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Le climat pourrait déstabiliser le système financier

AFP|Publié le 21 janvier 2020

«Des événements climatiques extrêmes pourrait entraîner des pertes financières non-linéaires et irréversibles.»

Le changement climatique pourrait déclencher des événements susceptibles de déstabiliser le système financier, ont fait valoir lundi des économistes de la Banque de règlements internationaux et de la Banque de France dans un recueil de travaux examinant les mesures que peuvent prendre les banques centrales.

Entre les dommages économiques et les pertes non-assurées, les risques climatiques sont susceptibles de se muer en «cygne vert», ont-il mis en garde, en référence au concept de «cygne noir» développé en 2007 par le philosophe et ancien courtier Nassim Nicholas Taleb.

Un «cygne noir» dans le monde de la finance est un événement rare, très improbable, imprévisible, et aux conséquences dévastatrices.

«L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes pourrait entraîner des pertes financières non-linéaires et irréversibles», a souligné François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, en préface de ce recueil de travaux.

Les banques centrales, dont une des grandes missions est de garantir la stabilité du système financier, ont un rôle clé à jouer, notamment en développant des outils analytiques pour tenir compte des risques climatiques ou en investissant une partie des réserves monétaires dans des obligations vertes.

Mais elles n’ont pas de «remède miracle», a insisté Luiz Awazu Pereira da Silva, directeur général adjoint de la Banque des règlements internationaux, institution considérée comme la banque centrale des banques centrales, et membre du groupe de travaux.

Les banques centrales ne peuvent pas à elles seules atténuer les risques, ont insisté les auteurs de ces travaux, appelant à coordonner les efforts avec les gouvernements, le secteur privée et la société civile.

Pour contribuer à l’essor des obligations vertes, la BRI a créé en septembre un fonds qui doit permettre au banques centrales d’y recourir plus fréquemment. Selon une étude publiée peu avant dans son rapport trimestriel, le rendement des obligations vertes est dans l’ensemble comparable à ceux d’autres obligations, mais l’étroitesse du marché et le manque de liquidité freinent encore leur utilisation par les banques centrales.