«Les résultats du 1er trimestre ont été positifs et l’impact de la crise s’est fait sentir dans le 2e trimestre».
Comme c’est le cas pour de nombreuses entreprises, la COVID-19 risque d’influencer négativement les résultats financiers du Groupe TVA (TVA.B), qui évalue également l’impact qu’aura, à plus long terme, la pandémie sur le contenu de sa programmation au petit écran.
Sa présidente et chef de la direction, France Lauzière, a estimé mardi que le niveau de contenu original devrait être « assez intéressant », même s’il est difficile à ce moment-ci de s’avancer sur ce qui sera présenté à l’automne.
« L’information, c’est dans la continuité, a-t-elle expliqué au cours d’une conférence téléphonique en marge de l’assemblée annuelle. C’est probablement dans la forme (d’émissions de variétés) qu’il va y avoir une reprise. Les formes de plateau et de séries (télévisées) vont probablement être ce qui sont les plus complexes. Ce n’est pas impossible, mais pour l’instant, il y a beaucoup de réflexion. »
Mme Lauzière a expliqué que Groupe TVA avait rapidement été en mesure de s’adapter malgré les nombreuses restrictions visant à limiter la propagation du nouveau coronavirus.
Si l’entreprise a décrété une pause pour des émissions comme « La Voix » et des productions comme le « Gala Artis », elle a pu offrir des émissions comme « Ça va bien aller » et « Une chance qu’on s’a » — un évènement visant à rendre hommage à tous ceux qui tentent de venir à bout de la COVID-19.
Au sein de la filiale de Québecor Média, la pandémie a eu des impacts sur les revenus publicitaires, a privé sa chaîne sportive TVA Sports d’événements sportifs, a entraîné une réduction de mise en marché de certaines publications et a mis en arrêt la plupart des activités de production de contenu chez MELS. De plus, à la fin mars, quelque 480 personnes avaient été mises à pied temporairement chez Groupe TVA, dans le cadre d’une réduction d’effectif ayant été décrétée chez Québecor.
« Les résultats du premier trimestre ont été positifs et l’impact de la crise s’est fait sentir dans le deuxième trimestre, a dit Mme Lauzière. Nous nous attendons à des impacts prononcés au cours des prochains mois. »
Pour la période de trois mois terminée le 31 mars, Groupe TVA a affiché une perte nette de 723 000 $, ou deux cents par action, après avoir perdu 6,7 millions $ à la même période l’an dernier. Ses revenus ont grimpé de 2,2 %, à 137,1 millions $, malgré des baisses de 6 % et de 10 % enregistrées par le réseau TVA et TVA Sports.
Son bénéfice d’exploitation ajusté a toutefois plus que doublé, à 8,5 millions $, essentiellement grâce à l’apport de certaines chaînes spécialisées.
Rien n’a été annulé chez MELS du côté de la production, a expliqué Mme Lauzière, estimant qu’il y avait une « volonté certaine » de relancer des productions comme la nouvelle version du film « Maman, j’ai raté l’avion » ainsi que du long métrage « Moonfall », du réalisateur Roland Emmerich.
Au cours de l’assemblée annuelle, qui se déroulait de manière virtuelle, un actionnaire a demandé à la direction de Groupe TVA ce qu’elle entendait mettre de l’avant pour « réduire » ou « éliminer » les déficits de sa chaîne sportive.
Pour l’entreprise, cela passe essentiellement par l’obtention de redevances illustrant la « juste valeur marchande » de TVA Sports. Des négociations sont toujours en cours avec BCE dans ce dossier. En janvier, Bell a également fait appel d’une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) lui ordonnant de réserver à TVA Sports un traitement équitable par rapport à celui de sa propre chaîne sportive, RDS, en l’offrant dans son forfait « Bon ».
« La rentabilité de TVA Sports ou l’amélioration (de ses finances) va passer par ses revenus d’abonnement », a expliqué la chef de la direction financière de Groupe TVA, Anick Dubois, en réponse à la question de l’actionnaire.
Selon les plus récentes données du CRTC, TVA Sports a affiché une perte avant impôts de 22 millions $ en 2018. Depuis 2014, les déficits cumulés totalisent plus de 134 millions $.