Le bénéfice s’était établi à 1,05 $ par action diluée, alors qu’il était de 1,23 $ un an plus tôt.
Au cœur de son virage amorcé en 2016, la Banque Laurentienne (LB) s’estime sur la voie de la croissance en dépit de résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre, où les profits et le chiffre d’affaires ont fléchi.
La septième banque en importante au pays a dévoilé jeudi un bénéfice net de 47,8 millions $, ou 1,05 $ par action, alors que ses profits nets avaient été de 54,9 millions $, ou 1,23 $ par action, à la même période il y a un an.
Pour le trimestre terminé le 31 juillet, la Laurentienne a comptabilisé des ajustements totalisant 5,6 millions $, dont une charge de restructuration de 1,8 million $ liée à la réduction de son effectif, alors que les provisions pour pertes sur créances ont plus que doublé, à 12,1 millions $.
Les revenus ont également fléchi de six pour cent, à 244,7 millions $, notamment en raison d’une baisse du volume de prêts et des revenus tirés de l’activité sur les marchés financiers.
Néanmoins, le président et chef de la direction de la Laurentienne, François Desjardins, s’est plutôt montré optimiste, au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes, évoquant l’offre de services-conseils dans les succursales.
« Même si la banque n’est plus présente à l’extérieur du Québec dans les activités de détail depuis 2003, la notoriété de notre marque à travers le pays est élevée et nous nous attendons à attirer de nouveaux clients, jeunes et moins jeunes », a-t-il dit.
M. Desjardins a également expliqué que la Laurentienne allait aussi déployer de nouveaux produits en ligne, sans toutefois entrer dans les détails.
Si Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale, a noté l’enthousiasme de l’institution financière, l’analyste a toutefois indiqué, dans une note, qu’il n’était pas encore convaincu par le redressement.
« Pendant que la Laurentienne avait des problèmes en raison d’irrégularités dans son portefeuille de prêts hypothécaires à la fin de 2017 en plus de traverser une période de négociation difficile avec ses employés syndiqués, ses activités principales ont souffert », a-t-il souligné.
M. Dechaine a rappelé que depuis la fin de l’exercice 2017, la taille du portefeuille de prêts de la banque a fléchi de huit pour cent et les revenus de ses services bancaires ont décliné pendant six trimestres consécutifs sur une base annualisée.
En mars dernier, les quelque 1200 syndiqués de la Laurentienne dont la convention collective était échue depuis plus d’un an ont accepté, dans une proportion d’environ 81 %, l’offre patronale finale visant à renouveler leur contrat de travail.
Désormais, environ un employé sur quatre de la Laurentienne est syndiqué, par rapport à 51 % il y a un peu moins de quatre ans.
Abstraction faite des éléments non récurrents, la banque a généré un bénéfice ajusté de 51,9 millions $, ou 1,15 $ par action, au cours du troisième trimestre, comparativement à 59,4 millions $, ou 1,34 $ par action, il y a un an.
Cela s’est avéré sous les attentes des analystes, qui tablaient sur un profit par action de 1,16 $ ainsi que des revenus de 251 millions $, selon la firme de données sur les marchés financiers Refinitiv.
« Il y a des signes de stabilisation qui, avec le temps, devraient mener à une certaine stabilisation de la trajectoire des bénéfices », a estimé Robert Sedran, de CIBC Marchés mondiaux, dans un rapport.
Par exemple, la marge nette d’intérêt s’est établie à 1,85 pour cent au troisième trimestre, en hausse de huit points de pourcentage comparativement à il y a un an. Les frais autres que d’intérêt ont également fléchi de cinq pour cent, à 177,9 millions $.
Toutefois, le ratio d’efficacité, un indicateur qui mesure la performance des banques, a été de 70,6 %, en hausse de 0,9 point de pourcentage.
À la Bourse de Toronto, l’action de la Laurentienne se négociait à 44,03 $, jeudi après-midi, en recul de 38 cents, ou 0,8 %.