoquant une « fusion historique ». 

Lundi, les dirigeants du nouveau groupe ont lancé l’action Stellantis (« parsemé d’étoiles », en latin) sur les marchés des Bourses de Milan et Paris. Ils feront de même mardi sur le New York Stock Exchange.

Mardi, l’ex-président du directoire de PSA et nouveau directeur général de Stellantis Carlos Tavares doit dévoiler lors d’une première conférence de presse sa vision pour le groupe de 400 000 salariés, avant de présenter son plan stratégique dans les prochains mois. 

Les défis sont nombreux, entre l’électrification des gammes, les automobilistes qui se tournent vers l’occasion ou la location et la crise sanitaire qui pèse sur la fabrication et les ventes de véhicules. Les ventes mondiales de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) ont dégringolé de 27,8 % en 2020.

Matthias Heck de l’agence Moody’s voit la fusion d’un bon œil parce que les groupes « améliorent leur couverture mondiale, peuvent collaborer au niveau technologique et dans divers segments et vont réaliser des économies grâce aux synergies et l’expérience de PSA, qui a su fixer le juste prix et gérer ses coûts ».

PSA et Fiat-Chrysler ont estimé que les synergies permettraient d’économiser à terme jusqu’à 5 milliards d’euros par an, dans les coûts de fabrication comme dans la recherche. Ces économies inquiètent les syndicats comme les États.

 

Rome au capital ?

Après s’être opposé à un mariage de Fiat avec Renault, le gouvernement français a salué avec le gouvernement italien la naissance de Stellantis. 

On veillera cependant des deux côtés des Alpes à ce que le nouveau colosse « contribue également à l’emploi industriel en Italie et en France », ont assuré début janvier le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire et son homologue italien Stefano Patuanelli.

Pour garder le contrôle, l’Italie envisage même d’entrer au capital de Stellantis: « une éventuelle présence de l’État dans le capital social du nouveau groupe, similaire à celle du gouvernement français, ne peut et ne doit pas être un tabou », a indiqué le vice-ministre italien de l’Économie Antonio Misiani au journal La Repubblica. L’État français est présent au capital de Stellantis à hauteur de 6,2 %.

Pour mener à bien cette fusion dans le respect des règles de la concurrence, les deux groupes ont réduit leur domination dans le secteur des petits utilitaires. 

Ils ont également modifié leur contrat pour que leur union reste un mariage entre égaux. FCA a abaissé le montant d’un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires, de 5 à 2,9 milliards d’euros. PSA s’est retiré de l’équipementier Faurecia.

Du côté des syndicats, la majorité a accompagné une fusion qu’ils jugeaient inévitable. Mais ils restent sur leurs gardes. « Rendez-vous dans un an! », a résumé dans un communiqué le délégué FO à PSA, Olivier Lefebvre. « Notre confiance dans l’avenir s’accompagnera évidemment tout au long de l’année d’une vigilance sur l’adéquation des politiques sociales et industrielles ».

Les synergies prévues inquiètent également les équipementiers qui fournissent les deux groupes. « Des remises en question sont à attendre, mais aussi des opportunités », a déclaré à l’AFP Claude Cham, président de la fédération des équipementiers (FIEV). « Dans les deux cas, les équipementiers internationaux seront les mieux placés pour répondre aux demandes. Les plus petits et les moins internationaux et diversifiés sont les plus à risques ».