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É-U: l’inflation baisse en août, à 2,2% sur un an, selon l’indice PCE

AFP|Mis à jour le 27 septembre 2024

É-U: l’inflation baisse en août, à 2,2% sur un an, selon l’indice PCE

L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, rebondit, à 2,7% sur un an. (Photo:123RF)

Washington, États-Unis — L’inflation a ralenti en août aux États-Unis, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed qui a commencé à abaisser ses taux, alors que les prix élevés restent l’une des principales préoccupations des électeurs, à un mois désormais du 5 novembre.

La progression de l’indice d’inflation est tombée en août à 2,2% sur un an, contre 2,5% en juillet, a annoncé vendredi le département du Commerce.

Les analystes tablaient sur 2,3% en août, selon le consensus de MarketWatch.

«L’inflation est revenue à 2,2%, soit un niveau similaire aux niveaux d’avant la pandémie, à un moment où les taux d’intérêt ont baissé, réduisant ainsi le coût d’achat d’une maison ou d’une voiture, ou de l’exploitation d’une petite entreprise», a salué le président Joe Biden dans un communiqué.

L’inflation à laquelle les Américains font face depuis plusieurs années, et qui a touché de nombreux autres pays du monde, est l’une des principales préoccupations des électeurs, qui devront choisir le 5 novembre entre la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump.

Or, l’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, a elle rebondi en août par rapport à juillet, à 2,7% sur un an contre 2,6%.

Il s’agit de la première hausse de cette mesure « depuis janvier 2023 », relève John Choong, analyste pour Investors Edge.

« L’inflation PCE a ralenti à 2,2%, proche de l’objectif de 2% de la Fed », mais le rebond de l’indice sous-jacent « montre que les pressions inflationnistes persistent, en particulier dans le logement et les services », souligne également Anita Wright, de Bolton James.

Résultat de l’élection

Sur un mois seulement, les indices d’inflation, générale comme sous-jacente, ralentissent à +0,1% contre +0,2% en juillet.

Quant à la hausse des revenus des ménages américains, elle a un peu ralenti, à 0,2% contre 0,3% en juillet. Leurs dépenses aussi: +0,2% contre +0,5%.

L’indice PCE est celui que privilégie la banque centrale américaine (Fed), et dont elle veut ramener la progression à 2% sur un an, un niveau considéré comme sain pour l’économie.

Un autre indice de l’inflation, le CPI, sur lequel sont indexées les retraites, s’est établi en août au plus bas depuis février 2021, +2,5% sur un an.

Cela a redonné confiance aux consommateurs, l’indice la mesurant s’est redressé en septembre, a annoncé vendredi également l’Université du Michigan. Car les Américains sont désormais « pleinement conscients que l’inflation a continué de ralentir », a souligné la directrice de l’enquête, Joanne Hsu.

Mais « de nombreux consommateurs continuent de déclarer que leurs attentes dépendent des résultats des prochaines élections », a-t-elle précisé.

Le ralentissement de l’inflation avait également convaincu la Fed de commencer, le 18 septembre, à abaisser ses taux, qui se trouvaient depuis juillet 2023 à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Cette politique monétaire renchérissait le coût du crédit pour les ménages, et son assouplissement devrait leur redonner du pouvoir d’achat.

Risque d’un rebond

Pour cette première baisse des taux depuis 2020, la Fed a frappé fort avec une baisse d’un demi-point, et son président, Jerome Powell, a signalé qu’il s’agissait d’un « début ».

Bien que la Fed soit indépendante du pouvoir politique, sa décision a été vue par le camp Trump comme un coup de pouce à Kamala Harris qui a, elle, salué une « bonne nouvelle pour les Américains ».

La Fed, tout en martelant que le marché de l’emploi est en bonne santé, veut surtout éviter que le chômage, dont le taux a légèrement reculé à 4,2% en août, ne grimpe trop fort.

La plupart des responsables de la Fed, qui s’étaient concentrés sur la baisse de l’inflation ces dernières années, s’inquiètent désormais d’une dégradation trop forte du marché de l’emploi.

Seule une gouverneure, Michelle Bowman, considère toutefois encore que « les risques de voir l’inflation repartir à la hausse restent importants », et « plus élevés » que ceux liés au chômage.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 6 et 7 novembre, au lendemain de l’élection.