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L’action GameStop, prisée des vendeurs à découvert, s’envole

AFP|Publié le 22 janvier 2021

Depuis le début de l’année, l’action est montée de plus de 220 %.

La chaîne américaine de magasins de jeux vidéos GameStop (GME) voyait son action monter en flèche à Wall Street vendredi, vraisemblablement poussée par des achats massifs d’investisseurs ayant parié à la baisse sur le titre.

Peu avant la clôture de la Bourse new-yorkaise, le titre de GameStop grimpait de plus de 41 % à 60,72 dollars. L’entreprise a même vu sa cotation suspendue à plusieurs reprises pendant la séance en raison d’une trop forte volatilité. 

Depuis le début de l’année, l’action est montée de plus de 220 %.

GameStop fait partie des entreprises de Wall Street les plus ciblées par la vente à découvert, une pratique qui consiste, pour un investisseur, à vendre des titres qu’il ne détient pas à un prix généralement élevé en anticipant sa chute et en espérant les acheter beaucoup moins cher.

Selon certains analystes, de nombreux investisseurs ont pu être contraints d’acheter le titre pour limiter les risques de perte, ce qui a conduit à faire monter la valeur de l’action.

Effet collatéral de la poussée de GameStop à Wall Street, l’investisseur Andrew Left de Citron Research a décidé de ne plus diffuser ses analyses sur l’entreprise.

M. Left, qui avait publié jeudi une vidéo sur YouTube où il jugeait l’action surévaluée, a reçu une avalanche de réactions négatives et parfois menaçantes, qualifiant ses détracteurs de « foule en colère qui possède le titre. »

« Il ne s’agit pas seulement d’insultes et de piratages, mais aussi de crimes sérieux comme le harcèlement d’enfants mineurs », a-t-il écrit sur Twitter. « Nous sommes des investisseurs pour qui la sécurité et la famille passent avant tout et nous estimons que cela a été mis en danger. »

« C’est notre devoir de nous éloigner de cette action », a ajouté M. Left, qui entend donner des suites judiciaires aux menaces qu’il a reçues.

Dans sa vidéo, qui devait au départ être diffusée en direct sur Twitter mais a été diffusée en différé en raison de piratages informatiques, l’investisseur mettait en avant la baisse des revenus de l’entreprise, sa dette importante ou encore le fait que la hausse du prix de son action était surtout due à sa popularité chez des boursicoteurs peu expérimentés.

M. Left estimait également que le modèle de vente de GameStop, qui repose notamment sur l’échange de jeux d’occasion, est « désuet » et qu’il peine à concurrencer les pratiques actuelles, qu’il s’agisse du téléchargement ou du jeu via l’informatique à distance (« cloud »).