Enquête sur SNC-Lavalin: l’AMF se défend d’avoir fermé les yeux
La Presse Canadienne|Publié le 11 avril 2019Selon le « Journal de Montréal » l’enquête n’aurait pas été tout à fait menée dans les règles de l’art.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) s’est défendue jeudi des allégations selon lesquelles elle aurait « fermé les yeux » dans le cadre d’une enquête sur SNC-Lavalin qui ne s’est pas traduite par des accusations.
Selon le gendarme boursier, le projet Faucon a été mené avec « diligence » dès le départ, en 2012, et ce, jusqu’à sa fermeture, en 2015, et que ses conclusions sont « solides », « justifiées » et « documentées ».
« Ainsi, les allégations voulant que cette enquête ait fait l’objet de complaisance ou encore que l’Autorité ait fermé les yeux sur SNC-Lavalin sont non fondées », a fait valoir l’organisme, par voie de communiqué.
Selon le « Journal de Montréal », qui affirme avoir recueilli le témoignage d’ex-employés de l’AMF, l’enquête n’aurait pas été tout à fait menée dans les règles de l’art.
Le projet Faucon s’intéressait entre autres aux documents financiers de la société établie à Montréal et à des transactions effectuées par certains cadres, dont Michael Novak, le conjoint de l’ex-ministre de la Justice et députée libérale Kathleen Weil.
« Toute insinuation voulant que des considérations politiques aient pu intervenir dans le déroulement de cette enquête est totalement fausse », a indiqué l’AMF.
À l’Assemblée nationale, jeudi, le premier ministre François Legault a dit que son gouvernement allait « demander des réponses » dans cette affaire.
« Pour l’AMF, il y a une régie administrative et la présidente a la responsabilité de s’assurer, quand il y a des doutes, de vérifier si tout a été fait dans les règles de l’art, a-t-il dit en mêlée de presse. On va commencer par avoir des réponses. »
Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Pierre Arcand, s’est également montré préoccupé. Sans réclamer une enquête sur l’AMF ou évoquer toute forme d’ingérence politique, il a estimé que le gendarme boursier se devait de bien faire son travail.
Au Parti québécois, le chef intérimaire Pascal Bérubé s’est également inquiété des allégations, invitant l’Autorité à s’expliquer.