Ces décisions monétaires surviennent quelques jours après la première baisse des taux d’intérêt de la Fed.
L’Inde, la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande ont abaissé mercredi leur loyer de l’argent, pour faire face à un risque de ralentissement économique dans un contexte mondial d’incertitudes liées notamment à la guerre commerciale entre Pékin et Washington.
Ces décisions monétaires surviennent quelques jours après la première baisse des taux d’intérêt de la Banque centrale américaine (Fed) en onze ans, et au moment où la Banque centrale européenne (BCE) a ouvert la voie à une série de remèdes anti-crise pour la rentrée allant d’une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette.
Les politiques accommodantes des Banques centrales ont eu pour conséquence de faire reculer fortement les taux d’intérêt des bons du Trésor à travers le monde, particulièrement aux États-Unis et en Allemagne ou le « Bund », le taux allemand à dix ans, a atteint mercredi un nouveau plus bas historique en séance, à -0,592 %. Le taux américain à dix ans est quant à lui temporairement passé sous le seuil des 1,6 %, pour la première fois depuis 2016.
L’abaissement des taux des trois Banques centrales a été mis en avant mercredi par le président américain Donald Trump, dans une énième série de tweets critiquant la position de la Fed sur les taux, qu’il ne juge pas assez énergique.
Dans le détail, la Banque centrale indienne a revu à la baisse son principal taux directeur de 35 points de base, à 5,4 %, quatrième baisse consécutive depuis le début de l’année.
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a contre toute attente réduit le taux d’intérêt principal à 1 %. Il avait été déjà ramené à 1,5 % en mai, marquant la première baisse depuis novembre 2016.
La Banque centrale de Thaïlande a de son côté abaissé son taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 1,50 %.
« Tensions commerciales »
Cette dernière a directement invoqué dans un communiqué les « tensions commerciales » comme un frein à la croissance du pays, justifiant donc une baisse des taux.
Une guerre commerciale fait rage depuis plus d’un an entre les États-Unis et la Chine et s’est brusquement durcie ces derniers jours à coup de nouveaux tarifs douaniers américains, minant les perspectives de croissance dans la plupart des zones économiques du monde.
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a de son côté expliqué qu’« en absence de mesure monétaire de stimulation, l’emploi et l’inflation risquent de tomber sous nos objectifs ». Il ne faut « pas écarter d’autres décisions » dans l’année pour baisser le loyer de l’argent, a-t-elle ajouté.
La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a salué une mesure positive, qui permet d’aligner le taux sur celui du voisin australien.
La Banque centrale australienne (RBA) avait en effet abaissé début juillet son taux d’intérêt à 1 %, un plus bas historique, afin de soutenir son économie qui n’a pas connu de récession depuis 28 ans.
En règle générale, les baisses de taux d’intérêt des Banques centrales permettent de stimuler le recours au crédit de la part des ménages et des entreprises, en le rendant plus abordable.
La Banque centrale néo-zélandaise a en outre souligné que « les taux d’intérêt ont baissé dans le monde entier à des niveaux historiquement bas, qui sont cohérents avec le fait qu’on attend une inflation et une croissance faible à l’avenir ».