Affectée par les tarifs douaniers, Dorel a décidé de suspendre son dividende, ce qui faisait chuter son titre mardi.
De plus en plus affectée par la guerre commerciale sino-américaine, la société montréalaise Industries Dorel a décidé de suspendre son dividende, ce qui a fait dégringoler le cours de son titre à la Bourse de Toronto.
Sur le parquet de Bay Street, mardi, son action de catégorie B s’est temporairement transigée à 5,75 $, son plus bas niveau en plus de 10 ans. À la fermeture, l’action se négociait à 6,18 $, en baisse de 32,01%, ou 2,01 $.
À 25 % depuis le mois de mai, les tarifs douaniers de l’administration Trump sur les importations chinoises comme les vélos et d’autres biens font bien plus mal alors qu’ils étaient de 10% l’année précédente, a expliqué Dorel.
« Nous jugeons prudent de suspendre le dividende jusqu’à ce que les conditions de marché chaotiques créées par l’imposition des tarifs douaniers se normalisent », a indiqué le président et chef de la direction de l’entreprise, Martin Schwartz, dans un communiqué.
Le dividende de 15 cents US par action déclaré le 2 août sera néanmoins versé ce mercredi, a précisé la société, qui avait déjà sabré de moitié son dividende à la mi-mars dans le but d’avoir davantage de flexibilité.
À la fin du deuxième trimestre terminé le 30 juin, l’incidence provoquée par la hausse des barrières tarifaires était encore « incertaine », a fait valoir l’entreprise, dont l’action de catégorie B valait environ 16 $ en début d’année.
Dorel a haussé ses prix au cours du troisième trimestre, mais certains concurrents et détaillants n’ont pas suivi le même rythme. Les habitudes d’achat de certains détaillants ont également changé, selon la compagnie.
« Les nouvelles échelles de prix ont fait en sorte que certains consommateurs ont opté pour des articles différents, ce qui a entraîné un déséquilibre important dans la composition des ventes », a analysé M. Schwartz, ajoutant qu’il faudra attendre jusqu’au début de l’exercice 2020 pour constater une amélioration des marges brutes de sa division des biens pour la maison.
Parallèlement aux tarifs, Dorel a vu certains « grands clients américains » repousser, au début du quatrième trimestre, certaines livraisons destinées à la période des Fêtes. De plus, l’appréciation du dollar américain a eu un impact négatif sur les divisions sports et des produits pour enfants de la société.
Puisque Dorel est confrontée à de nombreux défis, Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, ne s’est pas montré surpris de voir l’entreprise suspendre son dividende.
« Toutefois, les commentaires (de la direction) signalent que les résultats du troisième trimestre seront largement inférieurs aux attentes en raison des vents de face dans les trois segments de la compagnie », a souligné l’analyste, dans une note envoyée à ses clients.
Dorel, qui compte quelque 9200 employés répartis dans 25 sites à travers le monde, doit faire le point sur sa performance du troisième trimestre le 8 novembre.
Au terme de la période de six mois terminée le 30 juin dernier, l’entreprise avait généré un chiffre d’affaires d’environ 1,3 milliard $ US, en hausse de 2,4 % par rapport à la même période de l’exercice précédent.
Sa perte nette avait été de 5,5 millions $ US, ou 17 cents US par action, alors qu’elle s’était chiffrée à 10 millions $ US, ou 31 cents US par action, à la fin du premier semestre de 2018.