Un « tsunami » de facteurs techniques avait poussé la demande de fonds à la hausse et que les taux avaient dérapé.
La Banque de Réserve fédérale (Fed) de New York a annoncé mardi qu’elle allait injecter mercredi 75 milliards de dollars de liquidités supplémentaires sur les marchés, à travers son outil de prises de fonds en pension (repo).
Cette intervention technique doit aider à maintenir son taux au jour le jour à son bas niveau. Comme elle l’a déjà fait mardi, elle procèdera à cette opération « afin de maintenir les fonds fédéraux dans la fourchette de 2 % à 2,25 % », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
C’est la première fois depuis dix ans qu’elle utilise cet outil afin de maintenir les taux à court terme près de sa cible.
La Fed de New York a indiqué avoir effectué une opération de repo mardi portant sur 53 milliards de dollars d’actifs. Elle avait mentionné plutôt dans la journée être disposée à monter jusqu’à 75 milliards de dollars pour fluidifier le marché.
Pour des raisons techniques, le taux des prises en pension à un jour avait fortement grimpé lundi, dépassant trop largement celui des taux au jour le jour fixé par la Fed (qui évolue entre 2 % et 2,25 %).
Cette injection technique de liquidités ne devrait pas avoir d’incidence sur la politique monétaire alors que le Comité monétaire de la Fed (FOMC) se réunit jusqu’à mercredi, avec une très probable baisse du taux interbancaire au jour le jour à la clé.
Les opérations de repo sont des transactions à très court terme qui portent sur le rachat de titres de dette (bons du Trésor, obligations adossées à des crédits hypothécaires) à un prix plus élevé que la veille fixé d’avance.
Plusieurs facteurs, dont une forte demande de dollars de la part des entreprises sur le point de payer une échéance fiscale, ont fait gonfler le taux de repo et, dans la foulée, les taux au jour le jour de la Fed. Ceux-ci se sont établis à 2,25 % mardi pile sur la marche haute de sa fourchette d’évolution, contre 2,14 % vendredi.
Kathy Bostjancic, économiste en chef chez Oxford Economics, a expliqué à l’AFP qu’un « tsunami » de facteurs techniques avait poussé la demande de fonds à la hausse et que les taux avaient dérapé, mais l’injection massive de la Fed a aidé.
C’est la première opération de ce type depuis septembre 2008.
« Chaque fois que la plomberie déraille, c’est une préoccupation et cela a un effet d’entraînement sur les marchés monétaires », a déclaré Mme Bostjancic.
Elle a expliqué que des facteurs techniques, notamment le paiement de l’impôt sur les sociétés en septembre ainsi que l’énorme quantité de titres de créance du Trésor, avaient entraîné la baisse des réserves bancaires.
Le retard pris par les législateurs américains à relever le plafond de la dette fédérale plus tôt cette année a entraîné un retard dans les émissions de la dette du Trésor, le gouvernement n’ayant pas été en mesure de réunir plus de fonds.
Le Trésor a dû rattraper son retard, a-t-elle déclaré. « Il y a donc beaucoup de choses à faire. C’est technique et tout a été mis en place en même temps », a-t-elle déclaré.