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Le coût des mises à pied limite la hausse de profit de BMO

La Presse Canadienne|Publié le 29 mai 2019

Ça devrait générer des économies de millions de dollars à long terme

La solide contribution des activités américaines de la Banque de Montréal au deuxième trimestre n’a pas suffi à satisfaire les attentes en raison des indemnités de licenciement, une décision qui, selon le prêteur, devrait générer des économies de millions de dollars à long terme.

La quatrième banque en importance au Canada a tiré parti au deuxième trimestre de la croissance aux États-Unis et chez elle, ainsi que de la gestion de patrimoine, mais BMO Marchés des capitaux a enregistré une baisse de ses bénéfices trimestriels, en raison d’une charge non récurrente de 120 millions $ avant impôts liée aux indemnités de départ.

« Nous sommes satisfaits de notre performance. (?) Nous avons paré aux coûts des indemnités de licenciement avec une solide performance opérationnelle dans l’ensemble de nos activités », a souligné mercredi le chef de la direction de la Banque de Montréal, Darryl White.

La banque a affiché mercredi un bénéfice de 1,497 milliard $ pour le trimestre terminé le 30 avril, en hausse de 20 % par rapport à la même période l’an dernier. Son bénéfice trimestriel ajusté s’est toutefois établi à 1,522 milliard $, en hausse de quatre pour cent par rapport à l’année précédente.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice par action de 2,30 $ pour le trimestre, en hausse de cinq pour cent par rapport à celui de 2,20 $ de la même période de l’année précédente. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice ajusté de 2,33 $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Le prêteur établi à Toronto a aussi annoncé une hausse de 3 cents par action de son dividende trimestriel, qui passera ainsi à 1,03 $ par action.

Les données fondamentales sous-jacentes des divisions canadiennes et américaines des services aux particuliers et aux entreprises restaient « solides » au plus récent trimestre, et des gains ont eu lieu des deux côtés de la frontière, a noté Scott Chan, un analyste chez Canaccord Genuity.

Les activités de la banque sur les marchés des capitaux ont inscrit une charge liée à des indemnités de départ de 90 millions $ après impôts. En l’excluant, le bénéfice par action de la banque aurait été supérieur aux prévisions de Canaccord, a-t-il ajouté. L’impact négatif de cette charge était d’environ 14 cents par action.

« Sans les indemnités de licenciement, les marchés des capitaux auraient produit une bonne performance, tandis que la gestion de patrimoine a rebondi par rapport au trimestre dernier », a-t-il observé dans une note aux clients.

Le principal motif invoqué par la Banque de Montréal pour justifier les indemnités de licenciement était « d’aligner nos ressources sur le contexte actuel des marchés », a expliqué aux analystes Dan Barclay, le responsable des marchés financiers de la banque, aux analystes.

La Banque de Montréal s’est engagée à générer un fort effet de levier opérationnel, et cette initiative faisait partie de son programme visant à y parvenir, a ajouté M. Barclay.

« Nous prévoyons que cela contribuera immédiatement au résultat net, avec une économie de 40 millions $ attendue cette année et un revenu annualisé de 80 millions $ l’année prochaine. »

Ratio des fonds propres inchangé

Au cours du plus récent trimestre, la division des services bancaires personnels et commerciaux aux États-Unis a été un atout pour la banque, avec un bénéfice net de 406 millions $, en hausse de 17 % par rapport à l’exercice précédent. La banque a expliqué que les résultats étaient principalement dus à la croissance des revenus et à la diminution des provisions pour pertes sur créances, partiellement contrebalancées par des charges plus élevées.

La division canadienne des services bancaires aux particuliers et aux entreprises de la banque a enregistré un bénéfice net de 615 millions $, en hausse d’environ cinq pour cent par rapport à l’année précédente. Les résultats de la division témoignent d’une bonne croissance des revenus, partiellement contrebalancée par une hausse des charges et des provisions pour pertes sur créances.

BMO Gestion de patrimoine a annoncé un bénéfice net de 305 millions $ au deuxième trimestre, en hausse de trois pour cent par rapport à l’année précédente.

BMO Marchés des capitaux a dégagé un bénéfice net trimestriel de 249 millions $, en baisse de près de 13 % par rapport à celui de 286 millions $ de l’année précédente. La banque a indiqué que sa forte performance en matière de services d’investissement et de services bancaires aux entreprises, ainsi que la hausse des revenus tirés des produits de négociation, avaient été largement contrebalancées par les indemnités de départ et les provisions pour pertes sur créances.

Le total des provisions pour pertes sur créances de la Banque de Montréal s’est élevé à 176 millions $, en légère hausse par rapport à 160 millions $ l’année précédente. Ce montant était néanmoins inférieur aux attentes des analystes.

Le ratio des fonds propres de catégorie 1 de la banque, une mesure clé de la santé financière d’un prêteur, s’est élevé à 11,3 % en date du 30 avril. Ce ratio avait été de 11,4 % au trimestre précédent, mais il est inchangé par rapport au même trimestre de l’an dernier.