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La COVID-19 fait réfléchir chez Groupe TVA

La Presse Canadienne|Publié le 12 mai 2020

«Les résultats du 1er trimestre ont été positifs et l’impact de la crise s’est fait sentir dans le 2e trimestre».

Comme c’est le cas pour de nombreuses entreprises, la COVID-19 risque d’influencer négativement les résultats financiers du Groupe TVA (TVA.B), qui évalue également l’impact qu’aura, à plus long terme, la pandémie sur le contenu de sa programmation au petit écran.

Sa présidente et chef de la direction, France Lauzière, a estimé mardi que le niveau de contenu original devrait être « assez intéressant », même s’il est difficile à ce moment-ci de s’avancer sur ce qui sera présenté à l’automne.

« L’information, c’est dans la continuité, a-t-elle expliqué au cours d’une conférence téléphonique en marge de l’assemblée annuelle. C’est probablement dans la forme (d’émissions de variétés) qu’il va y avoir une reprise. Les formes de plateau et de séries (télévisées) vont probablement être ce qui sont les plus complexes. Ce n’est pas impossible, mais pour l’instant, il y a beaucoup de réflexion. »

Mme Lauzière a expliqué que Groupe TVA avait rapidement été en mesure de s’adapter malgré les nombreuses restrictions visant à limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Si l’entreprise a décrété une pause pour des émissions comme « La Voix » et des productions comme le « Gala Artis », elle a pu offrir des émissions comme « Ça va bien aller » et « Une chance qu’on s’a » — un  évènement visant à rendre hommage à tous ceux qui tentent de venir à bout de la COVID-19.

Au sein de la filiale de Québecor Média, la pandémie a eu des impacts sur les revenus publicitaires, a privé sa chaîne sportive TVA Sports d’événements sportifs, a entraîné une réduction de mise en marché de certaines publications et a mis en arrêt la plupart des activités de production de contenu chez MELS. De plus, à la fin mars, quelque 480 personnes avaient été mises à pied temporairement chez Groupe TVA, dans le cadre d’une réduction d’effectif ayant été décrétée chez Québecor.

« Les résultats du premier trimestre ont été positifs et l’impact de la crise s’est fait sentir dans le deuxième trimestre, a dit Mme Lauzière. Nous nous attendons à des impacts prononcés au cours des prochains mois. »

Pour la période de trois mois terminée le 31 mars, Groupe TVA a affiché une perte nette de 723 000 $, ou deux cents par action, après avoir perdu 6,7 millions $ à la même période l’an dernier. Ses revenus ont grimpé de 2,2 %, à 137,1 millions $, malgré des baisses de 6 % et de 10 % enregistrées par le réseau TVA et TVA Sports.

Son bénéfice d’exploitation ajusté a toutefois plus que doublé, à 8,5 millions $, essentiellement grâce à l’apport de certaines chaînes spécialisées.

Rien n’a été annulé chez MELS du côté de la production, a expliqué Mme Lauzière, estimant qu’il y avait une « volonté certaine » de relancer des productions comme la nouvelle version du film « Maman, j’ai raté l’avion » ainsi que du long métrage « Moonfall », du réalisateur Roland Emmerich.

Au cours de l’assemblée annuelle, qui se déroulait de manière virtuelle, un actionnaire a demandé à la direction de Groupe TVA ce qu’elle entendait mettre de l’avant pour « réduire » ou « éliminer » les déficits de sa chaîne sportive.

Pour l’entreprise, cela passe essentiellement par l’obtention de redevances illustrant la « juste valeur marchande » de TVA Sports. Des négociations sont toujours en cours avec BCE dans ce dossier. En janvier, Bell a également fait appel d’une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) lui ordonnant de réserver à TVA Sports un traitement équitable par rapport à celui de sa propre chaîne sportive, RDS, en l’offrant dans son forfait « Bon ».

« La rentabilité de TVA Sports ou l’amélioration (de ses finances) va passer par ses revenus d’abonnement », a expliqué la chef de la direction financière de Groupe TVA, Anick Dubois, en réponse à la question de l’actionnaire.

Selon les plus récentes données du CRTC, TVA Sports a affiché une perte avant impôts de 22 millions $ en 2018. Depuis 2014, les déficits cumulés totalisent plus de 134 millions $.