La rémunération globale des dirigeants de Desjardins atteint 9 M$
La Presse Canadienne|Publié le 12 mars 2021Les cinq principaux dirigeants de Desjardins ont vu leur prime annuelle grimper comparativement à 2019. (Photo: Ryan Remiorz pour La Presse canadienne)
Malgré une année marquée par les secousses économiques de la pandémie de COVID-19, la rémunération globale de la haute direction du Mouvement Desjardins a grimpé d’environ 7 % pour s’établir à environ 9 millions $.
Le président et chef de la direction du groupe financier coopératif Guy Cormier a vu ses émoluments — qui tiennent compte du salaire de base, des primes et autres avantages — s’établir près de 3,2 millions $, ce qui constitue une progression de 7,7 % par rapport à 2019.
Celui-ci a eu droit à un salaire de base de 1,13 million $ et à une prime de 868 000 $, alors que la valeur de son régime de retraite s’est établie à 1,19 million $, d’après la notice annuelle qui a récemment été déposée auprès des autorités réglementaires.
Les cinq principaux dirigeants de Desjardins ont vu leur prime annuelle grimper comparativement à 2019, puisque le seuil « déclencheur », établi à 2,04 milliards $ des excédents nets, a été franchi. Selon la notice annuelle de 2019, la paye globale des cinq principaux dirigeants du groupe avait atteint 8,4 millions $ cette année-là.
En 2020, la coopérative établie à Lévis a affiché des excédents nets avant ristournes de 2,4 milliards $, en baisse de 6,9 % par rapport à l’exercice précédent. En excluant le gain non récurrent avant impôt de 349 millions $ réalisé à la suite de la vente de Monetico, les excédents affichent toutefois une hausse de 5,7 %.
« La cible du déclencheur augmente d’année en année, a expliqué la porte-parole de Desjardins, Chantal Corbeil, au cours d’un entretien téléphonique. Cette année (seulement) 80 % de la rémunération incitative a été versée parce que certaines cibles n’ont pas été atteintes. »
Il n’a toutefois pas été possible de savoir quels étaient les objectifs en question.
Puisque Desjardins ne dispose pas d’outils comme une rémunération à base d’actions ou l’octroi d’options sur des titres pour retenir des hauts dirigeants, le directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), François Dauphin, ne s’est pas étonné du seuil fixé entourant le déclencheur des primes.
« C’est une façon d’arrimer les conditions avec le secteur financier, a-t-il dit, au bout du fil. On parle de rémunérations généreuses, mais pas outrancières. »
Le traitement de M. Cormier demeure inférieur à celui du président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, qui a eu droit à une rémunération totale évaluée à 8,34 millions $ l’année dernière.
À la Banque Laurentienne, le traitement de la présidente et chef de la direction Rania Llewellyn, en poste depuis le 30 octobre dernier, s’est établi à près de 3 millions $. Elle a eu droit à une prime à l’embauche en espèces de 700 000 $, des attributions fondées sur des actions de 1,55 million $ ainsi que des options sur des titres évaluées à 750 000 $.
Dans le secteur financier, c’est le président et chef de la direction de la Banque Royale du Canada, David McKay, qui a eu droit à la rémunération globale la plus élevée l’an dernier, soit 13,48 millions $.