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Le bénéfice d’Airbus progresse

AFP|Mis à jour le 18 juin 2024

Le bénéfice d’Airbus progresse

(Photo: La Presse Canadienne)

Paris — Airbus a poursuivi la montée en cadence de sa production au premier trimestre malgré des tensions persistantes de sa chaîne d’approvisionnement, ce qui lui a permis de dégager un bénéfice net en forte hausse de 28%, à 595 millions d’euros.

Entre janvier et mars, le groupe a livré 142 avions commerciaux, contre 127 sur la même période de 2023, et dégagé un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en hausse de 9%, selon un communiqué publié jeudi.

La situation du géant européen contraste avec celle de son concurrent Boeing, qui a à nouveau enregistré une perte de 343 millions de dollars entre janvier et mars, et reste empêtré dans les problèmes de contrôle de la qualité de sa production.

Les résultats d’Airbus ont été obtenus « dans un contexte opérationnel qui ne montre aucun signe d’amélioration par rapport à notre dernière réunion. Les tensions géopolitiques et sur la chaîne d’approvisionnement se poursuivent », a affirmé le président exécutif Guillaume Faury lors d’une conférence téléphonique.

La chaîne de fournisseurs, fragilisés par la pandémie de Covid-19, doit elle aussi investir et recruter afin d’augmenter sa production à la demande de l’avionneur. À cela s’ajoutent le renchérissement des matières premières, les difficultés d’accès à certains composants et les coûts de l’énergie qui ont bridé le rythme de remontée en cadence du géant européen.

« Nous poursuivons nos plans tout en investissant dans les capacités de production et en gérant activement les goulots d’étranglement », selon lui.

La situation de Spirit Aerosystems, fournisseur en difficulté que Boeing pourrait racheter et qui fournit notamment les ailes de l’A220 et des éléments de fuselage de l’A350, est notamment « un sujet que nous suivons de près » avec des équipes déployées sur leurs sites de production, a-t-il confié.

 

Dynamisme des long-courriers

 La montée en cadence implique l’augmentation des niveaux de stocks, ce qui se traduit par un flux de trésorerie disponible de -1,8 milliard d’euros au premier trimestre, en deçà du consensus des analystes.

Pas de quoi cependant remettre en cause l’objectif d’Airbus de dégager environ 4 milliards d’euros de trésorerie disponible sur l’année.

Airbus prévoit de livrer 800 avions commerciaux en 2024 contre 735 l’an passé, et encore loin des 863 livrés à ses clients en 2019, avant la survenue du Covid.

Pour autant, l’avionneur table sur la production mensuelle de 75 avions de la famille A320 en 2026 et « fais des progrès » pour y parvenir, selon Guillaume Faury. Il en a livré 48 par mois en moyenne l’an passé.

Il compte également passer à 14 monocouloirs A220 par mois en 2026 et de 3 à 4 long-courriers A330 cette année.

Signe de la confiance d’Airbus dans le redécollage du marché des avions gros-porteurs, déjà en perte de vitesse avant le Covid et foudroyé par la pandémie, le groupe a annoncé jeudi son ambition de produire 12 A350 par mois en 2028, quand il prévoyait jusqu’ici d’en fabriquer 10 à l’horizon 2026.

L’appareil, capable de transporter près de 400 passagers sur plus de 15 000 kilomètres, s’affirme de plus en plus comme un « best-seller » pour l’avionneur européen, avec 1 200 commandes depuis son entrée en service il y a dix ans, dans un segment historiquement dominé par Boeing.

Sur les trois premiers mois de l’année, l’A350 compte pour 71 des 137 commandes reçues par l’avionneur. Et la compagnie low cost indienne IndiGo, qui a déjà passé l’an dernier la plus importante commande en volume de l’histoire de l’aviation civile, avec 500 A320, a annoncé jeudi l’achat de 30 exemplaires de l’A350, assorti de droits d’achat pour 70 appareils supplémentaires.

Au 31 mars 2024, le carnet de commandes s’élevait à 8 626 appareils, dont 7 177 de la famille A320.