Héroux-Devtek : Omicron a grugé 10% des revenus trimestriels
La Presse Canadienne|Publié le 09 février 2022Près de 200 des quelque 1800 employés de l’entreprise québécoise avaient contracté la COVID-19 entre le début de la pandémie en mars 2020 et novembre dernier.
Longueuil — La progression foudroyante du variant Omicron en décembre aura grugé près de 10% des revenus espérés par Héroux-Devtek au troisième trimestre, a estimé mercredi le fabricant de trains d’atterrissage, dont les résultats n’ont pas été, pour une rare fois, à la hauteur des attentes des analystes.
«Nous avions le plan de générer 10% de plus de ventes, a dit Martin Brassard, son président et chef de la direction. C’était un plan solide au début du trimestre. Malheureusement, ce qui est arrivé en décembre a été trop rapide.»
Près de 200 des quelque 1800 employés de l’entreprise québécoise avaient contracté la COVID-19 entre le début de la pandémie en mars 2020 et novembre dernier, rapporte le dirigeant. En novembre et décembre, ce nombre avait doublé à 400, ce qui démontre à quelle vitesse le variant s’est propagé par rapport aux souches précédentes.
Les absences liées à la maladie chez Héroux-Devtek, mais aussi chez ses fournisseurs, ont perturbé la production, a expliqué M. Brassard. «Un exemple qui nous est arrivé en décembre, juste avant Noël: nous avons quatre peintres à nos usines de Cleveland et les quatre ont attrapé la COVID-19. Nous n’avons pas eu le choix d’aller à l’externe pour faire la peinture. Ça ajoute des coûts.»
Résultats décevants
Ces difficultés se sont manifestées dans les résultats financiers du quatrième trimestre. Le bénéfice net a diminué de 23,8% au cours de la période de trois mois terminée le 31 décembre, pour s’établir à 6,5 millions $.
Pour leur part, les revenus ont décliné de 12,7% à 131,1 millions $. Le bénéfice ajusté par action a atteint 18 cents, comparativement à celui de 26 cents de la même période un an plus tôt.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient des revenus de 144,6 millions $ et un bénéfice net ajusté de 24 cents par action, selon les prévisions recueillies par Refinitiv.
Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, s’est dit «déçu» des résultats, mais il croit qu’il s’agit d’un événement exceptionnel pour l’entreprise québécoise. En trois ans (12 trimestres), il s’agit seulement du deuxième trimestre où la société a dévoilé un bénéfice ajusté par action inférieur aux attentes, souligne-t-il.
«Dans ce contexte, nous croyons que les investisseurs ne devraient pas réagir sur un coup de tête à la déception, surtout que la direction a dit avoir bon espoir d’être en mesure de récupérer les revenus perdus au cours des prochains trimestres», a commenté l’analyste financier.
En conférence téléphonique, M. Brassard a effectivement dit s’attendre à ce que les revenus perdus soient récupérés dans l’avenir. Il a dit que l’entreprise reposait toujours sur de bonnes données fondamentales.
Les investisseurs ont semblé avoir été convaincus par les commentaires de la direction. L’action gagnait 18 cents en avant-midi et se négociait à 17,85 $ à la Bourse de Toronto.